Mail à mon psychanalyste
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- Ce sujet contient 5 réponses, 4 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par
Rogue, le il y a 3 années et 5 mois.
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- 4 novembre 2021 à 10:42 #71924
Rogue
ParticipantLa période d’Halloween me joue souvent des tours. J’ai donc recours à mon psychanalyste pour en découvrir le sens.
Monsieur,
J’ai fait un rêve cauchemardesque ce matin. Je suis actuellement chez mon Mentor tout là-haut dans mon ermitage. Le calme, la nature, les grands espaces loin de cette folie citadine me comblent de paix et d’oxygène. Hier soir, je discutais avec mon Mentor sur un sujet qui me paraît vraiment absurde : être sage au point que la fessée ne soit plus qu’un lointain souvenir. J’ai démontré à mon plus grand plaisir que mon espièglerie était bien ancrée dans mes gènes et que mon intention de l’assagir n’était qu’une belle et réelle illusion. Je promets toujours d’être sage. Et comme dit le proverbe : les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Et comme je n’y crois pas, j’ai tout à mon avantage de mener ma petite danse de provocation. Mon Mentor dans sa grande fierté me rappelle qu’il est le sultan de ces lieux et que sur son domaine, nulle femme mal éduquée ne repart sans avoir les fesses andrinople.
J’en conviens parfaitement. Si je suis coupable d’une bêtise ou d’un fait considéré comme tel, il me paraît normal qu’une sanction l’accompagne. Comme vous me l’aviez expliqué lors de notre dernière séance, la culpabilité est un sentiment perçu lorsque nous enfreignons des règles communément convenues et acceptées par tous. Il est indispensable pour nous repérer dans ce méandre sociétal. C’est ce que mon Mentor considère aussi comme tout à fait nécessaire et tente avec beaucoup de détermination de m’inculquer. En vain, je suis une éternelle amatrice des dépassements des limites.
Aussi, cette nuit, mon rêve m’emmenait à l’ermitage pour un de ces séjours type jeu de rôles. Sur le temps de vol, j’imaginais donc l’ensemble des instruments posés sur mon lit et une petite lettre m’indiquant le rôle que j’aurai à jouer. Suspendue à la porte, la tenue complète de soubrette, avec son petit tablier noir et sa coiffe à poser sur ma tête. Dans la lettre, les consignes du jeu étaient manuellement écrites d’une main ferme et professorale. Cela avait tout pour me plaire et je commençais déjà à sentir vibrer en moi tout le désir puissant de la fessée qui m’attendait. Ce côté improvisation me convenait parfaitement. Mes talents de comédienne peuvent parfois être si réalistes qu’il en trompe plus d’un. Et mon Mentor le sait très bien.
L’hélicoptère se pose enfin sur l’immense propriété. Je baisse la tête, les pales me décoiffent et soulèvent ma jupe, laissant voir au pilote, mes fesses déjà nues comme à mon habitude. Je cours dans ma chambre, pressée que j’étais de vivre intensément cette mise en scène. J’ouvre la porte. Et là, horreur. Les toiles d’araignées ont conquis l’espace. Les instruments posés en tas sur le vieux coffre sont couverts d’une épaisse poussière. Du papier froissé jonche le sol. Que s’était-il passé ? Je me précipite à l’office. Personne. Je ressors de l’ermitage et regarde à l’extérieur. Au loin, une silhouette assise sur le banc en bois me fait dos. Mais c’est mon Mentor. Que fait-il là-bas ? il ne m’a pas entendu arriver ? pourtant ça fait du bruit un hélicoptère. Je marche vers lui. Sa chemise en popeline noire au col requin est défraîchie et en haillons. Son pantalon cargo en laine vierge est déchiré tels ceux des corsaires de pirates de caraïbes. J’ai peine à le reconnaître. Ses bras et ses mains sont desséchés et grisâtres. Les traits de son visage coulent sur sa peau, nuances de rêve bleu et de nuit d’hiver. Ses yeux hagards sont globuleux et injectés de sang. Son crâne tout fripé est déserté.
Je me suis réveillée angoissée et effrayée. Pensez-vous que ce rêve est prémonitoire ? serai-je privée à tout jamais de fessée ?
Rogue.
PS : Ceci n’était qu’un horrible cauchemar. Mon Mentor n’a rien perdu de sa superbe. Mon psychanalyste m’a expliqué le lien avec la fête des morts, les zombies et les sorcières. Quant à la première partie, il pense à un fantasme épicé. A méditer.
4 novembre 2021 à 12:48 #71926lunapower
ParticipantSympa ce petit texte 🙂
https://lesaventurescuisantesdecamille.blogspot.com/
4 novembre 2021 à 22:47 #71946Guruduth
ParticipantJolie référence et expression “fesses andrinoples” . On dirait du Hitchcock la dernière partie : Psychose ( la mère gardée dans la cave et qui n’est plus qu’un squelette) ..;ouf ce n’est qu’un rêve Belle imagination.
4 novembre 2021 à 23:54 #71948Rogue
ParticipantMerci @lunapower et @guruduth. Heureuse de vous avoir emmené dans mon imaginaire. Hitchcock, rien que ça. 😀
5 novembre 2021 à 09:34 #71951Fesses Ecarlates
ParticipantQuel horrible cauchemar, très bien écrit, avec moult détails.
heureusement pour votre bien-être et votre équilibre il ne s’agit que d’un cauchemar
5 novembre 2021 à 10:30 #71957Rogue
ParticipantMerci @fessesecarlates. Un rêve qui avait si bien commencé pourtant. J’avais une telle joie. Et puis l’horreur. Parce qu’un Mentor zombi c’est beaucoup moins séduisant. J’ai rompu le rêve par peur d’entendre le cliquetis de ses os. L’idée m’effrayait.
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