La chambre de ma Reine

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  • #77080
    CoDée
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    Je suis assise dans le canapé avec un mélange de nonchalance et, je l’espère, d’élégance. Je donne l’illusion d’être sereine et sûre de moi. Enfin c’est l’image que je veux lui donner. Est-elle dupe ?

    Quand elle vient s’asseoir près de moi, je continue de feindre la sérénité et le calme alors que tout en moi se met en éveil et s’affole. Je n’ai pas peur non, je suis tellement heureuse d’être près d’elle. Vraiment très près, elle s’est approchée, me touche, me caresse du bout des doigts. C’est le premier vrai contact intime que nous avons.

    Ce que nous avons partagé depuis mon arrivée ressemblait davantage à deux amies qui se retrouvent après une longue séparation. Deux femmes qui en réalité ne se sont jamais vues en vrai, mais qui ont instantanément noué un lien intime et complice de manière naturelle et spontanée.

    La première fois que je me suis trouvée devant elle, en sortant de ma voiture, je l’ai trouvée telle que je l’avais toujours imaginée. Belle, séduisante, avec un charme solaire capable d’illuminer tout ce qui l’entoure (même un parking miteux oui oui). Une bouffée de fierté m’a envahie quand j’ai vu comment elle s’était apprêtée pour moi. Oui, pour moi. Je me suis sentie honorée du soin qu’elle avait apporté à sa tenue malgré l’endroit où l’on se trouvait.

    Elle avait ensuite effleuré ma joue, en me saluant et en me disant ces mots délicieux :

    -Tu es magnifique.

    J’étais tellement impressionnée que je ne suis même pas sûre d’avoir répondu. Je me sentais timide et toute petite devant elle. Même si pour le coup, j’étais plus grande qu’elle, vraiment trop grande. Quelle idée de mettre de si hauts talons…

    Mon esprit est comme dans le déni quand, après cette petite caresse tendre sur le canapé, elle me demande de prendre place sur ses genoux.

    On passe à l’étape supérieure. Ce rappel du pourquoi je suis là, pas seulement pour partager un repas convivial, il me faut un moment pour l’intégrer.

    Je souris bêtement et quand elle me demande de me placer sur ses genoux je ne sais pas comment faire. Pourquoi ? Comment? Dans quel sens?

    Ah mais non, mon esprit fait enfin le lien. Je dois m’allonger en travers de ses genoux.

    Je lui demande quand même confirmation, mes neurones ayant encore un peu de mal à se reconnecter.

    -Oui, oui, me dit-elle, tu te mets là.

    Comme j’hésite encore elle se ravise.

    -Ah ben non, viens de l’autre côté plutôt.

    Je me lève, la contourne alors, et cette fois je sais enfin ce que je dois faire.

    Je m’installe en douceur et avec précaution. Je ne veux pas peser de tout mon poids sur elle.

    Et quand j’ai enfin trouvé ma place, bien installée, je m’abandonne, sereine.

    Elle retrousse ma robe et commence à me donner une fessée. C’est une punition oui, elle me le dit, elle me le rappelle. Mais je mouille déjà, pourvu qu’elle n’aille pas voir…

    Les claques s’enchaînent, et mes pensées aussi. Au début c’est agréable, ça fait du bien. Puis ça commence à chauffer, et la diffusion de cette douce chaleur met mon corps davantage en émoi.

    Je ne me sens pas encore vraiment corrigée, même si personne ne m’a encore jamais autant fessée qu’elle. Ses petites mains sont vives et claquantes à souhait.

    Quand elle me fait mettre à genoux au pied du canapé et qu’elle m’ordonne de mettre mes mains sur la tête, je me sens vraiment punie cette fois. Une vilaine gamine au coin (même si ce n’est pas un vrai coin).

    Elle m’ordonne de réfléchir à pourquoi je suis punie, et à la réponse que je vais lui faire.

    Je réfléchis même si je sais très bien pourquoi elle me châtie. Je pense surtout à la phrase toute faite que je vais lui sortir quand elle me le demandera.

    Je la sens derrière moi, et je suis toute honteuse même si j’ai encore ma culotte. Mais cette petite pièce de tissu ne cache pas grand chose du feu qu’elle a fait naître sur mes fesses.

