Le ruban (partie 2)

[Emy]

Samedi soir 20 h 00 :

Tu m’observes avec cet air indéfinissable qui se dessine parfois sur ton visage. Un mélange de sérieux et d’exigence, des yeux dans lesquels brillent cependant une lueur d’amusement devant ma fébrilité que j’ai du mal à dissimuler.

J’ai passé les deux jours précédents entre appréhension et excitation. Je sais que ce que tu vas me demander sera difficile pour moi car mon obéissance est une lutte permanente autant qu’elle est un refuge. Pourtant j’ai confiance. J’ai confiance dans ta capacité à me guider hors des sentiers connus, j’ai confiance aussi dans l’attention que tu as à lire en moi le possible. Et, je suis là. Intensément là. Exactement à la place où j’ai envie d’être.

La pièce est plongée dans la pénombre. Les boutons de ta chemise et la boucle de ta ceinture scintillent légèrement.

J’ai retiré mes vêtements uns à uns non sans prendre un temps infini à le faire parce que je sais que cela t’agace quelque peu et qu’il était trop tentant d’essayer de voir si tu garderais le calme olympien que tu sembles t’être donné comme ligne de conduite pour la soirée.

C’est toi qui vas me préparer ce soir. Comme une petite poupée qu’on lave, qu’on habille et que l’on coiffe.

Je profite de la chaleur du bain. Je n’ai rien à faire, juste m’abandonner à tes mains. Pas de jouets dans l’eau cette fois-ci. Ce n’est pas petite que tu me veux…mais femelle. Je remarque avec satisfaction que tu as pensé à mettre de la vraie mousse. En mon for intérieur, je me dis que je ne t’ai pas si mal éduqué que ça pour atteindre ce degré de perfection finalement. J’apporte cependant une petite rectification « il faudra juste que tu mettes une serviette à chauffer pour la sortie ». En guise de réponse, ta main se dirige vers mon entrecuisse. Ta voix se fait douce et ferme :

« Tu passes ton temps à exiger et à me provoquer. J’apprécies, crois-moi, mais mon rôle est aussi de te dresser. Ce soir, c’est ton obéissance que je veux voir…devant quelques amis. Ils ne pourront que regarder mais je veux qu’ils puissent constater à quel point, sous tes airs de princesse, tu es disponible pour moi. Tu seras présentée et présentable.

Un écart, petite, et ta punition, c’est devant tout le monde que tu la recevras. Ne compte aucunement sur ma clémence cette fois ».

Tes doigts s’insinuent plus profondément en moi. Tu joues à faire monter mon désir sans toutefois l’assouvir. Tu décides de cela aussi. Je pourrai jouir au moment exact où tu l’auras permis et… je me dis que je risque de rester trempée bien après être sortie de ce bain.

Samedi soir 21h00 :

Un body noir en dentelle pour seul vêtement, ouvert, laissant mes fesses exposées et vulnérables. Une paire de bas ornés chacun d’un petit nœud rouge. Les cheveux relevés en chignon. « Il manque quelque chose. Tu as apporté ton ruban ? ».

Je me penche vers mon sac pour l’attraper. Tu en profites pour claquer mes fesses. Fort. Une seule fois. Je te fusille du regard. Connard, tu n’as pas pu résister à l’envie que je parte avec la marque de ta main imprimée. Je me garde pour autant d’exprimer le fond de ma pensée.

Mais lorsque tu passes ce ruban autour de mon cou pour en faire un joli collier, c’est avec une douceur infinie que tu formes le nœud. Que tu le façonnes. Que tu le peaufines. Solide. Aussi étroit que ce lien qui nous lie. Je ressens dans ce nœud soigneusement ajusté, toute la complicité qui est la nôtre.

« Il est l’heure… » Ta main se pose dans le creux de mon dos m’invitant à avancer. A la fois douce et rassurante ; à la fois terriblement ferme et décidée.

Mes pulsations s’accélèrent, le joli nœud, témoin de cette agitation interne tremble imperceptiblement.

[Paulparis]

Vous nous faites languir ! Grrrr
On a vraiment envie d être parmi les invités de cette soirée !

[Guruduth]

Très émoustillant !

[Fleur]

C’est tellement bien écrit, subtil, intime, et en même temps intriguant.

Explorer, révéler, découvrir.
http://jardinsecretmisterieux.blogspot.com/

[Elisa69]

Pfff bravo ce récit est tout juste sublime, je pensais écrire mais je ne t’arrive pas à la cheville

[Auteur]

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