Poésie quand tu nous tiens !

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15 sujets de 1 à 15 (sur un total de 18)
  • Auteur
    Messages
  • #35668
    Anonyme
    Inactif


    A vous de poster des poèmes sensuels ou érotiques ou….comme ils vous plairont ?

    #35669
    Anonyme
    Inactif


    Le chat
    Charles Baudelaire
    Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux ;
    Retiens les griffes de ta patte,
    Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
    Mêlés de métal et d’agate.

    Lorsque mes doigts caressent à loisir
    Ta tête et ton dos élastique,
    Et que ma main s’enivre du plaisir
    De palper ton corps électrique,

    Je vois ma femme en esprit. Son regard,
    Comme le tien, aimable bête
    Profond et froid, coupe et fend comme un dard,

    Et, des pieds jusques à la tête,
    Un air subtil, un dangereux parfum
    Nagent autour de son corps brun.

    Charles Baudelaire,
    Les fleurs du mal

    #35678
    francois-fabien
    Participant


    Excellente initiative, nim.

    #35679
    francois-fabien
    Participant


    Union libre

    Ma femme à la chevelure de feu de bois
    Aux pensées d’éclairs de chaleur
    A la taille de sablier
    Ma femme à la taille de loutre entre les dents du tigre
    Ma femme à la bouche de cocarde et de bouquet d’étoiles de dernière grandeur
    Aux dents d’empreintes de souris blanche sur la terre blanche
    A la langue d’ambre et de verre frottés
    Ma femme à la langue d’hostie poignardée
    A la langue de poupée qui ouvre et ferme les yeux
    A la langue de pierre incroyable
    Ma femme aux cils de bâtons d’écriture d’enfant
    Aux sourcils de bord de nid d’hirondelle
    Ma femme aux tempes d’ardoise de toit de serre
    Et de buée aux vitres
    Ma femme aux épaules de champagne
    Et de fontaine à têtes de dauphins sous la glace
    Ma femme aux poignets d’allumettes
    Ma femme aux doigts de hasard et d’as de cœur
    Aux doigts de foin coupé
    Ma femme aux aisselles de martre et de fênes
    De nuit de la Saint-Jean
    De troène et de nid de scalares
    Aux bras d’écume de mer et d’écluse
    Et de mélange du blé et du moulin
    Ma femme aux jambes de fusée
    Aux mouvements d’horlogerie et de désespoir
    Ma femme aux mollets de moelle de sureau
    Ma femme aux pieds d’initiales
    Aux pieds de trousseaux de clés aux pieds de calfats qui boivent
    Ma femme au cou d’orge imperlé
    Ma femme à la gorge de Val d’or
    De rendez-vous dans le lit même du torrent
    Aux seins de nuit
    Ma femme aux seins de taupinière marine
    Ma femme aux seins de creuset du rubis
    Aux seins de spectre de la rose sous la rosée
    Ma femme au ventre de dépliement d’éventail des jours
    Au ventre de griffe géante
    Ma femme au dos d’oiseau qui fuit vertical
    Au dos de vif-argent
    Au dos de lumière
    A la nuque de pierre roulée et de craie mouillée
    Et de chute d’un verre dans lequel on vient de boire
    Ma femme aux hanches de nacelle
    Aux hanches de lustre et de pennes de flèche
    Et de tiges de plumes de paon blanc
    De balance insensible
    Ma femme aux fesses de grès et d’amiante
    Ma femme aux fesses de dos de cygne
    Ma femme aux fesses de printemps
    Au sexe de glaïeul
    Ma femme au sexe de placer et d’ornithorynque
    Ma femme au sexe d’algue et de bonbons anciens
    Ma femme au sexe de miroir
    Ma femme aux yeux pleins de larmes
    Aux yeux de panoplie violette et d’aiguille aimantée
    Ma femme aux yeux de savane
    Ma femme aux yeux d’eau pour boire en prison
    Ma femme aux yeux de bois toujours sous la hache
    Aux yeux de niveau d’eau de niveau d’air de terre et de feu.

