Bon j’ai créé ce topic pour parler de tout et de rien mais en y incluant un peu de science pour mettre en perspective nos envies bdsm et la façon dont nous les explorons.
Je commence avec ce petit billet sur les “canaris niqueurs“:
Il y a quelques jours, j’étais sur une plage de sable blanc, allongé au soleil, bercé par le métronome des vagues qui me léchaient presque le bout des pieds.
Je repensais à cette découverte sur les canaris niqueurs (c’est moi qui les ai baptisé comme ça ces canaris) qui a jeté un pavé dans la mare de nos croyances en matière de neurologie.
En effet alors que pendant des années, on a cru que le tissu de notre cerveau ne se renouvelait pas mais déclinait pendant toute notre vie, des scientifiques ont découvert qu’en fait, siiiiii ! Et que, au contraire, toutes nos activités d’apprentissage mènent à la création de petits amas cellulaires dans notre hippocampe et sur la périphérie de notre cortex.
Comment ils ont découvert ça ? Et bien en faisant des expériences sur les taxis londoniens, les mésanges de je ne sais plus quel pays et les canaris niqueurs.
Par exemple, un canari niqueur pour « pécho » utilise un chant de parade et c’est ce même chant reproduit à l’identique qu’il va siffler tout l’été comme s’il ne connaissait que celui-là.
Le truc de ouf, c’est qu’on a démontré que les cellules neuronales de la mémoire, où était stockée la partoche du chant des amours de l’été passé, disparaissaient l’hiver venu, rendant le malheureux incapable de siffler à nouveau le chant qui lui avait permis de « pécho » sa gonzesse….
D’ou certaines tensions dans le couple :
« Dis mon coeur, tu me resiffles notre chanson ? »
« Heuuu, pviivv viii, heu non ! attend bébé… ça faisait je crois, pvi viv ptpip, merde, non plus ma poupée… peut-être: tit tit kiki… merde, c’est pas ça, c’est pas ça non plus… heuuu, je comprends pas, c’est la première fois que ça m’arrive… »
(Air navré de la gonzesse devant l’absence apparent de romantisme de son mec. Air contrit du mâle devant sa débandade vocale !)
Mais ce drame du quotidien ordinaire d’un couple de zoziaux, à l’origine de tant de désordres conjugaux, a permis de faire une sacrée découverte !!!!
En effet, le printemps venu, de nouvelles cellules apparaissent dans l’hippocampe et dans ces cellules s’inscrit une nouvelle signature sonore pour le dragueur beau siffleur, totalement différente de celle de l’année précédente mais toute aussi identique pour tout l‘été à venir.
Les turpitudes de ce canari niqueur* font naitre en moi quelques réflexions, outre le fait que ce saligot doit pécho chaque année des nanas très différentes avec sa méthode !
La première, c’est qu’il faut faire marcher son cerveau si on ne veut pas qu’il s’atrophie.
En gros, on est pas à l’abris de devenir con même si, et je cite Jean-Claude Van Damme : « quand t’es con, tu sais pas que t’es con, puisque t’es con…alors que quand t’es pas con, tu sais que parfois t’es con… ».
Logique imparable !
Moi, je me classe plutôt dans la catégorie 2 de la classification Van Damme, alors j’essaye de faire marcher mon cerveau.
Par exemple, afin d’apprendre une nouvelle discipline, je me suis lancé dans l’épilation à la cire. Un truc d’esthéticienne !
Je le fais à la bandelette et à la cire. (Oui, je sais, la bandelette c’est douloureux pour le sexe… c’est mieux avec une cire spéciale pour le sexe, mais bon…).
Ce que j’aime terriblement dans la cire et les bandelettes, c’est quand elle est allongée sur le ventre et que toute gênée, elle écarte ses fesses avec les mains pour rendre accessible toute la raie de son cul.
Et moi, avec lenteur et application, j’étale avec une petite spatule la cire mielleuse tout autour de son œillet avant d’y plaquer méthodiquement une bandelette que je décolle ensuite d’un mouvement sec.
Elle, elle ne bronche pas, immobilisée dans cette position inconfortable, les mains toujours à leur place, pour présenter l’anneau de son cul et le chemin de son périnée pendant que les bandelettes défilent.
Et ça dure, le temps qu’il faut pour que je sois satisfait de mon travail.
J’écoute dans sa respiration, je lis sur ses joues rouges une farandole d’émotions qui dansent jusqu’au plus profond de son entrecuisse : la honte, l’excitation, la douleur, l’envie.
