Marque-moi si tu m’honores

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  • #86813
    Abi San
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    Au miroir, inversée, la mystique de ta force – marque-moi si tu m’honores

    « Une fleur de lys, dit Athos. Elle était marquée. »

    *

       Qu’est-ce qui m’a toujours attirée dans Les Trois Mousquetaires ?

    Ni les mousquets de ces hommes, par tous les ortolans de Gascogne ! Ni leurs casaques, ni leurs destriers noirs.

    Mais cette fleurtrissure.

                       « Devinez ce qu’elle avait sur l’épaule, d’Artagnan (…) ?

                          Une fleur de lys, dit Athos. Elle était marquée. »

       Sur le corps de la Comtesse de la Fère, cette marque au fer rouge, sur l’épaule gauche de Milady Clarick de Winter, le sceau de cette fleur : « la fleur de lys est petite, rousse de couleur, et comme effacée par les couches de pâte qu’on y applique ».

       Iris des marais, héraldique royale, cette infime fleur rousse – comme si cette marque était l’unique façon d’enchâsser cette chair, de cueillir ce corps. Milady de Winter – corps marqué d’un lys, et qui, tout entier, finira absorbé dans ce Lys, nom de la rivière du Nord dans laquelle elle sera jetée et qui se refermera sur elle.

    « Si vous tenez absolument à savoir ce dont elle est capable,

    écrit Aramis à Lord de Winter, lisez son passé sur son épaule gauche. »

       En me retournant pour regarder par-dessus mon épaule gauche, lorsque mon miroir me renvoie le florilège de mon corps marqué par l’une de ces rencontres que j’aime, j’entends crisser cette phrase sur ma peau.

    De l’autre côté du miroir, le reflet de ce que je suis, au plus sourd, au plus brut ; au moins dicible, au plus impartageable.

       Marque-moi. Revêts-moi. D’un corset de fer, quand tu danses avec moi.

       Fais-moi lire et relire mon passé sur mon corps ; fais-moi me souvenir de ce dont je suis capable.

        Honore-moi.

    Cet amour pour les marques – comme le symbole prégnant d’une appartenance. Une allégeance, peut-être. Que dit-il ? – Je fais corps avec toi. Quand tu me domines, je t’appartiens. Ton corps, par ta force, s’étend sur le mien. Tu me recouvres. Au prolongement de toi, il y a moi.

    Qui saurait exprimer à quel point les marques que je porte de lui m’entourent, me contiennent, me donnent une assurance, une force qui me rendent inatteignable.

    Il y a, dans ses marques, le rappel de tous ses moments de domination. Par lesquels il m’a fait passer, pour m’affiner par le feu, plus que l’or au creuset.

    Tous ces moments qui me font basculer, sur le fil de la lame, au plus pur de son diapason.

     *

       Ce moment où, debout, le pied sur une banquette de bois, il me bascule sur sa jambe ; où il lève son bras, sa ceinture de cuir mauve en main, et où je me débats, en équilibre sur lui ; où il me retient parce qu’il sait que j’aime cette position et que je lui ai demandé de m’enserrer de cette manière. Sauf qu’il va toujours à l’encontre de mes désirs lorsqu’il y accède – exposée, je lui avais demandé cette position sous sa main ; il me la fait subir en me cinglant de sa ceinture.

    Ce point de désir inavouable, qui va plus loin et plus dur – qui affole et contraint à la fois – il l’atteint parfaitement.

    Ce moment où, hypnotique précurseur, après avoir fait passer ses mains si lentement, si doucement, sur mon dos et sur mon épaule, m’anesthésiant complètement par derrière, il vient par devant pour me demander de descendre de cette petite table d’appoint et de bascule, sur laquelle je me tiens juchée en figure de proue. Cette tablouret sous laquelle je replie aussitôt mes deux jambes incurvées, me redressant sur les eaux de mon désir, cuisses et mollets raidis, toute pointe tendue.

     – Descends de là, Abi.

    Mais j’aime trop ta solidité de diamant, pour ne pas l’appeler du plus loin, en lui résistant. J’ai appuyé mes mains sur le devant de la table, les jambes serrées sous le plateau, au bastingage branlant, pour répondre.

     – Non.

    Debout si près de moi, je ne vois pas sa main partir. Il me gifle et j’ai envie de saisir sa paume retournée pour l’embrasser, de me lover en lui, de sentir toute sa présence s’imprimer sur moi de manière primaire. Mon visage revient doucement vers lui, je lève les yeux à défaut de descendre de ma table. Il n’a pas bougé d’un iota, ni d’expression ni de posture, devant moi.

     – Descends.

     – Non.