    André Breton (1931)

    #35683
    Amisa
    Participant


    Magnifique ode à la femme ! Merci pour l’idée et ces partages. Voici un texte d’un grand poète, un érotico-épicurien amoureux des femmes, non vraiment reconnu par la gente littéraire, mais qui écrit et chante des merveilles.

    Ma femme
    Oh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
    Aux regards fabuleux des enfants étonnés
    Aux grands yeux prophétiques où l’on voit se baigner
    Des elfes mystérieuses en paillettes dorées
    Tes longs cils font des trilles en fumée de gitane
    Tes longs cils sont des rames aux vagues de la mer
    Des pont-levis fermés par ma bouche salée
    Tes longs cils font de trilles en fumée de gitane
    Oh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
    Tes baisers ont le suc des tortillas indiennes
    Des fleurs d’acacia roses des gâteaux de Noël
    De pâte feuilletée fourrée d’orties au miel
    Ma femme aux pieds de lune aux empreintes de fleurs
    Aux vérités poignards qui déchirent les nues
    Ma femme au rire nu aux sanglots retenus
    Ma femme aux pieds de lune aux empreintes de fleurs
    Oh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
    Aux cris d’oiseaux plaintifs dans ton sommeil d’enfant
    Aux étreintes jalouses en mâchoires de tigre
    Aux étreintes jalouses en pointes de diamant
    Au ventre palpitant de caille ensanglantée
    A la bouche tendue comme un quartier d’orange
    Ma femme aux seins secrets aux lèvres de vendange
    Au ventre palpitant de caille ensanglantée
    Et je suis là moi je suis là sans rien te dire
    Retenant les oiseaux dans ma bouche fermée
    Et j’étrangle ma muse et j’étouffe ma lyre
    Retenant les oiseaux dans ma bouche fermée
    Oh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
    Aux longs doigts de corail dans mes cheveux de laine
    Aux longs doigts qui s’attardent aux bouches des fontaines
    Oh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
    Je t’aime
    Pierre Perret

    #35715
    Anonyme
    Inactif


    @François-fabien

    Poème de Breton magnifique. Cest un souvenir de première au bac de français, il faisait partie des textes que je devais présenter.

    Un prof de français aussi excentrique que ce poème.

    J’adore la comparaison du sexe de la femme et de la fleur du glaïeul.?

    #35717
    Anonyme
    Inactif


    @Amisa magnifique en effet, je ne connaissais pas ce texte.
    J’adore ce vers
    “Retenant les oiseaux dans ma bouche fermée”

    #35724
    francois-fabien
    Participant


    @ Nim Sourire… Parce que c’est un texte que j’étudiais avec mes élèves de 1ère, il y a bien longtemps de cela.

    #35752
    Anonyme
    Inactif


    Le serpent qui danse

    Que j’aime voir, chère indolente,
    De ton corps si beau,
    Comme une étoffe vacillante,
    Miroiter la peau !

    Sur ta chevelure profonde
    Aux âcres parfums,
    Mer odorante et vagabonde
    Aux flots bleus et bruns,

    Comme un navire qui s’éveille
    Au vent du matin,
    Mon âme rêveuse appareille
    Pour un ciel lointain.

    Tes yeux, où rien ne se révèle
    De doux ni d’amer,
    Sont deux bijoux froids où se mêle
    L’or avec le fer.

    A te voir marcher en cadence,
    Belle d’abandon,
    On dirait un serpent qui danse
    Au bout d’un bâton.

    Sous le fardeau de ta paresse
    Ta tête d’enfant
    Se balance avec la mollesse
    D’un jeune éléphant,

    Et ton corps se penche et s’allonge
    Comme un fin vaisseau
    Qui roule bord sur bord et plonge
    Ses vergues dans l’eau.

    Comme un flot grossi par la fonte
    Des glaciers grondants,
    Quand l’eau de ta bouche remonte
    Au bord de tes dents,

    Je crois boire un vin de Bohême,
    Amer et vainqueur,
    Un ciel liquide qui parsème
    D’étoiles mon coeur !

