Faire comme si … (Suite 1)
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Un rayon de soleil illuminait maintenant l’avenue de Versailles et Catherine posait son regard aux alentours. Que ce quartier de Paris était désuet. Malgré quelques travaux ces dernières années, les alentours semblaient sortis d’un décor de cinéma. Le garage de voitures de luxe non loin ajoutait cependant une touche de modernité. Toujours assise, attendant son bus, elle arrangea une de ses boucles brunes qui était retombée le long de son visage. Son regard dans le vague, elle reprit le fil de ses souvenirs. Sa deuxième fois avait été particulièrement honteuse et, de fait, particulièrement délicieuse. En montant dans le bus ce jour-là, elle avait constaté qu’il n’y avait pas grand monde. Les cinq personnes aux alentours ne lui parurent pas dignes d’un grand intérêt et elle avait choisi de prendre son mal en patience et de s’installer à une place assise, au-dessus de la plateforme centrale du véhicule. Deux arrêts plus loin, un homme monta qui attira son attention. La cinquantaine, cheveux en brosse et barbe de trois jours, le tout plus sel que poivre, il portait un long manteau noir et avait un regard bleu d’une incroyable profondeur. Assez grand, il prit place le long de la fenêtre du bus, à quelques mètres de Catherine. Il était situé à un angle de 80° gauche de sa position. Fidèle à son projet, elle avait commencé à se dandiner sur son siège, comme si la position assise lui était inconfortable. Ce jour-là, elle portait une jupe qui couvrait ses jambes jusqu’au haut de ses genoux. Elle était relativement fine et sa culotte, qui moulait ses fesses de jeune fille, faisait des va-et-vient sur l’assise du siège. Toute à son affaire, sans trop en faire mais concentrée sur son rôle, elle ne voyait plus le trajet passer. Son but était de happer le regard de cet homme. Plusieurs fois, elle avait croisé et décroisé les jambes. Elle avait habillé son visage de quelques grimaces. Rien à faire, l’homme ne la regardait toujours pas. Encore un nouvel arrêt. Peu de passagers étaient montés à bord jusqu’à présent. Elle continua, par petites touches, à habiter son personnage de jeune fille qui avait passé un mauvais quart d’heure. Elle s’imaginait la situation pour mieux entrer dans son rôle. Elle imaginait son professeur de scène la gronder suite à une mauvaise prestation et la convoquer dans son bureau pour lui mettre une fessée cuisante et douloureuse. Son bas du ventre commençait à chauffer. Plus que deux arrêts et il allait falloir descendre. Sa cible était toujours ailleurs. Tout à coup, elle fut sortie de sa torpeur par une voix féminine devant appartenir à une enfant :
“Dis Mamie, pourquoi la dame a l’air d’avoir mal aux fesses ?”
Catherine se retourna sur sa droite. Une enfant d’une dizaine d’années la regardait bizarrement et interrogeait une femme d’une soixantaine d’années qui devait être sa grand-mère. Rouge de confusion et de honte, Catherine cessa ses mouvements et essaya de garder son calme. La grand-mère ne répondit pas à la demande de sa petite-fille qui insista :
“On dirait qu’elle a reçu une fessée. Elle bouge sur son fauteuil comme si elle ne pouvait pas s’asseoir …”
La petite fille parlait fort. La cible commençait à lever la tête. Catherine se souvint d’avoir voulu se cacher dans un trou de souris et évidemment il n’y en avait au moment on en avait besoin d’un. Sa grand-mère, qui avait regardé Catherine un instant avec gêne, répondit :
“Mais qu’est-ce que tu racontes Estelle ? Tu vois bien que Mademoiselle est bien trop âgée pour recevoir la fessée, ces sièges doivent surtout être inconfortables.”
La cible suivait maintenant la conversation. Il n’avait pas encore regardé dans la direction de Catherine et semblait surtout s’amuser du discours de l’enfant. Celle-ci ne se laissa pas démonter et reprit :
“Moi je suis sûre que j’ai raison. Regarde, elle est toute rouge. Et puis, moi aussi, quand j’ai pris une fessée un jour, j’ai eu du mal à m’asseoir !”
Le bus marqua un nouvel arrêt. Sans laisser sa petite-fille poursuivre, la grand-mère sortit avec elle de l’autocar en même temps que quelques autres voyageurs. Certains sortaient en souriant à Catherine qui rougissait toujours. Sa peau découvrait sans doute l’ensemble des nuances de la palette de la couleur rouge. Le bus repartit. Elle avait du mal à se remettre de ses émotions. Encore un arrêt. Elle se leva pour se préparer à descendre et vit sa cible bouger à son tour et attendre l’arrêt à côté d’elle. La boule de feu dans son ventre commençait à descendre dangereusement à un niveau inférieur. Il l’entendit lui glisser à l’oreille :
“Alors, trop vieille ou pas pour la fessée ?”
Elle ne répondit pas et bredouilla quelques mots incompréhensibles. Cela ne fit sans doute que le convaincre que la petite fille avait vu juste. Alors que le bus s’arrêta à un ultime feu avant l’arrêt, il lui dit doucement :
“Il m’est avis que votre culotte doit couvrir une zone bien chaude. Cela ne doit pas être très agréable. Peut-être même que ça pique un peu … Bon courage Mademoiselle !”
La porte allait s’ouvrir. Sans lui jeter un regard, elle était sortie en trombe, courant jusque chez elle. Arrivée, elle s’était entièrement déshabillée, et n’avait eu besoin que d’effleurer ses lèvres inférieures trempées pour atteindre un orgasme dont elle avait eu du mal à retenir l’intensité.
Alors que ce souvenir provoquait un certain émoi dans son corps, Catherine sortit difficilement de ses pensées pour tenter de retrouver son calme. Il le fallait, ce n’était pas le moment de se laisser aller. Encore sept minutes avant l’arrivée de son bus. Le troisième souvenir pointait dans son esprit. Il avait été mémorable. Alors que les voitures continuaient leur danse le long de l’avenue, elle fit sauter la barrière mentale qu’elle venait de s’imposer et laissa son esprit filer vers le passé. (A suivre …)
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