    Elle m’observe, son regard sur moi est brûlant et dévorant. Je m’ennuie, je bouge un peu les bras, les pieds pour qu’elle se rende compte que j’en ai marre. Elle ne dit rien, je dois attendre encore.

    Quand elle vient se placer près de moi, son visage tout près du mien, et que sa main tient fermement mon menton pour me contraindre à la regarder, je me sens à nouveau toute petite. Son regard si intense me transperce, et mon esprit se vide. Je ne sais plus que répondre. Je parviens à le faire quand même, mais comme une enfant perdue qui ne veut surtout pas déplaire. Et elle a alors ce petit sourire et soupir satisfait que j’entends pour la première fois.

    J’ai bien répondu, elle est contente de moi, je suis rassurée.

    On peut passer à la suite. Je suis connectée à ses mots, même si je n’ose pas la regarder, j’obéis à son ordre.

    -Mets-toi à quatre pattes.

    Elle est devant moi, je vois ses petits pieds. Sa main rassemble tous mes cheveux dans son poing et quand elle a enfin assuré sa prise, elle m’incite à la suivre ainsi à 4 pattes. Sans tirer fort, mais avec une poigne suffisamment forte pour imprimer la direction que je dois suivre. Je ne vois rien puisque je ne lève pas la tête. Juste ses jolies jambes gainées de fins collants et les lattes du plancher. Je n’ai jamais marché à 4 pattes derrière personne. C’est très étrange et à la fois apaisant et rassurant.

    Devant la porte de sa chambre on fait une pause.

    -Pour entrer, tu vas devoir baisser ta culotte toi même.

    Je rougis un peu et je pense à cette histoire de la Reine dans son château que j’ai écrite. Ça me rappelle cette scène finale, sauf que la suite je ne l’ai pas écrite. C’est elle qui va l’écrire, là, maintenant. En vrai. Très bientôt.

    Son ton est froid et détaché mais j’ai en elle une totale confiance, je suis à ma place à ses pieds, j’adore ça.

    J’obéis, baisse ma culotte et entre à quatre pattes. Je monte sur le lit, comme elle me l’ordonne. Elle va me corriger sévèrement je le sais, mais cela ne me fait pas peur. Je suis même plutôt impatiente de découvrir ce qu’elle me réserve.

    Elle fouille dans le sac que j’ai apporté, et elle en en sort quelque chose. Quoi? La badine ou la cravache ?

    Premier coup, j’hésite encore. Il faut dire que ce sont mes instruments, elle ne les connaît pas, il lui faut le temps de les prendre en mains sans doute.

    Elle me demande de compter. A 10 je m’arrête et je recommence. Pourquoi 10? Je ne sais pas, elle ne m’a pas donné de précision et je trouvais cela bien de compter par séries. Ce sera donc 3 dizaines avec la cravache. Largement supportables, presque des caresses. Puis elle prend la badine pour 6 dizaines. C’est plus douloureux cette fois.

    Même si elle me corrige, c’est sans violence, sans brutalité, et la complicité est bien présente, c’est pourquoi je me plais à lui dire qu’elle n’est pas si méchante qu’elle veut bien le faire croire. Forcément elle veut me prouver que si elle veut, elle peut l’être, méchante.

    Elle passe ses ongles sur mes fesses, sur mon dos, et j’adore ça quand elle laisse sortir l’animale en elle. J’aime quand elle me mord, ça me fait frissonner d’une douce angoisse. Je n’ose pas lui dire de mordre plus fort, même si je voudrais bien qu’elle le fasse pour avoir la marque de ses dents imprimée dans ma chair.

    Elle me fait changer de position, droite contre le mur, toujours à genoux sur le lit. J’ai une vague pensée que cette position est moins flatteuse pour mes fesses. Très vague parce que elle passe à la strap maintenant et je n’ai pas le temps de me perdre dans mes pensées.

    Je ne peux retenir un rire quand elle me dit :

    -Alors, ça pique ou ça claque ? Avant de m’asséner un coup de toutes ses forces.

    -Les deux, les deux, je me hâte de répondre sans prendre le temps de réfléchir.

    Et alors que je suis toujours droite contre le mur, elle vient se placer derrière moi et elle glisse sa main entre mes cuisses.

    -Tu mouilles ?

    Hum, ça fait longtemps que je mouille mais là, forcément, si elle vient toucher…

    Elle fait monter le désir et l’excitation en moi comme personne. Continue ma Reine, peut-être que tu seras la première personne à me faire jouir.

