
Arnaud (Céline) • Douces
Il semble impossible de trouver la moindre information sur Céline Arnaud. S’agit-il d’un pseudonyme ou de l’unique œuvre d’une autrice mystérieuse ? Quoi qu’il en soit, ce nom semble n’être associé qu’à un seul roman, publié en 1976.
Douces, ce sont toutes ces femmes qui éprouvent un plaisir particulier à recevoir fessées et coups de martinet. Céline Arnaud excelle dans l’art de raconter ces jeux sensuels à travers le parcours de son héroïne, Lisette, fervente adepte de la flagellation. D’une scène de correction à l’autre, des claques appliquées aux lanières du martinet, en passant par l’usage des verges et même des orties, Lisette dévoile avec une précision savoureuse les plaisirs de sa passion.
Dans l’extrait suivant, postée à sa fenêtre, la jeune femme scrute aux jumelles les ébats d’un couple dans la maison voisine…

Mais, de l’autre côté, mes voisins délaissaient leurs libations. De nouveau ils s’enlaçaient et se caressaient. Et la femme réveillée par l’alcool acceptait. Cette fois elle ne s’agenouilla pas sur le divan, elle se coucha, telle une gosse, à plat ventre en travers des cuisses de son époux. Etendant le bras il éteignit l’éclairage du plafond laissant seulement subsister celui du lampadaire. Le cône lumineux découpa la scène, lui conféra un relief extraordinaire, en délimitant le couple il rendait plus étrange, plus insolite, plus excitant cette chose extraordinaire représentée par une grande jeune femme placée en position disciplinaire. Le mari releva le bas de la combinaison, il le retourna sur le dos, puis baissa la culotte. Mais cette opération, ces préparatifs se prolongèrent à la façon d’un film au ralenti. Il s’y entendait le drôle pour déculotter une paire de fesses en vu de la corriger. La coupable avait largement le temps d’analyser ses sentiments, de songer à la suite, de redouter l’imminente fessée. Et quand il eut terminé les préliminaires il examina encore son terrain d’action de l’œil et de la main.
Satisfait, tel un général ayant reconnu le lieu où il allait livrer bataille, il ceintura du bras gauche la taille de sa compagne, leva le droit et commença Les claques tombèrent de haut, une à une, parfaitement détachées, espacées, point trop lentes mais point trop rapides, avec juste l’arrêt nécessaire pour que la corrigée déguste la précédente avant d’encaisser la suivante. La femme possédait un beau fessier, rebondi à souhait, mais l’homme une non moins belle main et cette main frappant la chair l’écrasait réellement. A voir cette fessée je compris la précaution de fermer la fenêtre.
Il fessa ainsi un long moment. Ensuite il accéléra son débit tout aussi longtemps. Le remplaça par un mode lent, mais cette fois en visant avec soin la mappemonde. Selon son humeur il fessait la fesse gauche, la fesse droite ou le milieu des fesses, par instant il insistait, par exemple vingt claques sur une fesse avant de passer à la suivante. Des minutes s’écoulèrent, à l’issue desquelles il reprit le rythme endiablé, le délaissa au profit du modéré et termina enfin par une fessée rageuse.
Tout au long de la déculottée, la femme manifesta son émoi. Au début elle bougeait à peine, passivement son corps et surtout ses fesses subissaient l’avalanche. Ensuite au cours du rythme vif elle continua encore de recevoir calmement. En revanche quand il recommença de fesser lentement sa croupe se mit à danser et plus les claques pleuvaient posément plus le derrière se trémoussait. J’en conclus que son émoi n’obéissait pas à la cadence mais à la durée de la punition, à force de recevoir sa lune s’échauffait et chaque nouvelle gifle augmentait le degré de cuisson. D’autant mieux que cette fois il décomposa la fessée, ainsi que je l’indiquais plus haut, insistant tantôt sur la fesse gauche, tantôt sur la fesse droite, tantôt sur le milieu des fesses. Déclenché le sursaut du derrière ne s’arrêta plus. Quand le rythme vif reprit il sembla doué d’une vie personnelle, indépendante du reste du corps, agir pour son propre compte, pourtant vers la fin les cuisses commencèrent à frémir.
