Poésie quand tu nous tiens !
Accueil › Forums › Discussions générales › Causons d’autre chose › Poésie quand tu nous tiens !
- Ce sujet contient 17 réponses, 8 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par
Sacha, le il y a 1 année et 6 mois.
-
AuteurMessages
-
13 mars 2019 à 08:20 #35668
Anonyme
Inactif
A vous de poster des poèmes sensuels ou érotiques ou….comme ils vous plairont ?
13 mars 2019 à 08:20 #35669Anonyme
Inactif
Le chat
Charles Baudelaire
Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d’agate.Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,Je vois ma femme en esprit. Son regard,
Comme le tien, aimable bête
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,Et, des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum
Nagent autour de son corps brun.Charles Baudelaire,
Les fleurs du mal13 mars 2019 à 09:12 #35678francois-fabien
Participant
Excellente initiative, nim.
13 mars 2019 à 09:15 #35679francois-fabien
Participant
Union libre
Ma femme à la chevelure de feu de bois
Aux pensées d’éclairs de chaleur
A la taille de sablier
Ma femme à la taille de loutre entre les dents du tigre
Ma femme à la bouche de cocarde et de bouquet d’étoiles de dernière grandeur
Aux dents d’empreintes de souris blanche sur la terre blanche
A la langue d’ambre et de verre frottés
Ma femme à la langue d’hostie poignardée
A la langue de poupée qui ouvre et ferme les yeux
A la langue de pierre incroyable
Ma femme aux cils de bâtons d’écriture d’enfant
Aux sourcils de bord de nid d’hirondelle
Ma femme aux tempes d’ardoise de toit de serre
Et de buée aux vitres
Ma femme aux épaules de champagne
Et de fontaine à têtes de dauphins sous la glace
Ma femme aux poignets d’allumettes
Ma femme aux doigts de hasard et d’as de cœur
Aux doigts de foin coupé
Ma femme aux aisselles de martre et de fênes
De nuit de la Saint-Jean
De troène et de nid de scalares
Aux bras d’écume de mer et d’écluse
Et de mélange du blé et du moulin
Ma femme aux jambes de fusée
Aux mouvements d’horlogerie et de désespoir
Ma femme aux mollets de moelle de sureau
Ma femme aux pieds d’initiales
Aux pieds de trousseaux de clés aux pieds de calfats qui boivent
Ma femme au cou d’orge imperlé
Ma femme à la gorge de Val d’or
De rendez-vous dans le lit même du torrent
Aux seins de nuit
Ma femme aux seins de taupinière marine
Ma femme aux seins de creuset du rubis
Aux seins de spectre de la rose sous la rosée
Ma femme au ventre de dépliement d’éventail des jours
Au ventre de griffe géante
Ma femme au dos d’oiseau qui fuit vertical
Au dos de vif-argent
Au dos de lumière
A la nuque de pierre roulée et de craie mouillée
Et de chute d’un verre dans lequel on vient de boire
Ma femme aux hanches de nacelle
Aux hanches de lustre et de pennes de flèche
Et de tiges de plumes de paon blanc
De balance insensible
Ma femme aux fesses de grès et d’amiante
Ma femme aux fesses de dos de cygne
Ma femme aux fesses de printemps
Au sexe de glaïeul
Ma femme au sexe de placer et d’ornithorynque
Ma femme au sexe d’algue et de bonbons anciens
Ma femme au sexe de miroir
Ma femme aux yeux pleins de larmes
Aux yeux de panoplie violette et d’aiguille aimantée
Ma femme aux yeux de savane
Ma femme aux yeux d’eau pour boire en prison
Ma femme aux yeux de bois toujours sous la hache
Aux yeux de niveau d’eau de niveau d’air de terre et de feu.André Breton (1931)
13 mars 2019 à 10:50 #35683Amisa
Participant
Magnifique ode à la femme ! Merci pour l’idée et ces partages. Voici un texte d’un grand poète, un érotico-épicurien amoureux des femmes, non vraiment reconnu par la gente littéraire, mais qui écrit et chante des merveilles.
Ma femme
Oh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
Aux regards fabuleux des enfants étonnés
Aux grands yeux prophétiques où l’on voit se baigner
Des elfes mystérieuses en paillettes dorées
Tes longs cils font des trilles en fumée de gitane
Tes longs cils sont des rames aux vagues de la mer
Des pont-levis fermés par ma bouche salée
Tes longs cils font de trilles en fumée de gitane
Oh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
Tes baisers ont le suc des tortillas indiennes
Des fleurs d’acacia roses des gâteaux de Noël
De pâte feuilletée fourrée d’orties au miel
Ma femme aux pieds de lune aux empreintes de fleurs
Aux vérités poignards qui déchirent les nues
Ma femme au rire nu aux sanglots retenus
Ma femme aux pieds de lune aux empreintes de fleurs
Oh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
Aux cris d’oiseaux plaintifs dans ton sommeil d’enfant
Aux étreintes jalouses en mâchoires de tigre
Aux étreintes jalouses en pointes de diamant
Au ventre palpitant de caille ensanglantée
A la bouche tendue comme un quartier d’orange
Ma femme aux seins secrets aux lèvres de vendange
Au ventre palpitant de caille ensanglantée
Et je suis là moi je suis là sans rien te dire
Retenant les oiseaux dans ma bouche fermée
Et j’étrangle ma muse et j’étouffe ma lyre
Retenant les oiseaux dans ma bouche fermée
Oh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
Aux longs doigts de corail dans mes cheveux de laine
Aux longs doigts qui s’attardent aux bouches des fontaines
Oh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
Je t’aime
Pierre Perret13 mars 2019 à 19:42 #35715Anonyme
Inactif
@François-fabien
Poème de Breton magnifique. Cest un souvenir de première au bac de français, il faisait partie des textes que je devais présenter.
