Je me lance dans l’écriture d’un récit semi-imaginaire.
Moi, moi pour qui l’écrit fait deux. De l’imagination, j’en ai, et je ne cesse de l’affûter au fil de mes pensées. Mais voilà : quand il faut coucher les mots sur le papier (ou plutôt sur un écran), c’est tout de suite plus difficile.
Il y a des histoires qui se sont réellement déroulées, et qui, d’un rien, d’une étincelle, auraient pu basculer dans une aventure bien plus épique. Les pensées étaient là, les gestes, moins.
Suite au divorce de ma belle-sœur, nous l’avons accueillie chez nous pendant quelques semaines. La vie à la maison ne changeait pas trop. Je continuais à faire la lessive comme à mon habitude : une machine le mardi, une le vendredi, parfois une le dimanche si besoin. Cuisiner étant une passion, je m’occupais des repas.
Les premières semaines se passaient avec beaucoup de simplicité. Mais rapidement, à mesure qu’elle prenait ses aises, certaines habitudes ont éveillé en moi l’orgueil de la discipline. Vous me direz que ce sont des détails… mais le cumul !
Le linge hors de la panière. La vaisselle laissée sur la table après les repas. Quand elle faisait quoi que ce soit, tout restait abandonné là où elle l’avait utilisé. La salle de bain trempée après chaque passage.
J’ai tenté, à plusieurs reprises, de prévenir que cela m’agaçait. J’ai tenté de ne rien ranger pendant quelques jours. Mais rien ne bougeait.
Et si, ce soir-là, au lieu de rattraper les trois jours de désordre accumulé, je laissais mon imagination prendre vie ?
Ce soir-là, où ma compagne était de sortie. Ce soir-là, où je la voyais — elle, la cadette des cinq sœurs — affalée sur le canapé, le nez plongé dans son téléphone, tandis que je faisais la vaisselle. Ce soir-là, au lieu de ravaler ma colère, j’aurais jeté l’éponge… de la raison.
Et là, me faisant une raison, j’aurais réagi à son impertinence. Lorsqu’avec sa taquinerie habituelle et un sourire narquois, elle m’a répondu à ma demande d’aide :
— Fais comme moi, ça se range tout seul, tu verras !
Je me voyais alors foncer vers elle. Sans un mot, échanger ma place avec la sienne sur le canapé. La coucher en travers de mes genoux. Et dans le silence de la surprise :
— Tu verras, avec ça, tu rangeras toute seule…
La suite ? Elle apparaît dans vos esprits.
La scène rythmée par une main s’abattant sur un derrière… qui en avait bien besoin.
Ce n’est peut-être pas digne du grand Charles…
Mais assurément d’un beau derrière.
, le il y a 1 mois et 2 semaines.
