L'année initiatrice (4)
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Zatopek33, le il y a 5 années et 8 mois.
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- 29 mai 2019 à 23:54 #37306
Anonyme
InactifLa conversion – partie 1
Après encore quelques revirements et de sa part mon plan finalement s’imposait à elle comme une évidence. Et en rentrant nous en discutions pour l’affiner.
Arrivée à la maison une mauvaise surprise m’attendait. Ma tante me convoqua au salon. En m’y rendant j’eus une bouffée d’angoisse et je m’y présentais comme si j’arrivais dans la fosse aux lions. Qu’allait elle m’annoncer ? Allait elle me questionner sur Anne ? Car finalement l’affaire de son absence n’était pas pour elle éclaircie, et elle pourrait bien essayer de me tirer des vers du nez. Mon intimité qui s’était établie entre Anne et moi justifiait que je connaisse des choses qu’elle et son mari ignoraient.
Mais en réalité elle m’expliqua qu’en allant visiter ma chambre certaines choses sur les murs l’avaient choquées. Cela ne concernait donc que les photos que j’avais accrochés, cela me rassurait mais je me pinçais violemment le doigt avec mon ongle. J’avais complètement oublié des les enlever quelle conne j’étais.
Elle me sermonna. Elle pensait que j’avais compris l’esprit qui régnait dans cette maison et elle était déçue. Je dû la rassurer en lui disant que je m’étais très vite aperçu de mon erreur et m’étais promis de les enlever dès hier soir, mais que j’avais oublié de le faire.Son regard alors me lança une flèche :
– Quand on décide de quelque chose on le fait ! Sa voix était sans appel.Je revins furieuse dans ma chambre. Furieuse contre moi et contre elle. ” la salope ! ” Et si j’avais été sa fille cela m’aurait il valu à moi aussi du martinet ? Voilà à peine 24 heures que j’étais arrivée dans cette maison que déjà je me sentais prise en tenaille. Tout n’était que piège ici. J’ôtais les photos et je m’assis à mon bureau, je ruminais un long moment.
Comme hier, le repas fut plutôt plaisant. Il y avait cette fois ci Édouard avec nous et je pris le temps de l’observer discrètement. Il m’impressionnait, avec ce regard encore plus perçant que celui de sa femme.
J’observais aussi ses mains, fines mais précise et décidées, brutales quand l’impatience montait. Je les imaginais corrigeant Anne sans pitié. Il me faisait peur, je l’avais craint dès les premiers instants et ne doutais pas qu’Anne le craignait encore bien d’avantage, elle avait toutes les raisons de le faire.Mais il avait aussi ce côté qui attirait mon attention et me fascinait. Il me faisait part de l’objet de ses recherches à l’université dans le domaine nucléaire. Je détestais la physique et à l’école je m’étais toujours arrangée pour en faire le moins possible et même un peu tricher aux examens. Mais là, comme je le questionnais- il me parla des atomes comme on ne m’en avait jamais parlé. Je fus prise de vertige dans la description qu’il me fit de l’univers physique qui nous entourait. Ma vision du réel se métamorphosait sous des phrases qu’il savait rendre percutantes. Et cela devait se voir car je vis qu’Anne souriait en me regardant. Ces concepts pour moi était nouveau mais pour elle un peu une routine. Je repensais au musée de ce matin et la facilité dont elle avait fait preuve elle aussi à me parler des tableaux qu’elle aimait. Il n’était pas son père biologique mais il semblait évident que sur de nombreux points elle tenait de lui.
Mais je n’oubliais pas pour autant le rôle que j’avais promis à Anne de tenir.Je feignis un manque d’appétit et refusais de me resservir pourtant je trouvais les plats excellents. Je sautais les cases fromages et dessert. J’observais Anne du coin de l’œil et remarquais chez elle un joie à peine cachée monter en elle, malgré l’inquiétude qui la torturait. Nous nous évitions soigneusement par ailleurs de croiser notre regard pour mieux masquer notre complicité.
J’expliquais que j’avais la migraine et que cela m’arrivait régulièrement, ce qui n’était pas entièrement faux Une migraine irrépressible que seul un sommeil profond pouvait réparer. Ma tante ajouta qu’elle connaissait un très bon spécialiste et qu’elle m’y enverrait.
Arrivée à la fin du repas je m’excusais mais je devais aller me coucher au plus tôt. Tout le monde comprit et fit preuve d’une sollicitude qui me gênait un peu malgré tout. Une fois dans ma chambre je me déshabillais, j’enfilais mon pyjama et me couchais dans le noir. J’entendais au loin des voix discuter. Puis quelques temps après Anne regagna sa chambre. Comme prévu elle alluma sa radio mais doucement car elle était sensée ne pas perturber mon sommeil.