Je prends mon temps en essuyant de temps en temps l’humeur démonstrative qui suinte doucement entre ses lèvres alors que je sens ma queue se tendre au rythme des battements de mon cœur qui s’accélèrent…
La deuxième constatation, qui a été démontrée par d’autres expériences assez rigolotes, c’est que tout au cours de notre vie et de nos apprentissages, notre cerveau change, nous gagnons certaines facultés au détriment d’autres que nous perdons dans un jeu de vases communiquant .
Et ça c’est énorme, parce que cela veut dire que tout au long de notre vie, d’expérience en expérience, de rencontre en rencontre, nous changeons…
Faites de vos fesses le plus bel endroit de la terre...
Bon, c’est dimanche, on reste au fond du lit, en regardant la mer et en retardant l’instant où l’on va aller courir sur la plage, moment propice à toutes les introspections: suis-je assez sévère? Suis-je assez bienveillant? pourquoi sa bouche m’obsède-t-elle autant? est-ce que je mets pas trop de nutella sur mes tartines? tout ça… Alors j’en profite pour mettre un truc sur mon forum chéri qui concerne l’existence et l’essence.
L’Existence précède l’Essence
« Je pressentais la religion, je l’espérais, c‘était le remède; me l’eût-on refusée, je l’eusse inventée moi-même. On ne me la refusait pas. Élevé dans la foi catholique, j’appris que le Tout-Puissant m’avait fait pour sa gloire, c’était plus que je n’osais rêver. Mais, par la suite, dans le Dieu fashionable qu’on m’enseigna, je ne reconnus pas celui qu’attendait mon âme: il me fallait un Créateur, on me donnait un Grand Patron… »
Et c’est là que, mortecouille, Sartre bascule dans l’athéisme, en gros, tu vois ?
Je suis pas mégafan de Sartre (que je ne connais pas beaucoup d’ailleurs), je suis plutôt supporter de Camus, s’il fallait choisir son camp.
Mais je trouve ses mots admirables et je partage sa vision quand il dit que l’existence précède l’essence.
C’est qu’elle a de la résonnance cette vision, tu vois ?
Elle nous convoque pour nous rappeler que notre ADN est à quelque chose près le même que les vertébrés qui partagent notre petite planète perdue dans 100 milliards de galaxies.
Ce qu’il nous dit là, le Sartre, c’est que nous partageons le même ticket gagnant que les autres animaux de la terre et que notre essence humaine n’est pas un dû !
Non, notre essence humaine, c’est comme un livre dont il nous faut écrire chaque jour les pages à l’encre de nos actes.
Et là, je m’écris Yes Jean-Paul !
Je suis libre, libre d’aimer ou de haïr.
Seuls mes actes resteront, précieux ou odieux.
Je ne dois pas me défiler car ce n’est pas un Grand Patron qui décidera pour moi comment élever mon existence.
Devenir un Homme…
Mais si je me considère comme athée, je reconnais qu’il m’arrive parfois de me comporter comme un pauvre pêcheur…
Par exemple je me rappelle d’une fois où j’avais niché deux boules de geisha entre ses cuisses, happées par son sexe qu’une délicate incision dans ses collants avait rendu accessible.
J’avais monté une ligne d’environ 9 mètres fixée à ce leurre doré que son sexe avait englouti.
Seul l’anneau qui pointait entre les lèvres de son sexe trahissait la présence de ces boules japonaises avec lesquelles je l’avais appâtée.
Et il était solidement noué à ma ligne.
Comme un vieux loup de mer, assis sur un épais tapis, appuyé contre le mur, je jaugeais ma prise de l’autre coté de la pièce.
Elle était encore loin… à quatre pattes, tête baissée, regard en coin, nue et gainée par l’unique filet de ses collants.
En tirant sur la ligne, je la manœuvrais avec douceur et fermeté.
Puis vint le moment où je l’ai sentie prête et vulnérable.
Alors, doucement, j’ai ramené la ligne, centimètre par centimètre, mètre après mètre en surveillant le déhanché qu’elle avait quand elle se rapprochait, fébrile et vulnérable, les joues en feu, le souffle altéré par la lutte.
Et, quand je n’ai plus eu de ligne à ramener, elle était là, tout contre moi, la tête posée dans le creux de mon cou, immobile.
Je sentais sa respiration sur ma clavicule, je percevais ses gémissements.
J’ai enfoui mon visage dans ses cheveux pour y trouver son cou et son odeur.
