J ouvre la porte et sort cette grande boîte.
C est le signal. Le froid est arrivé. Elles vont à nouveau s exposer fièrement en public.
Je caresse doucement cette boîte. Je prends mon temps alors que je sais qu elles trépignent de hâte.
Je les ai sorti de leur long sommeil. Elles sont prêtes.
Mes bottes. Mes bottes rouges.
Ni rouge pute. Ni bordeaux. Juste ce qu il faut pour attirer l oeil..
Aguicheuses sûrement. Salopes peut être…
Telle est la vie de mes bottes.
J ouvre doucement la boîte et les sors de leur repaire. Elles sont toujours aussi belles.
Les embauchoirs ont préservé leur forme.
Le cirage rouge avec lequel je les lustre leur a donné cette patine si jolie.
Le cuir est souple et doux. Il sent bon.
Je fais glisser le zip et les enfile.
Elles sont parfaites.
Coordonnées au liseré rouge qui côtoie le liseré vert de mon écharpe beige.
Le même rouge que mon sac à main.
Avec cette jupe serrée à mi cuisses.
La tenue de garce… d allumeuse…
Je n ai pas le corps d une allumeuse.
Mon collant fin à petits cœurs noirs s accordent avec mes boucles de petite fille et ma tête d étudiante.
Le contraste parfait en totale opposition avec mes bottes.
Je me regarde une dernière fois dans le miroir.
Définitivement rien d une salope.
Je claque la porte et appelle l ascenceur.
J admire mon collant de petite fille sage et ses petits cœurs.
Seul le vent frais me rappellera que je n ai pas mis de culotte en dessous et que je suis peut être bien la salope que tu aimes tant.
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