Elle était venue comme d’habitude et comme prévu. Il n’y avait donc pas de surprise particulière. Et pourtant…
Elle s’assit, faussement décontractée, et nous commencions à bavarder. Elle profitait de ma voix, de mes regards et se cherchait une contenance. Elle savait parfaitement ce qui allait lui arriver et en mourrait d’envie mais esquivait systématiquement toutes les allusions. Une foule de sentiments contradictoires traversait son esprit dans tous les sens. Elle voulait que je la saisisse par le poignet et l’allonge en travers de mes genoux. Elle voulait sentir le tissu glisser sur sa peau et l’air frais se répandre d’un coup sur son duvet frissonnant. Elle s’impatientait de jouir de la brûlure des claques appuyées et de la délicieuse culpabilité honteuse de se livrer ainsi.
Et pourtant elle se dérobait. Une voix intérieure la grondait. “Ne le fais pas”. “Si ça se trouve tu vas avoir trop mal”. “Ce n’est pas bien de se laisser aller cul nu comme ça”. “De toutes façons il n’a aucune raison de le faire. Je suis irréprochable”. Bref elle refusait de se soumettre.
Je la laissai discuter, argumenter, protester de son innocence, chipoter, essayer de m’amadouer, tenter de prendre le contrôle de la situation en douceur avec des sourires charmeurs et attendrissants.
Elle s’agaçait. “Non mais il va se décider ce cornichon ! Je me trémousse dans tous les sens et il ne réagit pas.” “Tant pis. Aujourd’hui je n’ai pas envie”. “S’il croit que je vais me laisser faire”. “Je ne montrerai pas mes fesses”.
Devant mon inaction amusée, elle commença à se convaincre qu’elle allait passer au travers. Ou alors recevoir une correction très légère. Symbolique même. Et elle se réjouissait intérieurement de s’en sortir si bien. Elle se détendait en se disant que oui, elle allait y échapper et qu’elle avait enfin réussi à me distraire de mes intentions.
Puis son désir remonta à la surface. Elle s’en voulait de fuir car après tout elle la voulait cette fessée. Mais pas tout à fait comme ça. Ou pas tout à fait comme ci. “Et où veut-il en venir celui-là ?” “Va-t-il commencer très fort au point que je ne puisse pas supporter et que ce soit un calvaire tout du long ?” “Va-t-il traîner et me palper pendant des minutes interminables alors que je veux que ça chauffe ?” “Comment vais-je réagir cette fois s’il utilise sa ceinture ?” “S’il me tourne le derrière vers le miroir je proteste.” ” Il n’a pas envie de voir mon cul aujourd’hui ?”
Ce tourbillon incessant faisait monter la tension. Elle ne savait plus ce qu’elle voulait, où elle en était, ce qu’elle aimait, ce qu’elle craignait, ce qu’elle désirait, ce qui la gênait… Elle se faisait plus provocante. Elle croisait et décroisait les jambes. Elle se balançait sur le canapé en se tortillant les boucles de sa belle chevelure. Son regard me traversait rapidement sans se fixer, sauf quand je regardais ailleurs. Alors elle me fixait.
D’un seul coup je me levai. Elle sursauta et porta sa main vers sa gorge comme pour étouffer un cri et fit mine de se dresser comme si elle devait esquiver un fauve sur le point de bondir.
Sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit je lui pris le poignet et la levai face à moi.
“Tu sais ce qui t’attends j’espère? ” “Oui souffla-t-elle authentiquement surprise”. Je laissai son coeur battre davantage en la fixant. Elle soutenait mon regard par en dessous, la bouche entrouverte en respirant par petits à-coups. Elle attendait, les nerfs à vif mais sans oser déclencher ce qu’elle redoutait autant qu’elle le désirait.
Je savourai cet instant d’éternité puis je lui dis: “Prête ?”
“Fffffoui” souffla-t-elle doucement. “Tu es sûre ?” “Ffffoui” Elle chuchottais en son for intérieur “Mais pourquoi je dis ça moi ? Je ne suis pas prête, on va attendre encore un peu. On n’est pas au pièces….
“Sûre ?” dis-je plus fort pour faire taire la voix intérieure. “Oui, oui, oui” dit-elle en hochant la tête. Ses jambes étaient tendues prêtes à bouger et sa main ouverte, complètement détendue en signe d’acceptation. Son regard ne me quittait plus. Nous étions aimantés l’un à l’autre.
“Alors allons-y” dis-je doucement en me penchant vers son visage. Elle baissa les yeux et la tête. Ca y est. Sa crainte s’était fondue dans son désir et elle s’abandonnait, complètement concentrée. Toute son énergie était mobilisée pour recevoir activement cette délicieuse fessée si redoutée.
Je pouvais commencer !
, le il y a 2 années et 6 mois.