Un prof de français aussi excentrique que ce poème.
J’adore la comparaison du sexe de la femme et de la fleur du glaïeul.?
13 mars 2019 à 19:48 #35717Anonyme
Inactif
@Amisa magnifique en effet, je ne connaissais pas ce texte.
J’adore ce vers
“Retenant les oiseaux dans ma bouche fermée”13 mars 2019 à 22:05 #35724francois-fabien
Participant
@ Nim Sourire… Parce que c’est un texte que j’étudiais avec mes élèves de 1ère, il y a bien longtemps de cela.
14 mars 2019 à 20:25 #35752Anonyme
Inactif
Le serpent qui danse
Que j’aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau !Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,Comme un navire qui s’éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.Tes yeux, où rien ne se révèle
De doux ni d’amer,
Sont deux bijoux froids où se mêle
L’or avec le fer.A te voir marcher en cadence,
Belle d’abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d’un bâton.Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d’enfant
Se balance avec la mollesse
D’un jeune éléphant,Et ton corps se penche et s’allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l’eau.Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l’eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D’étoiles mon coeur !Charles Baudelaire,
Les fleurs du mal18 mars 2019 à 11:46 #35853Anonyme
Inactif
À la partie la plus gracieuse
Toi qui regardes sans sourire
Et de face en tournant le dos
Tu me sembles un beau navire
Voiles dehors… et quels dodos
Promet cet édredon de neige
Neige rose de Mézidon !
Å Mars et Vénus, le reverrai-je
Cet édredon de Cupidon ?
Ô gracieuse et callipyge,
Tous les culs sont de la Saint-Jean !
Le tien leur fait vraiment la pige
Déesse aux collines d’argent…
D’argent qui serait de la crème
Et des feuilles de rose aussi…
Aussi, belle croupe je t’aime
Et ta grâce est mon seul souci.Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou
18 mars 2019 à 12:08 #35854Anonyme
Inactif
Divin de gourmandise ?
La Fessée
Georges Brassens
La veuve et l’orphelin quoi de plus émouvant?
Un vieux copain d’école étant mort sans enfants
Abandonnant au monde une épouse épatante
J’allai rendre visite à la désespérée
Et puis ne sachant plus où finir ma soirée
Je lui tins compagnie dans la chapelle ardente
Pour endiguer ses pleurs pour apaiser ses maux
Je me mis à blaguer à sortir des bons mots
Tous les moyens sont bons au médecin de l’âme
Bientôt par la vertu de quelques facéties
La veuve se tenait les côtes Dieu merci
Ainsi que des bossus tous deux nous rigolâmes
Ma pipe dépassait un peu de mon veston
Aimable elle m’encouragea Bourrez-la donc
Qu’aucun impératif moral ne vous arrête
Si mon pauvre mari détestait le tabac
Maintenant la fumée ne le dérange pas
Mais où diantre ai-je mis mon porte-cigarettes?
A minuit d’une voix douce de séraphin
Elle me demanda si je n’avais pas faim
Ça le ferait-il revenir ajouta-t-elle
De pousser la piété jusqu’à l’inanition
Que diriez-vous d’une frugale collation?
Et nous fîmes un petit souper aux chandelles
Regardez s’il est beau Dirait-on point qu’il dort
Ce n’est certes pas lui qui me donnerait tort
De noyer mon chagrin dans un flot de champagne
Quand nous eûmes vidé le deuxième magnum
La veuve était émue nom d’un petit bonhomm’
Et son esprit se mit à battre la campagne
Mon Dieu ce que c’est tout de même que de nous
Soupira-t-elle en s’asseyant sur mes genoux
Et puis ayant collé sa lèvre sur ma lèvre
Me voilà rassurée fit-elle j’avais peur
Que sous votre moustache en tablier d’sapeur
Vous ne cachiez coquettement un bec-de-lièvre
Un tablier d’sapeur ma moustache pensez
Cette comparaison méritait la fessée
Retroussant l’insolente avec nulle tendresse
Conscient d’accomplir somme toute un devoir
Mais en fermant les yeux pour ne pas trop en voir
Paf j’abattis sur elle une main vengeresse
Aïe vous m’avez fêlé le postérieur en deux
Se plaignit-elle et je baissai le front piteux
Craignant avoir frappé de façon trop brutale
Mais j’appris par la suite et j’en fus bien content
Que cet état de chos’s durait depuis longtemps
Menteuse la fêlure était congénitale
Quand je levai la main pour la deuxième fois
Le cœur n’y était plus j’avais perdu la foi
Surtout qu’elle s’était enquise la bougresse
Avez-vous remarqué que j’avais un beau cul?