    La deuxième gifle est parfaite ; assurée, nette et franche. Je ne relève pas les yeux cette fois, le front tourné de côté, mais la troisième survient à la suite, comme je n’esquisse pas un mouvement pour descendre de mon perchoir. Trois gifles sur la même joue ; je le regarde de nouveau, en coin, le visage incliné.

    Je le vois sourire étrangement et j’ai envie qu’il continue ; envie d’entrer dans la jubilation chaude, puissante et enveloppante de mon corps heurté contre sa détermination, comme une nef se brise sur un récif.

     – Tu te décides à obéir ?

    Je sens tout attrait d’aménité s’écouler hors de moi, s’enfouir dans l’inflexion de sa voix, dans l’expression de son regard. J’ai envie de son aspérité brute ; envie qu’il continue. Bien sûr que je commence, rétive, à brûler du désir de t’obéir. Deux opales oscillent en pendentif de mes oreilles – douceur de l’opale rose qui harmonise toutes les souffrances : je ne peux plus les porter, galvanisée dans le son de sa voix. J’ai trop envie de brasier, de brûlure et de densité pour porter encore sur moi cette puissance de douceur. Je vois dans la fixité de ses yeux qu’il attend ma réponse, je détache lentement mes mains de l’étreinte de ma petite table en naufrage, et les jambes toujours repliées sous moi, je fais lentement glisser de mes lobes mes deux gouttes d’opale.

    Cette âme inflexible parle mal le langage des pierres et des plantes, il a encore tout à apprendre, c’est un homme né du pavé des cités de ce siècle. Si tu ne connais pas les pierres, comment peux-tu comprendre que je suis en train de t’obéir ?

    Quand je le regarde de nouveau dans le silence, mes boucles d’opale déposées entre mes doigts, je sens l’impact de sa main de nouveau ; quatrième gifle, sur ma joue droite cette fois, qui tourne mon visage vers l’intérieur de la pièce.

     – Allez, assez joué, Abi. Tu descends de là.

     Son ton sans appel qui me mord l’intérieur du cœur ; et il se retourne, sans même vérifier que je lui obéis. J’ai envie de renverser ma tête en arrière et d’absorber en moi le gonflement de l’univers.

    De grâce, rends-moi docile lorsque je te résiste. Marque-moi, en impression profonde, du sceau solide de ta fleur de lys. J’aime trop ta dureté pour ne pas te résister, longtemps. Et que tu me mordes toujours à la pulpe du cœur.

    *

     – Étends-toi, le ventre sur la table, et mets tes mains par terre.

     Je gémis. Je déteste ces positions exposées – autant qu’il les aime.

    Je résiste, gentiment, je contourne.

     – Attends, j’enlève mes collants…

     Qu’est-ce que j’ai à y perdre ? Il me les a déjà baissés à mi-cuisse, sous mes fesses peintes de pourpre au vermeille de sa main lorsqu’il m’a allongée sur lui tout à l’heure.

     – …sinon, je ne peux pas écarter mes jambes. Tu aimes cela, non, que l’on écarte les jambes ?

     – Abi…

    Je me suis redressée près de la table, j’enlève cette seconde peau fine et dorée, en lenteur parfaite. Je m’interromps sans le regarder, en lui tendant un pied dans une pose de ballerine au repos.

     – Tiens. Enlève-les-moi.

     – Bon.

    Je n’ai pas besoin de relever les yeux pour comprendre, au cliquetis métallique caractéristique que je perçois, ce qu’il est en train de faire ; il défait sa ceinture.

     – D’accord, je les enlève. Je les enlève !

    Je me débarrasse d’un coup de pied des voilages chair. Il ne m’a jamais demandé d’enlever mes collants, je le sais, juste de me pencher sur cette fichue table. J’entends le feulement de sa ceinture, qui achève de glisser entre ses passants, je me jette à plat ventre sur le plateau qui oscille, mes mains se tendent par terre.

    Je redoute ses positions exposées – bien moins pourtant que sa ceinture.

     *

    Je sens sa main qui vient saisir mon coude, pour me redresser.

     – Changement de programme, Abi. Allonge-toi sur le lit.

    Il tient sa ceinture, repliée dans sa main droite. Il me considère, dans la beauté de masque grec de son demi-sourire. Ce jour-là, il m’avait dit qu’il me ferait redouter sa main autant que j’appréhendais sa ceinture. Folle que j’ai été, de croire qu’il s’en tiendrait à ses petites résolutions manuelles.

     – Mais…

    La défense, prise au dépourvue devant l’imminence de la menace, est plutôt pauvre, certes.

     – Oui, Abi ?

     – Je croyais que tu voulais me faire aimer ta main.

     – C’est vrai. J’y tiens toujours. Mais « en temps de conflit, toute arme nommée doit être utilisée ». C’est de Pouchkine, je crois. Allonge-toi sur le lit, à plat-ventre.

     – Personne n’a rien nommé.

