La beauté des petits gestes
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- Ce sujet contient 9 réponses, 9 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par pro-fesseur, le il y a 2 années et 6 mois.
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18 mars 2022 à 22:33 #76413FrenchTouchParticipant
Elle est allongée par terre, sur le dos, belle et insolente. Pour lui intimer de faire silence je fais ce geste simple : je lui pose un doigt en travers des lèvres. Chut. Et elle, sans même y penser je crois, fait ce petit geste en réponse : elle entre-ouvre ses jolies lèvres, comme pour prendre mon doigt dans sa bouche, ou en croquer l’extrémité.
Ou comment être terrassé par la sensualité de cette jeune femme qu’on pensait (naïvement, si naïvement) enfin à peu près domptée.
Pas certain que ce micro témoignage soit à la hauteur de ce moment fugace que j’ai vécu si fortement. Le souvenir de ses lèvres entrouvertes me hante un peu, depuis.Des moments comme celui-ci, vous en avez sûrement aussi. Ce fil est aussi un appel à témoignages pour ceux qui veulent.
- Ce sujet a été modifié le il y a 2 années et 6 mois par FrenchTouch.
19 mars 2022 à 08:08 #76419NushMaître des clés
Le moment infini.
Le moment exact de la beauté du monde lié à une sensation et surtout a un acte « suspendu » et incomplet.Ne pas oublier.
Car le feu qui me brûle est celui qui m'éclaire .
21 mars 2022 à 18:48 #76474CoDéeParticipant
La beauté des petits gestes…
Il y a un moment qui me vient tout particulièrement à l’esprit en lisant ces mots.
Je me trouvais alors dans un donjon pour une soirée BDSM, avec une trentaine d’autres personnes bien plus habituées que moi aux événements de ce genre.
C’est pendant cette soirée un peu particulière qu’a eu lieu cet instant mémorable et d’une douceur infinie que je ne pourrais jamais oublier.Au moment où cette scène se produit, je suis debout, penchée en avant, les mains reposant sur le dossier d’une chaise, en train de recevoir des coups de canne. J’endure cela avec toute la maîtrise dont je suis capable. Pas question de me donner en spectacle dans ces lieux. Ma pudeur et ma discrétion m’en empêchent. Mes yeux fixent obstinément le sol. Parce que même si mon complice et moi avons essayé de nous isoler, cette isolation est toute relative.
Nous sommes dans une salle shibari pleine de monde, un maigre paravent séparant la pièce en deux. Et certains de ceux qui se trouvent de l’autre côté de la pièce ou passent dans le couloir, voyant ce paravent curieusement placé, sont irresistiblement attirés par ce qui se cache derrière.
Tiens, mais qui s’isole dans un lieu pareil, où l’habitude est plutôt de s’exposer? Forcément cela attise la curiosité.
Depuis que l’on a commencé, j’ai donc vu défiler un peu trop de monde à mon goût.
Heureusement, ma pudeur est préservée puisque je fais face aux curieux. En revanche, ils ont tout loisir d’admirer mes réactions quand je reçois un impact. Voilà pourquoi je me contrôle le plus possible.
Comme je garde la tête baissée maintenant pour ne plus voir personne et me concentrer sur mes sensations, je ne la vois pas arriver.Elle, cette belle et douce soumise avec qui j’ai partagé une brève conversation pendant l’apéro. Je me trouvais alors confortablement installée sur un canapé à un bout de la pièce, et elle, captive d’une cage de l’autre côté. Je la voyais échanger de temps en temps quelques signes avec son Maître qui, lui, se trouvait non loin de moi.
Elle lui signifiait que le temps lui paraissait long et qu’elle avait faim et soif. Il lui répondait de patienter.
En attendant elle trompait son ennui en balayant la grande pièce du regard, observant avec attention tout ce qui s’y trouvait, mais aussi et surtout les gens sur lesquels elle posait un regard attentif et curieux. Quand ses yeux se sont arrêtés sur moi je lui ai répondu par un bonjour signé. Un simple petit geste mais qui a illuminé son visage puisqu’elle a su alors que j’étais en mesure de la comprendre. De nos places respectives, nous avons ainsi échangé quelques mots avant que son Maître ne vienne la libérer de sa cage. Puis je l’ai perdue de vue.Jusqu’à ce moment-là, dans cette pièce shibari, pendant que je recevais des coups de canne.
Mon complice, surpris, avait suspendu son geste en la voyant approcher, se demandant ce que cette jeune femme venait faire là.Elle était venue se placer devant moi, puis avait posé son front contre le mien. Avant de plonger dans mes yeux un regard d’une telle douceur qu’il avait pénétré au plus profond de mon cœur.
Elle ne parlait pas, mais elle ne pouvait plus signer non plus, ses mains étaient liées dans son dos. Pour elle, ces liens étaient comme un bâillon puisqu’elle ne pouvait alors plus s’exprimer.