Et ma main vengeresse est retombée vaincue
Et le troisième coup ne fut qu’une caresse18 mars 2019 à 12:44 #35856Amisa
Participant
Puisque que nous sommes dans l’émotion des mots et de l’écriture, je ne résiste pas à l’envie de partager une nouvelle fois ce texte de mon fesseur personnel et plus.
Désormais, ma maîtresse,
J’écrirai longuement,
Des propos sur vos fesses,
Et votre cul autant.J’honore votre cul,
Je vénère vos seins,
Et vos fesses et en plus
Vos hanches et vos reins.Vos insolents tétons,
Votre ventre gracile,
Votre petit cul rond
Et vos seins si fragiles.Votre foufoune glabre,
Cette caverne humide,
J’y enfourne mon sabre
Qui glisse dans ces fluides.Vos fesses, je les fesse
Avec plaisir, j’avoue
Et voilà je m’empresse
De vous fesser, oui, vous !Quand votre cul rougit,
Mon plaisir s’accroît
De bonheur je rugis
Comme jamais, je crois.Quand vos fesses s’écartent,
Je découvre le Graal
Le passage que je marque
De l’empreinte du mâleCe trou mystérieux
J’y enfonce le doigt
Et oui, c’est délicieux
Ce mystère que je voisCe lieu si interdit,
Je m’en vais le forcer
J’y introduis mon vit,
Pour mieux le pénétrer.Comme Zeus, comme Hercule,
Avec une déesse,
Voilà que je t’encule
Et avec allégresse !Te voilà en levrette,
Et moi, agenouillé,
Mes envies si secrètes,
Seront réalisées.Et tes seins torturés,
Par ces pinces cruelles
Leurs tétons érigés
Mon Dieu que tu es belle !Ton visage grimace,
La douleur est bien là,
Je le vois sur ta face
Et ne regrette pas.Car souffrance et plaisir
Se joignent et se mélangent
On peut même jouir
Et côtoyer les anges.En écrivant ces mots,
Ma maîtresse chérie,
Il est vrai que j’ai chaud
Je tremble et je jouis.18 mars 2019 à 22:32 #35862Anonyme
Inactif
Un grand classique: La lettre de George Sand à Alfred de Musset.
Ce n’est pas de la poésie à proprement parler, mais ça prend tout son sens dès lors qu’on lit en respectant les codes…et la magie des mots crée la beauté de l’instant et l’envie de moments inoubliables.“Je suis très émue de vous dire que j’ai
bien compris l’autre soir que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
là une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir aussi
vous dévoiler sans artifice mon âme
toute nue, venez me faire une visite.
Nous causerons en amis, franchement.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l’affection
la plus profonde comme la plus étroite
en amitié, en un mot la meilleure preuve
dont vous puissiez rêver, puisque votre
âme est libre. Pensez que la solitude où j’ha-
bite est bien longue, bien dure et souvent
difficile. Ainsi en y songeant j’ai l’âme
grosse. Accourrez donc vite et venez me la
faire oublier par l’amour où je veux me
mettre.”19 mars 2019 à 07:00 #35863Amisa
Participant
Quand Prévert joue avec les mots, je les associe toujours au lever de lune rouge et à la main qui m’ensoleille.
29 novembre 2020 à 09:25 #58233Biloba
Participant
à vaincs sans*, mon premier conpaGnons de jeux, et celui d’Issy, un siphon 240…
TouTou de fuite
cheveux plus qu’on m‘essaie
ni con me t’hante
le plaisir au camp pigne
n’est pas plus dans l’atTente
que dans moqueue qui remue
durant le compte harbourg,
pearl d’Oc s’y gène
dans l’O du yakuzi, qu’âme y case.
Aux racines de chaînes
ces nuys cherchent truffes
et ne suis plus si prince
et ne suis plus si pâle.
Prince s’en rire,
je boirai tout ton vain
coupé de ces zoos
à ranger en pas science
dans la partition
du Grand Plan plan qq
qui renoue, où est le bec
et son Docteur “Azôte” ?
Suis-je plus fort que m’habite ?
pRéside en àBandons ?
au cœur le d’Août Massaï.…
hangeStone
*(j’ai très bien archivé, bormes toubi alive, les oeufs mimosa et cinq tripous d’hyères soir).
-
Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 9 mois par
Biloba.
-
Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 9 mois par
-
AuteurMessages
- Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.