    Ma dernière phrase se perd, enfoncée dans le blanc des oreillers qui viennent d’accueillir mon visage. Lorsque sa ceinture est de sortie, mon corps est plutôt docile à suivre la direction que le cuir lui conseille d’emprunter.

    Se faire discrète en ces moments. Ne rien accentuer en sus.

     *

    J’ai peur de son bras.

    Je le redoute parce qu’il ne le retient pas.

    Son bras à la volée, c’est moi qui peux crier grâce au troisième coup.

    Mais ce jour-là, il ne me contraint pas.

    J’ai mis quelques instants, perdue dans mes oreillers et dans le feu du moment, avant de comprendre et de saisir cette opportunité. Pas de coup supplémentaire si je me tourne en anguille sur ce lit d’aiguille, pas de reprise à zéro si je glisse sur le tumulte des draps, pas d’entrave physique pour empêcher mes torsions de nef océane consumée dans les flammes. Je suis libre sous sa volée, libre de tourner, de virevolter, de m’échapper, libre comme une bulle qui éclate. Quand je me retourne d’un bloc sur le dos et que son coup cingle mes cuisses, je sens ce battement de joie imprévue, sans cesse semblable et renouvelé, à penser que j’aurais aussi une marque de lui à cet endroit. Une langue de feu sur l’intérieur de ma jambe. La marque de celui qui ne lâche rien, qui va plus loin que moi, qui ne renonce pas, devant aucun de mes subterfuges. Jouissance.

       Et comme aucune représaille plus massive, du milieu de cette agitation désordonnée, ne vient couper court à mes velléités de fuite, je laisse s’ouvrir en grand la porte battante de mes séditions – comme j’aime lorsque je me sens si bien avec quelqu’un que toutes mes retenues lâchent ; et que parle chacun de mes instincts inscrits dans ma chair. En me retournant sur le dos, dans l’élan d’une énième torsion, j’ai attrapé à pleines mains ta ceinture qui allait pleuvoir sur moi et je m’y suis agrippée, allongée sous toi, comme au nouveau bastingage offert, souple et brûlant, d’un navire adverse menant son abordage en belle sur des remous profonds.

      Comme j’aime que tu n’aies pas besoin de parler, debout au-dessus de moi, de l’autre côté de la ceinture. Comme j’aime me perdre dans ton regard quand tu me redresses d’une impulsion, toujours suspendue à ton cuir de mes deux mains, Victoire de Samothrace tractée vers toi, et que tu me gifles à la volée quand tu me tiens à ta portée.

     Tu m’as fait lâcher prise, je ne m’y attendais pas. Retombée dos sur le lit, tu continues à me regarder, ta ceinture libre de nouveau entre tes deux mains, en disant, sans élever la voix.

     – Sur le ventre, Abi.

       C’est le goût de cette domination que j’aurais, à m’en faire éclater le palais, quand nue devant mon miroir, les prochains jours, je verrai me consteller les marques de ta détermination ; et que me parcourra la sensation assourdie, irradiée, du feu de poupe que tu as su susciter.

       J’aimerais te faire plaisir. Je sais que tu es très sensible à la tenue de la position pendant une punition. Je n’y parviens pas. Je n’ai aucune tenue de gentille fille docile, tant que l’on ne me contraint pas. Il faudra m’apprendre – l’immobilité de l’obéissance.

     *

       Il ne m’aura pas fallu plus de trois de tes intenables cinglances pour continuer à me débattre, sous ton cuir brûlé ; même la douce proximité de ta voix dans mon oreille n’est pas pour moi signe de rémission, alors que tu changes de côté autour du lit, et que penché vers mon visage, écartant ma chevelure qui le noie, tu m’indiques, en tes inflexions tranquilles, que j’ai atteint la moitié du chemin à parcourir. Tu me désespères.

    Comme je rue en des contorsions de carpe rouge, tu me passes soudain ta ceinture autour du cou, un genou enfoncé dans le lit, et tu m’attires sur tes cuisses en t’asseyant. C’est un prodige de constater la capacité presque instantanée que possède un collier à me rendre docile, de l’intérieur. Particulièrement quand il m’est passé de manière impromptue comme tu l’as fait, sans que je m’y attende, sans que je puisse m’en défendre. Ce cuir, battant encore en pulsation sur l’arrière de ma chair, qui enserre la base de mon cou pour me faire ployer sans retour – son effet est redoutable. Domestiqué, en un tour de main, ce corps que tu allonges sur toi. Je cligne des yeux, engourdie et haletante dans mes coups de reins comme au sortir d’une lame de fond. Fleurdelysée.