    Charles Baudelaire,
    Les fleurs du mal

    #35853
    Anonyme
    Inactif


    À la partie la plus gracieuse

    Toi qui regardes sans sourire
    Et de face en tournant le dos
    Tu me sembles un beau navire
    Voiles dehors… et quels dodos
    Promet cet édredon de neige
    Neige rose de Mézidon !
    Å Mars et Vénus, le reverrai-je
    Cet édredon de Cupidon ?
    Ô gracieuse et callipyge,
    Tous les culs sont de la Saint-Jean !
    Le tien leur fait vraiment la pige
    Déesse aux collines d’argent…
    D’argent qui serait de la crème
    Et des feuilles de rose aussi…
    Aussi, belle croupe je t’aime
    Et ta grâce est mon seul souci.

    Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou

    #35854
    Anonyme
    Inactif


    Divin de gourmandise ?

    La Fessée

    Georges Brassens

    La veuve et l’orphelin quoi de plus émouvant?
    Un vieux copain d’école étant mort sans enfants
    Abandonnant au monde une épouse épatante
    J’allai rendre visite à la désespérée
    Et puis ne sachant plus où finir ma soirée
    Je lui tins compagnie dans la chapelle ardente
    Pour endiguer ses pleurs pour apaiser ses maux
    Je me mis à blaguer à sortir des bons mots
    Tous les moyens sont bons au médecin de l’âme
    Bientôt par la vertu de quelques facéties
    La veuve se tenait les côtes Dieu merci
    Ainsi que des bossus tous deux nous rigolâmes
    Ma pipe dépassait un peu de mon veston
    Aimable elle m’encouragea Bourrez-la donc
    Qu’aucun impératif moral ne vous arrête
    Si mon pauvre mari détestait le tabac
    Maintenant la fumée ne le dérange pas
    Mais où diantre ai-je mis mon porte-cigarettes?
    A minuit d’une voix douce de séraphin
    Elle me demanda si je n’avais pas faim
    Ça le ferait-il revenir ajouta-t-elle
    De pousser la piété jusqu’à l’inanition
    Que diriez-vous d’une frugale collation?
    Et nous fîmes un petit souper aux chandelles
    Regardez s’il est beau Dirait-on point qu’il dort
    Ce n’est certes pas lui qui me donnerait tort
    De noyer mon chagrin dans un flot de champagne
    Quand nous eûmes vidé le deuxième magnum
    La veuve était émue nom d’un petit bonhomm’
    Et son esprit se mit à battre la campagne
    Mon Dieu ce que c’est tout de même que de nous
    Soupira-t-elle en s’asseyant sur mes genoux
    Et puis ayant collé sa lèvre sur ma lèvre
    Me voilà rassurée fit-elle j’avais peur
    Que sous votre moustache en tablier d’sapeur
    Vous ne cachiez coquettement un bec-de-lièvre
    Un tablier d’sapeur ma moustache pensez
    Cette comparaison méritait la fessée
    Retroussant l’insolente avec nulle tendresse
    Conscient d’accomplir somme toute un devoir
    Mais en fermant les yeux pour ne pas trop en voir
    Paf j’abattis sur elle une main vengeresse
    Aïe vous m’avez fêlé le postérieur en deux
    Se plaignit-elle et je baissai le front piteux
    Craignant avoir frappé de façon trop brutale
    Mais j’appris par la suite et j’en fus bien content
    Que cet état de chos’s durait depuis longtemps
    Menteuse la fêlure était congénitale
    Quand je levai la main pour la deuxième fois
    Le cœur n’y était plus j’avais perdu la foi
    Surtout qu’elle s’était enquise la bougresse
    Avez-vous remarqué que j’avais un beau cul?
    Et ma main vengeresse est retombée vaincue
    Et le troisième coup ne fut qu’une caresse

    #35856
    Amisa
    Participant


    Puisque que nous sommes dans l’émotion des mots et de l’écriture, je ne résiste pas à l’envie de partager une nouvelle fois ce texte de mon fesseur personnel et plus.

    Désormais, ma maîtresse,
    J’écrirai longuement,
    Des propos sur vos fesses,
    Et votre cul autant.

    J’honore votre cul,
    Je vénère vos seins,
    Et vos fesses et en plus
    Vos hanches et vos reins.

    Vos insolents tétons,
    Votre ventre gracile,
    Votre petit cul rond
    Et vos seins si fragiles.