Le temps passa et je surveillais l’heure à mon réveil, le moment décisif approchait et il fut vite 10 h 25. Je me levais et mis toutes la discrétion du monde à ouvrir la porte. Le couloir était sombre mais on entendait discuter au loin. Ils étaient certainement encore au salon. Je refermai doucement la porte et me présentai face a celle d’Anne qui s’ouvrit comme par magie, elle m’attendait avec impatience.
Elle était déjà habillée, elle me fit quelques recommandations sur l’attitude que je devais prendre pour imiter sa présence, puis elle s’esquiva. Elle était vraiment passée maître dans l’art de la dissimulation. Son éducation au fond ne lui avait pas laissé le choix et je n’osais imaginer la correction qu’elle recevrait si ses tuteurs la voyaient partir ainsi.Je m’installais dans sa chambre, à son bureau afin de faire tout ce qu’ elle était sensé le faire en cas de surveillance. Sa chambre était plaisante, bien plus que la mienne. J’observais sa bibliothèque avec tant de livres divers qui montraient un goût très éclectique mais aussi très prononcé pour la littérature anglo-saxonne le tout en langue originale. J’allais voir également sa garde robe sur laquelle je jetai un regard envieux.
Tout à coup j’entendis des voix dans le couloir et me précipitais a son bureau pour modifier la fréquence de sa radio et bien faire ainsi remarquer une présence.– Je suis un peu inquiète pour la petite. La voix de ma tante se rapprochait.
Puis avec horreur j’entendis la porte de ma vraie chambre s’ouvrir et il y eu un silence. Le vieil interrupteur cliqua. Ça y est, en pleine lumière elle ne pouvait que constater mon lit vide. Tout était fini.
La porte de la chambre d’Anne s’ouvrit à son tour et ma tante apparue.
– Ah tu es là ? Puis regardant autour, mais ou est Anne ?
Je la regardais comme paralysée, incapable de la moindre réponse correcte et légitime. Elle me fixa et se précipita dans l’appartement pour constater définitivement sa présence ou plutôt son absence.
Puis elle réapparue.
A quelle heure revient elle ? Son ton était a présent plus que ferme tout mensonge devenait inutile et dangereux.
– oh elle n’est pas…
Je n’eus pas le temps de répondre qu’à présent elle criait.
– A quel heure revient elle ?
Ma réponse fut a peine audible
– vers 11 heure 30
– Dans ta chambre… immédiatement !
Je me levais la tête basse, j’aperçus Édouard dans le couloir, le regard noir. Puis une fois dans ma chambre la porte claqua derrière moi.
Il y eu cette phrase implacable d’Édouard : ” je peux te certifier que cette fois ci on va savoir ! ”
En quelques secondes mon plan venait de s’effondrer à la fois sur moi et sur Anne, le tournant était pris et les conséquences en seraient sans appel.
Désormais ma présence ici allait se compter non plus en mois ou en semaines mais certainement en heures et surtout j’étais certain que les fesses de mon amie allaient connaître l’apocalypse, chose qui m’insupportai à présent le plus au monde.Il ne m’aura fallu si peu de temps pour en arriver là et j’évoquais le visage que fera ma mère au moment de mon retour à la maison.
Était ce ma faute ? Oui certainement car finalement je me révélais incapable de m’adapter à cet environnement sans doute très particulier, mais c’était seulement celui que ma mère avait connu toute une partie de sa vie. Et de plus elle m’avait prévenue.
L’ abattement me gagnait, il ne me restait plus qu’a attendre la suite des événements ce qui d’ailleurs ne tarda pas.Je sus le retour d’Anne par le cri de son beau père “Dans le bureau cette fois tu vas te mettre à table tu ne perds rien pour attendre ! ”
Il y eu des éclats de voix, je reconnu les pleurs déchirants d’Anne, et puis cela se calma
J’entendis la porte du bureau s’ouvrir et des pas venir jusqu’à ma chambre qui s’ouvrit, ma tante apparue.
Viens dans le bureau nous avons a parler nous aussi.