À cette minute de nouveau le mouvement lent se répéta, alors cette fois tout le corps de la jeune femme entra dans la danse, les cuisses, les jambes en totalité, le buste, les bras. Tout cela bougeait et encore plus, naturellement, la partie châtiée, le fessier aux belles joues rebondies. De cet ensemble le buste, maintenu par le fouetteur, remuait le moins, en revanche les bras, la tête et surtout, oui surtout, les jambes s’agitaient. Si elle dressait la tête, tel un noyé cherchant désespérément une gorgée d’air pur, et la replongeait, anéantie, si elle ramenait ses bras, les étendait, crispait ses doigts au point d’en blanchir les jointures ou les allongeait, ce n’était rien à côté des jambes. Celles-ci décrivirent toutes les figures susceptibles de composer le ballet du fouet. Elles se croisèrent,, se dressèrent, s’écartèrent, se chevauchèrent, pédalèrent frénétiquement, se levèrent, s’abaissèrent, se replièrent à la manière des grenouilles ou en l’air comme si elles espéraient protéger de leurs talons la mappemonde soumise à rude éprouve.
Ce phénomène se prolongea en s’amplifiant durant le reste de la fessée, c’est-à-dire quand elle subit encore par deux fois le rythme lent et le rapide.
Enfin son mari s’arrêta. Une réaction nerveuse ébranla tout le corps de la corrigée, des ondes électriques semblèrent le traverser de la tête aux pieds. Et en parlant de ceux-ci son époux n’eut que le temps de la déchausser et de poser sur le tapis un gros coussin pris sur le divan, car pour atténuer sa douleur elle se mit à remuer alternativement les pieds, frappant de la pointe le coussin à une vitesse incroyable.
Son mari alluma une cigarette et attendit la fin de cette manifestation. Voluptueusement il savoura sa cigarette. La femme se calma, se redressa, les jambes vacillantes et contre toute attente se jeta au cou de son époux. Aucun de ses baisers n’avait été autant passionné ! Mais en agissant ainsi elle me montra la partie la plus rebondie de son anatomie, car la combinaison, soigneusement remontée, resta relevée. Je vis son fessier, certes je commençais à le connaître, ce ne fut donc pas une révélation, mais ce qui en constitua une ce fut la rougeur le colorant. Mort de ma vie ! Malgré la longueur et la rigueur de la fessée jamais je n aurais cru possible un tel résultat, jamais je n’aurais imaginé qu’une simple fessée à la main, en dépit de sa sévérité, produisit une semblable rougeur ! Et quand je dis rouge !… le mot ne définit pas la teinte illuminant, oui le verbe n’est pas trop fort, le derrière de la jeune femme ! Cramoisies elles étaient ses fesses ! Et la coloration fardait toutes les fesses, de la base au sommet, toute la surface fessière disparaissait sous cette chaude nuance du rouge ! Au milieu, en sombre, la raie médiane se découpait. Quant aux globes éclatante, encadrés sur les côtés, au sommet par la combinaison saumon, mais surtout à la base par le noir de la culotte, ils ressortaient superbement.
Le baiser s’acheva. L’homme murmura quelques mots à l’oreille de sa compagne, aussitôt elle frissonna, cependant elle se redressa, debout elle regarda son époux, souriant il insista, elle se tâta la croupe, rit franchement et répondit. Il insista, se fit pressant, une lueur étrange passa dans ses yeux. Elle sembla indécise. Puis de nouveau elle se jeta à son cou, un brûlant baiser les réunit, à l’issue duquel la jeune femme se précipita dans la chambre. Elle alluma, s’accroupit devant la commode, ouvrit un tiroir contenant ses culottes, les bouleversa, plongea au fond et sortit… un martinet. Un vrai martinet, un classique martinet, un banal martinet, un de ces martinets que l’on voit se balancer au plafond des droguistes parmi toutes sortes d’objets. Un martinet au manche de bois marron clair doté d’une douzaine de lanières de cuir. Elle ne referma pas le tiroir, éteignit la lumière et regagna le salon en tenant à bout de bras le martinet, le martinet réservé aux enfants désobéissants.
Décidée, souriante, elle tendit l’engin à son époux. Il le posa à sa droite, les lanières pendantes. La jeune femme s’agenouilla, du côté gauche, sur le tapis, face au divan. Elle s’inclina en avant, plaquant son buste sur la couverture. L’homme se pencha, il releva le bas de la combinaison, retombé depuis, démasquant à la perfection le derrière tout autant cramoisi, car elle ne s’était pas reculottée. Il palpa longuement la mappemonde. A l’issue de son examen, il empoigna le martinet.
