Libre

[Victor]

Je suis dans le train ce soir. Quelques lignes pour passer le temps.

Bonne soirée

***

Je suis là. Nue. Les mains en l’air attachées à des cordes au plafond. Mes chevilles sont liées l’une à l’autre par une lourde chaine. Le poids de l’acier trop grand pour mon corps si fort m’empêche de me déplacer. Tout au plus je lève un pied puis l’autre de quelques centimètres. L’écart entre mes pieds ne peux évoluer. 

La température est agréable. Ni trop chaude ni trop froide. 

Il fait noir. Je ne vois rien. Tout bandeau serait inutile. Je tourne la tête. A gauche. A droite. En haut. En bas. Pas une led. Pas une veilleuse. Pas une fenêtre. Et pas un son non plus. Il n’y a que moi. Moi et mon âme. Je peux faire attention à ma respiration, mes maux, mon esprit. Je ne suis pas dans une chambre anechoique. Mais, je n’entends rien. Rien sauf mon corps. 

Soudain, une odeur. De plus en plus présente mais pas dérangeante. On dirait de l’encens. Bientôt un son. A gauche. Derrière moi. Puis… plus rien. 

Puis une vibration sous mon pied. La latte de parquet vibre sous le poids de souliers approchant. Puis plus rien. Une nouvelle odeur. Un nouveau bruit au loin. La bas. Un claquement dans les airs. Un fouet. Un autre loin devant moi. Et deux petits pas vers moi. Le tintement de la chaîne à mes pieds. Mon rythme grandit. La pression sur mes tempes augmente. 

Puis plus rien. Ni odeur. Ni vibration. Ni son. 

Le temps passe. Et passe encore. 

Et maintenant sous chacun de mes pieds une vibration différentes. Il y aurait il un invité ?

Je n’en ai que faire. Je suis là attachée, forte, libre, confiante. J’ai choisi. A tout moment, j’arrête. Ici c’est moi la patronne et cela me rend tellement forte. J’oublie le quotidien. Ici, nue, à sa merci, je suis la reine. La princesse c’est moi. 

Et puis maintenant, sa main. Sa main charnue, trapue, enveloppante. La sur ma fesse. J’en ai besoin. Je le veux. Je veux qu’il asseye sa fermeté sur mon corps. Je veux qu’il me dise qu’il décide. Je veux qu’il me chuchote que je dois avoir les fesses rougies. Je veux qu’il me dise que je suis une vilaine fille. Je veux sentir ses doigts s’égarer. Je veux qu’il m’amène au 6eme ciel. Pas tout de suite au septième. Je veux qu’il me donne envie d’en prendre une bonne. Une de plus. Plus forte. Plus ferme. Je veux lui faire prendre encore plus confiance. Je veux qu’il y aille franco. Je n’en ai pas eu assez la fois passée. Ici c’est moi qui commande. Je m’excuserai quand j’aurai ma dose.

Soumise vous croyez ? Maso : surement. Joueuse aussi ! Et j’aime ça. 

Ici avec lui, seule, encordée et enchaînée, toute nue, dans le noir, dans le silence, déboussolée , je suis libre. 

[disier]

un bon recit bien ecrit on s’y croirait

[Auteur]

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