Elle ne bougeait plus.
J’ai enlevé le leurre enfilé entre ses cuisses qui salivaient avec abondance…
Je l’ai remise à l’O, je suis un pauvre pêcheur mais j’essaye d’être un homme bien…
Faites de vos fesses le plus bel endroit de la terre...
Murphy était un ingénieur qui, en 1949 au cours d’une expérience qui avait un poil mal tourné, a immortalisé une loi éponyme en disant un truc du style : Maisfoutredjieuuuuuu, tout ce qui peut mal tourner finira par mal tourner un jour, j’te diiiis!
(Bon pour la forme, c’est moi qui imagine mais je me trompe peut-être car le bougre était plutôt bien élevé !)
Dans l’esprit dépité du pauvre Murphy, cette déclaration célébrait le pessimisme élevé au rang d’un principe fondamental.
Avec le temps, cet adage s’est vu raffiné dans l’aéronautique, en une espèce de loi universelle, érigée à la gloire du principe de précaution.
Pour être concret, au nom de la loi de Murphy, on s’assurera qu’aucun évènement même improbable ne peut remettre en question un résultat attendu.
Comment on fait ça ? ben on imagine le pire car le pire finira toujours par arriver, c’est Murphy qui l’a dit. Comme un oiseau de mauvaise augure, on passe en revu tous les événements et leurs combinaisons improbables qui peuvent conduire à la réalisation de cette loi de l’emmerdement maximum et on en sectionne les racines.
Par exemple, tu achètes un appartement dont la porte ne s’ouvre pas de l’extérieur sans clé. Tu te dis faudra que je fasse super gaffe pour ne pas m’enfermer à l’extérieur, hein !!!
Tu maitrises l’affaire pendant trois jours et puis un matin, en partant comme un dératé pour aller t’acheter un croissant aux amandes, tu claques la portes en réalisant au moment précis où le pêne rentre dans la gâche (rien de sexuel ici) que merdemerdemerdenoooooooon, tu n’as pas pris les clés !!!
Là, de deux choses l’une:
Ou bien tu avais envisagé Murphy avant et tu vas tranquillement et serein chez ta voisine à qui tu as laissé un double des clés parce qu’elle est sympa et qu’elle a un cul à rendre libidineux un cloitre de moines ayant fait vœu de silence.
Où bien Murphy, tu t’en tamponnais le coquillart et tu passes la matinée à attendre un serrurier qui va TE facturer pour ouvrir TA porte avec TES clés juste derrière, le prix d’un ensemble Aubade avec porte-jarretelles et bas Chantal Thomas !!!
Cette loi peut trouver beaucoup d’application, vous savez.
Tenez, la dernière fois, j’avais niché dans l’anneau de ses jolies fesses un plug vibrant rose (oui, je suis un grand romantique…) que je pouvais actionner à distance avec une radiocommande.
On est allé faire des essayages de lingerie dans un grand magasin.
La règle était simple, je n’échangerai aucun mot avec elle, je me servirai juste de la télécommande que j’avais dans la poche pour lui signaler mes choix.
Il va de soit qu’elle avait appris au préalable les cinq séquences vibratoires nécessaires à nos échanges silencieux, petit code entre nous, pour quand une vendeuse se porterait à sa hauteur.
Et bien arriva ce qui devait arriver, on a frisé la catastrophe, j’te dis!
Au moment où elle donnait (suite à ma liaison radio) son avis sur les modèles que lui présentait la vendeuse, le plug est tombé en panne.
Enfin en panne, si on peut dire, puisque qu’en fait il est resté bloqué en mode vibration 3 sans que je puisse reprendre le contrôle des opérations.
Elle me regardait à la dérobée, avec dans ses yeux suppliants, ce voile qui lui trouble le regard quand elle est excitée et honteuse à la fois.
Je voyais à la manière dont elle se tortillait en se mordant les lèvres qu’elle avait besoin que j’intervienne pour reprendre le contrôle qui était en train de nous échapper.
Et bien grâce à Murphy, j’ai évité le pire !
Car au nom du principe de précaution, j’avais garni son sexe d’un œuf vibrant télécommandé rose (j’aime assortir les couleurs!) dans le cas où le plug subirait une défaillance de transmission.
J’ai pu donc reprendre la liaison…
Faites de vos fesses le plus bel endroit de la terre...