    Mais elle veut que je poursuive toute seule. J’essaie mais je suis mal à l’aise. Plus que son regard, c’est la position qui me perturbe. Je ne sais me faire jouir que d’une seule manière.

    Pendant que je me touche elle me corrige encore, et même si c’est très excitant je bloque, je n’y arrive plus. Alors, elle revient, et elle prend le relais. Sa petite main agile se faufile entre mes cuisses, ses doigts fins prennent possession de mon intimité.

    -Tu demandes pour jouir, entendu ?

    J’acquiesce mais je redoute de ne pas y arriver. Elle est si déterminée à me mener à la jouissance, il faut que je lâche prise cette fois, oui il le faut.

    Je gémis, je me tortille, je plante mes ongles dans le mur. Je l’entends, derrière moi, me murmurer : -Tu m’excites. Elle souffle, elle gémit tout près de mon oreille, ça déclenche un truc en moi que je ne peux contrôler.

    J’ai peur de passer à côté de l’orgasme alors je lâche un rapide :

    -Oui ou non?

    J’espère qu’elle ne me demandera pas d’explication, je ne suis pas en mesure de les donner. Heureusement elle me répond juste oui.

    Alors, je peux, oui, je peux lâcher.

    Je me cambre, me tortille et oui, je jouis. Enfin. Sous ses doigts, sous ses yeux. Même si elle aurait voulu que je jouisse plus fort, jouir de la main de quelqu’un d’autre que moi même, c’est totalement irréel pour moi, cela n’est jamais arrivé auparavant.

    On s’allonge ensuite, on se câline tendrement. Et je lâche un timide :

    -Tu devrais me montrer comment tu fais toi pour te faire jouir.

    Je voudrais déjà la toucher moi, ses souffles et soupirs excités pendant qu’elle me faisait jouir m’ont prouvé qu’elle en avait envie. Mais comme je n’ose pas le faire, je me contente de cette demande pour lui laisser la possibilité de se faire jouir si peut-être elle n’ose pas devant moi?

    Et elle se met à genoux sur le lit, écarte un peu les jambes, libère ses magnifiques seins, et commence à se toucher. Je ne résiste pas longtemps, je m’approche, il faut que je la touche, j’en ai une envie irrépressible, viscérale. Alors, je me colle à elle, et je glisse ma main dans sa culotte, je touche son sexe chaud et humide, et j’adore ça. Je ne sais pas faire, je ne sais pas m’y prendre, je n’ai pas l’habitude des femmes. Alors elle me guide, elle m’oriente. Son souffle dans mon cou, ses gémissements de plaisir m’excitent, j’adore la voir ainsi, totalement à moi, livrée à ma caresse.

    Et elle jouit ainsi, oui, c’est moi qui la fait jouir, j’adore cette petite prise de pouvoir et ce sentiment merveilleux de lui avoir apporté cela.

    On s’allonge, on se câline, s’embrasse.

    Mais quand elle me dit :

    -C’est fini, je ne te punirais plus aujourd’hui, je ressens comme un goût d’inachevé.

    C’est vraiment fini? Déjà?

    Je lui laisse entendre sans trop oser insister que si elle ne m’en donne pas davantage je vais regretter d’avoir été trop sage.

    Alors, elle se lève, m’ordonne de m’allonger sur le lit pendant qu’elle va chercher sa ceinture.

    Et là, je roucoule, je suis dans mon petit paradis mordant et douloureux. Elle donne toute la maîtrise et l’energie qu’il lui reste pour m’offrir ce moment de discipline intense, cette correction que je ne mérite pas mais que j’ai demandée.

    J’entends dans mon dos son petit soupir sadique et satisfait que je reconnais bien maintenant. Je lui fais remarquer et cela l’amuse que même sans la voir, j’aie pu percevoir cela.

    Quand elle vient s’allonger près de moi et me demande si j’en veux encore, je répond oui!

    Elle reprend alors le ballet dansant de sa ceinture, je me tortille, je gémis mais j’encaisse tout, même si ça fait mal, même si elle s’inquiète de voir perler des gouttes de sang sur ma peau. Je ne dirais pas stop, je n’y pense même pas. C’est elle qui va m’annoncer que c’est fini pour de bon cette fois. Elle déclare forfait.