    Tu continues à la main, et je me rends. Que j’aime ta manière de faire et tes marottes personnelles. Ton style et tes travers. Ta main qui brûle aussitôt, ton innégociable nudité, cette notion de progression qui t’est complètement étrangère pendant une correction, et ces attaques nouvelles sur la douceur protégée du haut des cuisses, au plus tendre des replis de la peau. Il n’y a plus qu’à onduler sur toi et à serrer les dents. Je connais tes partitions, Billie Eilish, tu me les as fait écouter. Like it really rough, guy.

    J’ai mis ma main, malgré tout, pour me protéger de tes impacts. Il faut bien le reconnaître, tu as le don pour faire monter en moi le désir incoercible de m’interposer – j’ai mis ma main pour que cesse le feu, tu ne l’as pas entravée cette fois ; tu as continué l’ininterrompu de ta salve sur la parcelle de peau que je ne recouvrais pas. J’ai fini par enlever ma main de moi-même pour qu’au moins soit redonné à ma peau le soulagement du mouvement qui alterne.

    J’aime quand ta main gauche tient ma main droite pendant que tu me punis. J’aime cette étreinte de tendresse dans l’inflexible, ce calme ancrage dans la tourmente, cette rade donnée dans la tempête. J’aime, comme un goût de victoire personnelle, quand tu consens à t’interrompre, que tu t’arrêtes un instant pour m’écouter quand je te sollicite. Cette suspension de ta main, sur le souffle inaudible de ma voix.

    – Je peux te demander quelque chose ?

    Cet essoufflement jailli des tréfonds de ma résistance.

    – Oui, Abi.

    Ce répit dont l’on peut profiter ; ou abuser.

    – J’ai combien de temps, pour formuler ce que je veux te dire ?

    – Pas beaucoup.

    Je me suis si bien résolue à accepter ton châtiment que tu as dégagé mon cou du mauve de ton collier. Ta ceinture jetée sur le lit gît contre moi, reptile inerte effleurant ma joue, mue inoffensive ; je sens son déroulement jusque sous mon bras pendant que ta main s’occupe de moi – ta paume ouverte, occupée à m’apprendre quelques manières.

    Je la sens contre moi, cette ceinture étalon, et j’aime passionnément cette sensation : tant qu’elle est là, sur ce lit, gisante et engourdie, à portée de mon regard et passée sous mon front, je suis hors de danger.

    *

    En me retournant, les jours suivants, pour regarder par-dessus mon épaule gauche, lorsque mon miroir me renvoie le florilège de mon corps marqué par ta rencontre, j’entends cette phrase, prononcée il y a peu, au cours d’une conversation, par une bouche amie – comment fais-tu pour être aussi solide dans ta vie ? aussi forte et stable ? On a l’impression que rien ne peut t’ébranler.

    De l’autre côté du miroir, sous le revêtement de mes habits, il y a la réponse que je ne prononce pas : le reflet de ce que je suis, au plus sourd, au plus brut – au moins dicible, au plus impartageable. Ma nudité est marquée. En touches de lie de vin, en impressions azur. Fleurdelysée.

    Je suis puissante – parce que je suis marquée par un homme de détermination et de cinglance. Parce qu’en aiguisant ma force sur la sienne, je me sens affutée comme un sabre. Parce que, burinée sous la force de ses mains, rien ne peut m’ébranler.

    J’aime les souvenirs, en impression miroitante, qui naissent du reflet marqué de mes membres. Le souvenir de sa silhouette, réfléchie dans les empreintes qu’il a laissées sur moi. J’aime l’esthétique de son mouvement : appréhendée deux fois, en relevant les yeux de son brasier, comme je lui tournais le dos. La première fois, semblable à la projection d’une ombre chinoise, son bras haut levé que réfléchissait l’écran d’un téléviseur placé face à moi dans la pièce ; la seconde fois, sa personne livrée à moi tout entière dans le reflet d’un miroir, par une porte mitoyenne, entrouverte.

    J’aime son mouvement ; plus encore, j’aime la puissance déployée d’un homme qui s’occupe de moi.

    Honore-moi au plus fort. Forge mon corps sous les brides de ton mors.

    En rétribution de cette peine que tu te donnes ; de cette peine que tu me donnes : voici encore une chose que je ne t’ai pas dite – et ce n’est pas pour te faire mousser : Musset mentait.

    Quand le flacon est serti de joyaux, l’ivresse est bien plus pure.

     

    #86815
    Titi
    Participant


    Waouh, quel style époustouflant ! Etes-vous une lectrice assidue de Dumas et de la littérature du 19e siècle en général ? Et tant pis si Musset mentait :-).

    Mains fines pour fesses délicates

    #86817
    Linette
    Participant


    Waouh, vrai très jolie j adore,merci pour le partage..

    #86822
    Jnice
    Participant


    Texte incroyable, émotions garanties !

4 sujets de 1 à 4 (sur un total de 4)
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