Monsieur Méchant, la loi de Murphy en aéronautique, les pilotes l’appellent la loi de l’emmerdement maximum. Juste pour la petite histoire 🤣🤣🤣🤣🤣
Le principe, c’est qu’une emmerde n’arrive jamais seule. C’est aussi pour cela qu’on l’appelle la loi des séries.
En fait en aviation, lorsqu’on pilote, on a le droit de faire une erreur, mais il faut la corriger aussi rapidement que possible, sinon, la situation va se dégrader et inéluctablement conduire à l’accident.
Vous voyez où je veux en venir, quand je dis qu’une erreur ne doit pas rester non corrigée ?…
Mesdames, mesdemoiselles, mon propre plaisir passe par le vôtre
Ah ah ! Belle histoire. Murphy a d’ailleurs dit si je ne me trompe pas: “Tout ce qui pourra aller mal ira mal, et ce au plus mauvais moment”.
Toute la question est de savoir si le moment où la télécommande de l’histoire est tombée en panne est si mauvais que ça ? Et pour Nush, envoyez valser l’électronique devant la vendeuse n’était peut-être pas aussi simple !
Mais je suis curieux de la suite de l’histoire. La communication a-t-elle fonctionné.
Monsieur Méchant a-t-il dû aussi utiliser la loi de Shannon ? Il s’agit de répéter les messages pour s’assurer qu’ils sont bien compris malgré les pertes de transmission.
Dernièrement, je lisais un truc de La Boétie, un p‘tit jeune très doué, qui a écrit à 17 ans un traité sur la servitude volontaire.
Ce petit Rimbaud de la philosophie m’a laissé sur le cul avec sa capacité à démonter les mécanismes qui font qu’on est l’unique responsable du joug sous lequel un tyran nous embastille. Il démontrait comment un tyran n’a de pouvoir et de puissance que ceux qu’on veut bien lui donner.
Là m’est venue l’image de la place Kim Il-Sung à Pyongyang et de Kim-jong-un, ce gros poupon joufflu avec une coiffure improbable bercé par des milliers de voix scandant son nom et la gloire de son existence.
Et si j’étais un Kim-jon-un?
Un tyran qui immerge sa poupée dans les abysses de ses fantaisies acrobatiques et de ses perverses exigences ?
Et puis, si on va plus loin… Ai-je réellement le pouvoir ou est-ce cette poupée ensorceleuse qui me le concède ?
Mais fichtre de tabernacle, j’ai pas dormi de la nuit ! J’ai repensé à cette soirée.
Je venais le la punir devant un parterre d’aficionados silencieusement prosternés devant la rondeur des fesses qu’elle exhibait maintenant, comme un totem zébré de rouge, à leurs yeux asservis.
J’ai fait glisser lentement ma ceinture le long des passants de mon pantalon.
Elle m’épiait à travers les mèches de ses cheveux.
Elle était debout, la tête baissée, contrite de se sentir exhibée à cette meute.
J’ai joint ses mains dans le dos en prenant ses poignets au lasso avec la ceinture.
J’ai serré, en repassant l’autre extrémité de cuir dans la boucle (méfiez-vous des vieux loups de mer).
C’est là que je lui ai demandé de se retourner et de faire face à la concupiscence des regards qu’elle avait hypnotisés.
J’ai attrapé l’extrémité de cuir qui pendait dans son dos, l’ai passé entre ses cuisses et plaqué contre son sexe. J’ai ensuite tendu la ceinture dans la direction de sa bouche sans pouvoir l’atteindre.
Je lui ai alors glissé dans l’oreille: « attrape ma ceinture »
Avec difficulté elle a baissé péniblement la tête pendant que je tirais sur la ceinture pour qu’elle puisse morde dans les derniers millimètres de cuir et maintenir ainsi tout son corps dans une tension inconfortable.
Ensuite?
Et bien, je l’ai laissée le temps d’aller me chercher un truc à boire, cet exercice m’avait épuisé.
Et c’est là que le drame est arrivé.
Au bar, j’ai commandé un Horangi, un coktail à base de vodka et de fruit de la passion.
Et bien… il faut malheureusement bien se rendre à l’évidence de ces petits signes qui ne trompent personne.
Quand j’ai demandé à la fille d’ou venait cette boisson, elle m’a répondu avec un grand sourire que c’était un cocktail coréen !!!
Faites de vos fesses le plus bel endroit de la terre...
De l’expérience par l’imagination et celle par la sensibilité…
Il y a quelque temps, je roulais en Harley, le long d’un champs de coquelicots, le soleil tapait sur mon casque mais l’air était frais. Je sais pas trop où j’allais mais le ruban d’asphalte qui se déroulait devant moi m’y amenait.