Non, je ne rêvais pas ! Une femme de vingt-cinq à trente ans, en fait elle en avait vingt-six, allait recevoir une dérouillée au martinet telle une écolière de douze ans coupable d’avoir fait pipi au lit, pourtant elle avait largement passé l’âge des culottes « Petit Bateau » ! Vivement il leva son bras et la fessée commença.
Impitoyable il fouetta le fessier. Les lanières cinglaient, mordaient la croupe follement bondissante, la balafraient de multiples traînées pourpre dont l’avalanche acheva de colorer chaudement le joufflu. La position permettait à la déculottée de se ramasser, de ne pas gigoter outre mesure, en revanche sa lune dansa ! Elle dansa merveilleusement ! Ce fut féerique, éblouissant, prodigieux. Certes elle l’avait tortillé son pétard sous les sévères claques précédentes, mais comment comparer le résultat obtenu à la main avec celui produit par les brûlantes lanières. Sous le déluge de feu la croupe sautait, s’ouvrait et se fermait, au point de me montrer tout l’intérieur de la raie puis de la rendre presque imperceptible. Je ne parvenait pas à détacher mes yeux de ce séant se contorsionnant dans toutes les positions imaginables. Et plus encore de la rougeur implacable achevant de le colorer sur toute sa surface.
Il ne put prolonger le supplice, il l’interrompit. La femme au bout d’un moment se releva, de grosses larmes coulaient le long de ses joues, mais elle souriait. Oui, malgré la souffrance elle pleurait de joie.
Ils quittèrent le salon. Eteignirent. L’homme entra dans la chambre, alluma, rangea le martinet, referma la baie, tira le rideau. Je tremblai. Heureusement il ne jugea pas utile de manœuvrer les doubles-rideaux. Il ouvrit le lit, se déshabilla et se coucha. Peu après la femme arriva. Elle gagna l’angle de la chambre, à proximité de la fenêtre. Rapidement elle se dévêtit et à son tour se glissa sous les draps.
5 commentaires
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Grosminet
Il est très probable que l’auteur soit un homme, mais c’est une pratique courante dans l’édition olé-olé de mettre des pseudonymes féminins comme auteur pour des raisons commerciales : c’est plus excitant pour les lecteurs qu’on veut séduire. 😁
C’est ainsi qu’Italo Baccardi, l’auteur d'”Osez la fessée”, a écrit des romans érotiques sous le nom de plume “Sophie Villalonga” (j’ai même un rôle de tourmenteur pervers dans un des ses livres 😎).
Sinon, les pseudos sont très courant dans les romans érotiques. Mac Orlan est un bon exemple : il a écrit “La Comtesse au fouet” sous le nom de Pierre du Marchay 😉
En BD érotique Jean Sidobre signait “Georges Levis de Monage” (G. Levis de Monage = J’ai les vices de mon âge) 😆
Abi San
Comme la couverture de ce livre me parle. La grande douceur qu’appelle une soif volcanique de fesséé Merci pour ce partage. Le côté voyeuriste-émoustillée rappelle la première scène de découverte dans l’Attendrisseur.
Fessochix
Une femme peut fort bien écrire un récit ou roman érotique et axé sur la fessée, ou plus généralement sur le BDSM. Parfois sous pseudo, masculin mais aussi féminin. Dominique Aury, née Anne Cécile Desclos, 1907- 1998, connue du monde littéraire et de l’édition, avait et comme Pauline Réage, en 1954, publié « Histoire d’ O ». N’a révélé son identité qu’en 1994.
Marguerite de Navarre, 1492-1549, sœur de François 1er, a et sans pseudo, dans son « Heptaméron » , conté deux fessées. Et c’est repris dans un téléfilm diffusé par FR3 dans le cadre de la série rose : titre « la fessée », tout simplement.
Arya
Il y a autre chose dans le monde littéraire c’est de même que les femmes n’ont pas eu leur indépendance en même temps que les hommes, selon les époques, pour pouvoir être parus, les autrices devaient utiliser des pseudos ou noms masculins sinon personne ne les aurait publiées comme Georges Sand qui était une femme.
LeSpanker
Les femmes autrefois n’avaient, je crois, pas le droit d’écrire. Certaines utilisaient un pseudo masculin comme George Sand, née Aurore Dupin.
La fameuse Comtesse de Ségur est un cas particulier car, comme elle écrivait en tant que grand-mère des histoires pour ses petits-enfants, et les enfants en général, il était admis qu’elle était dans son rôle éducatif et moral. Donc cela ne posait pas de problème.