Comme une condamnée je me dirigeais vers ce bureau au fond du couloir que je n’avais jusqu’ici qu’entre aperçu et ou il se passait tant de choses. Dès mon entrée je me retrouvais face à Anne le visage encore gonflé par les larmes, il devait y avoir eu une discutions plus que tendue. Elle se trouvait derrière une table sur laquelle était posée une large ceinture en cuir épais mais aussi,, ce qui me fit frémir, était posé un nerfs de bœuf. Comme le martinet je connaissais cet objet, j’en avais vu un une fois dans la maison de campagne de mes grands parents paternel. Mon père me l’avait montré en me disant que dans sa jeunesse cela servait à amadouer les cas les plus récalcitrants. J’étais vraiment révulsée de la manière dont ma cousine était traitée. Il régnait vraiment dans cette maison une atmosphère de violence ou la pitié et le pardon semblaient totalement absents. Jusqu’où cela pouvait il aller ?
Elle me regardait, son expression était celui de la désolation mais pourtant pas celle absolue que je m’attendais de voir, elle semblait avoir retrouvé malgré ce qui arrivait cette force et cette détermination qui l’avaient abandonnées cet après midi. Cela m’apparaissait évident, c’est comme si je lisais dans sa pensée. Sa désolation était vive mais ne concernait que moi, que ma situation.
Ma tante entama.
– Lucie, comme tu peux t’en douter je suis profondément affligée par ce qui s’est passé aujourd’hui, profondément déçue aussi. En aidant ma fille tu nous a trahi, tu as trahi cette confiance que nous t’avions accordée au travers de notre accueil. Anne va payer et elle le sait, comme elle l’a toujours fait, elle connaît le prix des ses erreurs et les assumera une fois de plus. Mais te concernant c’est autre chose. Tu te rends bien compte que ta présence ici n’a plus raison d’être, tu as rompu de toi même notre contrat. J’en suis désolée, crois moi car tu m’étais sympathique. Demain j’appellerai ta mère pour l’informer de ton retour. Tu as un train demain à 12h 30 pour Nantes avec une correspondance à 20 heure. S’il le faut j’avancerai le prix de ton billet.
Je veux que tu sache également que je n’entrerai pas dans les détails avec ta mère. Je veux que tu aies le courage de lui expliquer toi même ce qui est arrivé. Je lui en souhaites aussi avec toi car il y a un manque éducatif certain. Je suis désolée que nous en soyons là mais au fond il vaut mieux que cela se produise maintenant que dans quelques mois.
Tu n’es pas à la hauteur de tes ambitions j’espère que tu en as conscience ! Mais je suis sûr que tu arriveras malgré tout un jour à trouver une voie plus adaptée à tes carences.
A tu quelque chose à ajouter ?Je m’attendais à trouver en moi une colère démesurée, qui m’aurait fait parler, non de ce qu’il s’était passé (comment savoir ce qu’Anne avait avoué), mais de la rigidité et du climat qui régnait ici, de cette violence latente. Mais étrangement je ne sentais rien de cela, ni de haine ni de rancune mais au contraire une sorte d’abandon profond, j’étais plus bas que terre.
– je n’ai rien à dire.
Ma tante serra ses lèvres et ajouta.
– Et bien tu peux retourner dans ta chambre, nous nous reverrons demain matin.
Je sortais sans me retourner et parcourais certainement pour une des dernières fois de ma vie ce couloir si sombre. Je ne pensais plus à rien et j’avançais très lentement, d’un pas hésitant, comme vidée de moi-même. Puis tout à coup le visage d’Anne tel que je venais de quitter apparu dans ma tête et je fis demi tour et entrais sans même frapper dans le bureau.
Je fus surprise de trouver Anne en train de se déshabiller, elle avait déjà quitté son chemisier et les mains dans le dos s’apprêtait à dégrader son soutien-gorge, elle était blême.
Je me mis alors à parler comme mue par une urgence, à moitié en larme.
– Excusez moi mais vous avez raison, je reconnais mes erreurs, je suis aussi responsable de ce qu’ il s’est passé, c’était même une idée de moi et je suis entièrement prête à l’assumer moi aussi et de la façon que vous voulez. Je vous en supplie, vous m’aviez dit que vous me considériez comme votre fille, alors faites le ! Moi je suis prête à vous considérez comme mes seconds parents. Acceptez moi ! et punissez moi comme je le devrais et chaque fois que je le mérite, mais donnez moi encore une chance de rester ici et de devenir ce que je suis !
Plus que la surprise que je lisais sur le visage de ma tante et de son mari c’est le visage d’Anne qui s’illuminait tout à coup qui me toucha et me conforta comme jamais.
Après un instant d’hésitation et après s’être interrogé du regard avec sa femme Édouard annonça fermement :
– Retournez toutes les deux dans votre chambre, nous devons en discuter.