Dans ce genre de circonstance, mon cerveau reptilien se concentre sur la route pendant que dans une autre partie de ma boite crânienne, je me fais mon petit cinéma avec toujours beaucoup trop d’imagination…
Et à propos d’imagination, je repensais à Bergson et ses écrits sur l’expérience par l’imagination et celle par la sensibilité…
C’est intéressant de se dire qu’on peut vivre des trucs dans sa tête et d’autres dans la réalité de ses sens…
Et c’est là que m’est venue cette question: « heyyy Méchant, qu’est ce qui est le plus intense: l’imagination ou le réel ? Est-ce que le réel a bien du mal à se mettre à la hauteur de l’imagination ou est-ce l’imagination qui est bien en deçà du réel ?» (huhuuuuu…. what a fucking question à un million de dollars!!!)
Me venait alors en mémoire un de mes RDV avec une demoiselle à qui j’avais donné, pour le jour de notre rencontre, une lettre de consignes.
Sur cette lettre, j’avais défini ce qu’elle porterait, ce qu’elle ferait. En me rendant au RDV, je connaissais les mots qu’elle dirait, ceux qui lui feraient écho, j’avais imaginé sa position dans la pièce où nous serions ainsi que les autres personnes que nous croiserions, etc, etc, etc…
Et pourtant durant toute cette rencontre, j’étais foudroyé par l’expérience de ce que j’avais imaginé, si intense, si subtilement perverse et surprenante, me donnant une impression unique et neuve comme celle que l’on ressent quand on contemple le tableau d’un maître. La réalisation de cette rencontre avait apporté un imprévisible rien qui change tout et met en miettes les images que j’avais imaginées avant, simples juxtapositions de choses déjà connues.
Alors oui, j’les vois bien les esprits chagrins qui vont me railler en disant : « dis donc Méchant, mon con, qu’est-ce que tu nous chantes là, tout le monde sait bien que l’imagination va bien au-delà de tout ce que l’on pourrait vivre et que la déception est la moisson d’une imagination trop fertile ».
Et bien non, justement! Et j’vais t’expliquer pourquoi.
Prenons l’exemple d’un homme (Pas moi hein, un autre !) qui enverrait une lettre de consignes à une inconnue pour un RDV dans une chambre d’hôtel, les yeux bandés dans une tenue définie. Un truc très banal quoi.
Si cet homme arrive au fameux RDV avec l’imagination grosse comme un A380 vrombissant au dessus des caraïbes, incapable de saisir toute la richesse de l’expérience de ce moment unique, qu’est-ce qu’il lui arrive ?
Et bien, il rentre dans la chambre qu’il trouve plus petite que celle qu’il avait imaginée, il voit une fille dont la tenue n’est pas vraiment comme ce qu’il avait en tête, il se dit que ses bas ne sont pas ajustés comme il le pensait et regrette qu’elle ne soit pas à 4 pattes sur le lit comme il lui avait demandé. Et il est déçu de découvrir qu’elle a oublié de mettre son bandeau même si elle a les yeux fermés, et peut être même qu’il se dit que la moquette est plus épaisse que dans ses rêveries… Ce mec là trouvera toujours un truc qui n’est pas conforme avec ce qu’il attendait puisqu’avant, il y avait une infinité de rencontres possibles et que maintenant, il n’y a plus que celle-là !
Alors forcément ce gros blaireau !!!! Il perçoit alors cette scène comme la simple négation de toutes les autres rencontres, extraordinaires forcément (et légitimes, ben tiens), qu’il avait imaginées auparavant et qu’il aurait pu faire. Et il sera déçu au nom d’une imagination trop fertile !
Mais pourquoi il est déçu ce blaireau ? Et bien c’est simple, il est déçu parce qu’il n’a pas su passer de l’expérience par l’imagination à l’expérience par la sensibilité (huhuhuuuuuuuu).
Je t’explique :
Comment un mec sensible vivrait lui l’expérience, d’après toi ?
Et bien, en entrant dans la pièce, il serait saisi par les émotions sur le visage de la fille qui ferme les yeux parce qu’elle n’avait pas de bandeau, elle si belle. Il serait touché par la façon dont elle se tient, les mains jointes dans le dos, et qui trahit tout le tumulte qui hurle en elle, il s’émerveillerait de la beauté de sa chute de rein cintré dans une robe rouge en écho à la couleur du rouge de ses lèvres qui s’estompe lentement à mesure qu’elle se les mordille.