Mais le geste de réconfort et le regard qu’elle m’a offert, ils étaient d’une telle intensité qu’ils se passaient largement de mots.Elle pensait que j’étais punie sans doute, et que je devais supporter une punition sévère. Aussi, son intention en faisant cela était de m’insuffler toute la force et l’énergie qu’elle avait en elle pour que je puisse endurer mon châtiment. Elle ne savait pas que j’avais demandé à recevoir ces coups. Et je ne pouvais pas le lui expliquer, mon vocabulaire étant trop limité.
D’autant que je n’avais pas le temps de chercher mes mots, son Maître tirait sur sa laisse, pour la rappeler à lui.
Mes mains à moi n’étaient pas attachées. Alors comme elle s’éloignait sans me quitter des yeux, continuant ainsi à m’envoyer sa force et son soutien, je me suis remise debout et lui ai juste signé :
Merci.21 mars 2022 à 20:09 #76475NushMaître des clés
La description d’un moment de “grâce” tel que celui que tu as vécu permet d’évoquer la sororité qui nous unit parfois dans des moments particuliers.
Merci @corrigeedelivree pour ce partage d’émotion(s).
Car le feu qui me brûle est celui qui m'éclaire .
21 mars 2022 à 20:40 #76476ChristalMaître des clés
Il y a parfois tellement de mots dans un regard…
Merci pour ce très fort moment que tu nous partages.
(C’est chouette quand tu te bouges les fesses pour réaparaitre ici 🙂)
Rien n'est jamais acquis. Tout est fragile.
21 mars 2022 à 22:56 #76477lunapowerParticipant
Il y a tant de choses qui passent par un simple regard… Merci pour ce partage @corrigeedelivree 🙂
J’ai aussi vécu un moment qui se passe de mots et que j’ai trouvé aussi particulièrement touchant.
Elle se trouvait debout face à moi, son jean avait déjà été retiré et au fil des réprimandes je voyais une tâche d’humidité poindre sur sa culotte. Elle regardait ses pieds, le visage enfoui dans ses cheveux, tout en essayant d’occuper ses mains. Vint le moment fatidique où je lui descends sa petite culotte, je lui relève son menton, croise son regard et elle m’a souri, sans doute l’un des sourires les plus touchants et plus beaux que j’ai jamais vu…
https://lesaventurescuisantesdecamille.blogspot.com/
21 mars 2022 à 23:39 #76479AmaranteParticipant
En lisant ces superbes lignes, CoDée, je n’avais pas envie d’être ce fesseur qui vous corrigeait à coups de canne – même si la tâche devait être fort plaisante. Je n’avais pas envie d’être ce maître qui soumettait publiquement sa soumise à ses volontés… J’ai eu l’envie de pouvoir être, l’espace d’un instant, moi aussi un petit geste, infime et sublime, désintéressé et sincère, offert, déposé au fond des yeux, au fond de l’âme de celle qui me fait vibrer!
Pour le moment de grâce de cette simple pensée qui volera jusqu’à elle j’espère, un grand merci!
22 mars 2022 à 06:34 #76481GabrielleParticipant
C est tellement beau cette complicité qu il y a parfois entre deux inconnus. Cette force qui nous attire. Merci codée, luna et frenchtouch pour ces petits moments délicieux.
Que c’est touchant, troublant cette complicité silencieuse. Je trouve cela tellement merveilleux en public car cela démontre toute la force d un lien.je préfère masquée
22 mars 2022 à 09:57 #76485PaulparisParticipant
Merci pour ces très jolis témoignages. quand on est une pleine action, on est – de mon point de vue – dans une bulle. Chacun se concentre sur ce qu’il doit faire : administrer la punition, la recevoir. Cela ne laisse en effet que peu de place à une conversation de salon. Les mots prononcés doivent être choisis, adaptés pour ne pas caser la magie de l’instant. Le silence et les regards peuvent en effet suffire. C’est l’expression parfaite de la complicité qui unie le couple à ce moment là
3 avril 2022 à 13:00 #76768pro-fesseurParticipant
Ne pas se laisser terrasser… pas toujours simple
Brassens, maître absolu des mots, l’a déjà fort bien dit
“…
Conscient d’accomplir somme toute un devoir
Mais en fermant les yeux pour ne pas trop en voir
Paf j’abattis sur elle une main vengeresseAïe vous m’avez fêlé le postérieur en deux
Se plaignit-elle et je baissai le front piteux
Craignant avoir frappé de façon trop brutale
Mais j’appris par la suite et j’en fus bien content
Que cet état de choses durait depuis longtemps
Menteuse la fêlure était congénitaleQuand je levai la main pour la deuxième fois
Le cœur n’y était plus j’avais perdu la foi
Surtout qu’elle s’était enquise la bougresse :
“Avez-vous remarqué que j’avais un beau cul ?”
Et ma main vengeresse est retombée vaincue
Et le troisième coup ne fut qu’une caresse” -
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