    Votre foufoune glabre,
    Cette caverne humide,
    J’y enfourne mon sabre
    Qui glisse dans ces fluides.

    Vos fesses, je les fesse
    Avec plaisir, j’avoue
    Et voilà je m’empresse
    De vous fesser, oui, vous !

    Quand votre cul rougit,
    Mon plaisir s’accroît
    De bonheur je rugis
    Comme jamais, je crois.

    Quand vos fesses s’écartent,
    Je découvre le Graal
    Le passage que je marque
    De l’empreinte du mâle

    Ce trou mystérieux
    J’y enfonce le doigt
    Et oui, c’est délicieux
    Ce mystère que je vois

    Ce lieu si interdit,
    Je m’en vais le forcer
    J’y introduis mon vit,
    Pour mieux le pénétrer.

    Comme Zeus, comme Hercule,
    Avec une déesse,
    Voilà que je t’encule
    Et avec allégresse !

    Te voilà en levrette,
    Et moi, agenouillé,
    Mes envies si secrètes,
    Seront réalisées.

    Et tes seins torturés,
    Par ces pinces cruelles
    Leurs tétons érigés
    Mon Dieu que tu es belle !

    Ton visage grimace,
    La douleur est bien là,
    Je le vois sur ta face
    Et ne regrette pas.

    Car souffrance et plaisir
    Se joignent et se mélangent
    On peut même jouir
    Et côtoyer les anges.

    En écrivant ces mots,
    Ma maîtresse chérie,
    Il est vrai que j’ai chaud
    Je tremble et je jouis.

    #35862
    Anonyme
    Inactif


    Un grand classique: La lettre de George Sand à Alfred de Musset.
    Ce n’est pas de la poésie à proprement parler, mais ça prend tout son sens dès lors qu’on lit en respectant les codes…et la magie des mots crée la beauté de l’instant et l’envie de moments inoubliables.

    “Je suis très émue de vous dire que j’ai
    bien compris l’autre soir que vous aviez
    toujours une envie folle de me faire
    danser. Je garde le souvenir de votre
    baiser et je voudrais bien que ce soit
    là une preuve que je puisse être aimée
    par vous. Je suis prête à vous montrer mon
    affection toute désintéressée et sans cal-
    cul, et si vous voulez me voir aussi
    vous dévoiler sans artifice mon âme
    toute nue, venez me faire une visite.
    Nous causerons en amis, franchement.
    Je vous prouverai que je suis la femme
    sincère, capable de vous offrir l’affection
    la plus profonde comme la plus étroite
    en amitié, en un mot la meilleure preuve
    dont vous puissiez rêver, puisque votre
    âme est libre. Pensez que la solitude où j’ha-
    bite est bien longue, bien dure et souvent
    difficile. Ainsi en y songeant j’ai l’âme
    grosse. Accourrez donc vite et venez me la
    faire oublier par l’amour où je veux me
    mettre.”

    #35863
    Amisa
    Participant


    Quand Prévert joue avec les mots, je les associe toujours au lever de lune rouge et à la main qui m’ensoleille.

    prevert
    lune

    #58233
    Biloba
    Participant


    à vaincs sans*, mon premier conpaGnons de jeux, et celui d’Issy, un siphon 240…

     

    TouTou de fuite

     

    cheveux plus qu’on messaie

    ni con me t’hante

    le plaisir au camp pigne

    n’est pas plus dans l’atTente

    que dans moqueue qui remue

    durant le compte harbourg,

    pearl d’Oc s’y gène

    dans l’O du yakuzi, qu’âme y case.

    Aux racines de chaînes

    ces nuys cherchent truffes

    et ne suis plus si prince

    et ne suis plus si pâle.

    Prince s’en rire,

    je boirai tout ton vain

    coupé de ces zoos

    à ranger en pas science

    dans la partition

    du Grand Plan plan qq

    qui renoue, où est le bec

    et son Docteur “Azôte” ?

    Suis-je plus fort que m’habite ?

    pRéside en àBandons ?

    au cœur le d’Août Massaï.

     

    hangeStone

     

    *(j’ai très bien archivé, bormes toubi alive, les oeufs mimosa et cinq tripous d’hyères soir).

     

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 9 mois par Biloba.
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