Il prendrait tout son temps pour, d’un doigt, pointer sa cheville et dans un frôlement glisser le long de sa jambe jusqu’à l’élastique du bas auto-fixant qu’il ferait claquer avant de l’ajuster.
Il irait perdre son museau dans le cou de cette femme, à l’affut de son parfum, pointant sa langue ou ses lèvres sur cette peau captive pour en percevoir la saveur acidulée.
Il tirerait sur la culotte de sa prisonnière pour qu’elle creuse le sillon de son sexe, dévoilant son intimité et ses humeurs démonstratives.
Il s’amuserait de sa voix fragile quand elle lui répond, de ses joues rouges et de son souffle qui s’altère.
Il prendrait un plaisir infini à observer sa réaction quand elle sursaute parce qu’il vient de lui claquer les fesses pour ne pas s’être mise à 4 pattes comme il lui avait demandé.
Je peux continuer cette liste indéfiniment, mais tu vois l’idée ?
Au final, quelle différence y-a-t-il entre notre blaireau et le mec sensible, hmmm ? Et bien le second sait voir dans cette rencontre des trésors infinies, il sait explorer et jouir de cette expérience sans la faire précéder de ce qu’il veut y voir mais en s’attachant à tout ce qu’elle offre.
Et c’est là que Bergson s’invite avec moi sur l’asphalte ! Avec l’idée géniale que: ce mec sensible, c’est en débarrassant la ‘Surprise’ de l’Inattendu, qu’il fait de la ‘Surprise’ le gage de l’Expérience et le terreau de son Emerveillement.
Voilà donc le choix qui s’offre à chacun d’entre-nous:
Etre un blaireau ou un mec sensible, ruminer les « aurait pu être » ou mettre tous ses sens et sa chair au service de sa sensibilité et simplement « être ».
J’ai toujours su que j’avais besoin de Bergson en Harley Davidson…
Faites de vos fesses le plus bel endroit de la terre...
Maitre des clés & fouetteuse en talons hauts et bas résilles
Encore une fois Monsieur Méchant vous me surprenez.
Par votre maitrise de l’écrit bien sûr, mais surtout par votre propension à changer « l’eau en vin », à modifier ce qui aurait pu être perçu comme des ‘erreurs’ en infinie ‘indulgence’.
Savoir s’adapter et transformer, au fur et à mesure, son imaginaire en réalité n’est pas donné à tout le monde.
J’avais écrit puis posté un petit texte le jour de Noël dont l’intitulé était “addicte à la Vie”.(supprimé car pas vraiment au bon moment).
J’y expliquais que chaque expérience vécue etait pour moi multipliée au centuple, car je l’imagine, la vis, puis la revis au travers de mes souvenirs. Je me rends compte à la lecture de votre texte, et de la pensée de Bergson que je fais donc l’experience par l’imaginaire mais que c’est ma sensibilité à vivre le moment intensément qui en fait des moments sublimes…ou sublimés.
Merci de ce partage de pensées qui m’éclaire. Je suis une grande rêveuse sensible en fait^^
Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 1 mois par Eva.
Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 1 mois par Eva.
Se révèle être "comme une boule de flipper,qui roule qui roule...".
Ils sont à quelle heure les cours pour apprendre à s’élever et voir le monde sous un prisme différent ? 🙂
Tout comme Nush, je suis scotchée par votre manière d’écrire et surtout de vivre avec tant d’émotions et de sincérité vos envies.
” La réalisation de cette rencontre avait apporté un imprévisible rien qui change tout et met en miettes les images que j’avais imaginées avant”.
Et cette phrase, je la trouve tellement vrai. La réalité, c’est une sorte de renouveau de notre imaginaire. S’en extraire un peu, ne pas se sentir enfermé(e) ou pas à la hauteur de notre notre fantasme. Se laisser porter par l’émotion et ce petit je ne sais quoi qui fait que là, à cet instant précis l’Autre vous embarque dans un voyage immensément riche et quand vous revenez “sur terre” : vous vous dites juste que ce moment de réalité était simplement beau.
On s’imagine si bien boire vos paroles en amphi ou au coin du feu.
Alors merci pour ce sincère partage…
J’ai souris et même ris à un moment mais cela a été un moment agréable et troublant d’entrer un peu dans vos troubles et y lire les mots qui vous viennent et les maux que vous souhaitez ardemment infliger et qui vous révèle un peu à nous.