    Je ne voulais pas la mettre au défi ni gagner contre elle. Je voulais juste qu’elle m’en donne encore, qu’elle me marque, que je reparte chez moi avec des marques d’elle imprimées sur ma peau. Des marques que je pourrais chérir pendant plusieurs jours (plus de deux semaines en fait).

    Je n’aurais pas dit stop, j’aurais pu en encaisser davantage sans doute, mais c’était à elle de donner le signal de fin, à elle de dire que c’était fini. Je n’aime pas ce moment de “C’est fini, je ne te punirais plus”, il signe la fin prochaine de ce temps passé ensemble, le départ, l’inévitable  séparation à venir…

    Après ce moment intense, nous avons tout juste le temps de reprendre pied dans le réel que le temps si cruel se rappelle à nous déjà.

    Pendant qu’elle me prépare un café, je suis dans un flou total, un peu brouillée. Elle me regarde, me sourit. J’ai besoin d’elle, de la câliner, de la sentir contre moi. Elle est douce, elle est tendre, son sourire et son regard sont affectueux. C’est cela que je voudrais maintenant. Juste me blottir dans ses bras au coin du feu, et qu’elle caresse tendrement mes cheveux. Mais nous n’aurons plus le temps pour cela. La vraie vie nous aura rattrapées bien trop tôt.

    Nous aurons tout de même le plaisir de pouvoir partager encore un peu de temps ensemble, pour une petite balade en plein air pleine de complicité.

    J’aurais voulu prendre encore ma dose d’elle, la serrer dans mes bras, juste être encore un peu contre elle. Maintenant que j’y ai goûté, le contact de son corps, de sa peau me manque déjà. Je pourrais à nouveau la serrer quelques instants dans mes bras au moment du départ. Ce moment de la séparation tant redouté.  Pendant cette dernière étreinte je plonge mon nez dans son cou, dans ses cheveux pour m’imprégner de son odeur une dernière fois.

    Et je laisserais discrètement tomber au fond de son sac un petit trésor : un mot pour la remercier de ce doux moment passé en sa compagnie, et des bijoux que j’affectionne particulièrement pour ce qu’ils représentent pour moi et pour ce qu’ils symbolisent de notre relation.

    Tu as été merveilleuse ma petite Reine en chaussons (eh oui ma reine a moi ne porte pas toujours d’escarpins), j’ai été très heureuse de ce moment passé en ta compagnie. Je me suis sentie parfois petite, parfois grande, mais toujours sereine et à ma place près de toi.

    Le temps nous a manqué mais ces moments resteront gravés à jamais dans mon esprit et dans mon cœur ❤

    #77082
    Christal
    Maître des clés


    Une douceur animale. Il y a souvent de cela dans les relations entre femmes.

    Et c’est sympa avec ton récit, nous avons eu vos deux visions de votre très belle rencontre.

    Quant à la photo 🥰

    Que reste t-il après ? Des sensations, des petits cadeaux et… Des photos qui attestent que dans ce monde rêvé, on peut vivre une jolie réalité.

    Rien n'est jamais acquis. Tout est fragile.

    #77087
    Nush
    Maître des clés


    Dans ton texte on ressent tellement votre complicité féminine presque une forme de sororité. C’est parfois doux, parfois violent, parfois pétillant. Comme une danse.

    C’est l’écriture d’un temps à vous, d’un temps suspendu et précieux.
    Et la ponctuation d’une image pour établir la réalité. Souvenirs.

     

    Car le feu qui me brûle est celui qui m'éclaire .

    #77094
    la vilaine
    Participant


    Ouahh @corrigeedelivree ton texte me parle tellement, c’est très troublant de lire quelqu’un racontant précisément notre petite voix intérieure…

    Pu*** je savais pas que d’autres pouvaient ressentir cela (oui je sais ça doit paraître très bête à lire). Bon en fait je crois juste que je prends de plus en plus conscience de mon attirance pour les femmes… (avec un rapport aux femmes qui peut-être se rapproche du tien @corrigeedelivree ) bref je digresse 🙂

    #77302
    Anonyme
    Inactif


    un joli récit qui me trouble

    cette envie en sommeil parfois d’aller vers les femmes

    une belle photo

    #77332
    papy victor
    Participant


    magnifique recit , on devore les lignes

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