Anne qui avait son chemisier encore en main le remis et sorti avec moi. Et sitôt la porte fermée elle m’embrassa sur les joues et je sentais ses larmes sur ma peau.
– Mais pourquoi fais tu ça, tu es folle, ce n’est pas ta vie ça. Tout est de ma faute, je suis désolée excuse moi. J’ai tenté de leur dire que tu n’avais rien avoir là dedans, que c’ est moi qui t’ai entraînée. Ta place n’est pas ici, tu es trop pure. Tu es la fille la plus extraordinaire que je connaisse, mais changes d’avis je t’en supplie, je ne veux pas qu’on te fasse du mal, avec mes amis je vais trouver des solutions pour que tu restes à Lyon et faire tes études, ne t’inquiètes pas !
– Non j’ai réfléchi tu es comme ma sœur maintenant, celle que je n’ai jamais eu et je ne veux pas te perdre. Je veux t’aider moi aussi je te l’ai dit. Et puis c’est vrai je dois être sûrement encore éduquée moi aussi, je m’en rend compte. T’inquiète ! je ne suis pas une fille pure comme tu dis, loin de là et justement. Cette année c’est la chance de ma vie, je ne veux pas la laisser passer.. !
– Mais sais tu vraiment ce que cela signifie pour toi ?
Sans rien dire mon mon regard exprimait toute ma détermination, à moi aussi.
Nous nous enlaçâmes.
Et moi aussi mes fesses peuvent devenir du cuir rajoutais je en riant.
– Mais ca fais mal tu sais, je te l’ai dit, vraiment très mal !
Après tout se passa comme je l’avais pressenti. Ses parents nous convoquèrent a nouveau. Ma tante était surprise de mon courage et était prête à me garder si vraiment j’acceptais de remédier à “mes carences éducatives”. Mais il n’y aura pas de demi mesure, je serais traité comme les autres. “On verra bien si on peut rectifier le tir avec toi et surtout si tu t’en montre digne”
Et pour finir la correction d’Anne était reportée.
– Vous avez fauté ensemble, vous serez punies ensemble, chacune à la hauteur de la faute commise,
c’est ainsi que nous procédons.Demain matin ménage. Puis après le repas quartier libre, mais je veux vous voir chacune dans votre chambre dès 16 heures, en pyjamas. La correction aura lieu à 19 heures, tout ce temps vous donnera l’occasion de méditer sur votre comportement surtout toi Lucie qui semble n’avoir jamais eu l’occasion de le faire.
En retournant dans nos chambre j’étais bouleversée, comment avais je eu ce courage ? Le pire pour moi était programmé, le compte à rebours était lancé et cela pour mon propre bien. Si je résistais à ça je pouvais résister à tout le reste.
Avant de rentrer dans ma chambre je demandais à comment s’était passé le rendez vous avec son amoureux. Son visage s’illumina.
= C’est le plus beau jour de ma vie Lucie.
Par ces mots je compris tout.
30 mai 2019 à 08:30 #37309Anonyme
InactifToujours aussi bien écrit , bravo 😉
30 mai 2019 à 12:36 #37314Princesse Sarah
ParticipantJe suis d’accord avec Câline j’aime bien votre écriture! C’est bien décrit, bien exprimé.
Encore une fois, j’attends la suite! 😉30 mai 2019 à 14:46 #37316Anonyme
InactifBravo pour votre récit. Les personnages sont si bien construits, qu’on jurerait qu’ils sont vrais. J’ai vraiment, vraiment hâte de lire la suite. 😉
30 mai 2019 à 22:12 #37321Anonyme
InactifEncore merci. Bon et bien.. au travail alors ? :/
31 mai 2019 à 06:48 #37322Princesse Sarah
ParticipantExactement Sévère!
Allez, on prend sa plume et hop hop hop au boulot! ?
Y a des lecteurs et lectrices qui attendent maintenant 🙂31 mai 2019 à 08:01 #37324Anonyme
InactifVous êtes mes bourreaux ?
Mais j’aurais ma revanche !
Un jour.31 mai 2019 à 08:08 #37325Anonyme
InactifEt si jamais je ne pourrais me venger moi même, je ferai appel aux forces vives de ce site pour me rendre un tel service. ☺
31 mai 2019 à 09:54 #37326Princesse Sarah
ParticipantDans ce cas précis je dirais plutôt bourrelles que bourreaux 😉
Lol appel aux forces de l’ordre pour remettre tout cela à l’endroit! Peut être un jour… ?31 mai 2019 à 10:51 #37327Zatopek33
BloquéMéfie-toi des forces de l’ordre, Sarah …
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