Etre au centre de l’attention

[Anonyme]

Que peut il être plus douloureux que de susciter l’indifférence?

Dans la pratique de la fessée qui est notre socle commun, je pense qu’il y a une volonté affichée ou pas de nos partenaires d’attirer notre attention. Cela peut prendre des formes diverses, une tenue sexy, une attitude provocante dans tous les sens du terme, des bêtises ou caprices. Moi qui pratique beaucoup la régression, je constate cette similitude avec le monde de l’enfance ou le ou la nouvelle venue est au centre de l’attention, on en prend soin. Dans un monde adulte dur, tendu, stressant, rapide, il est nécessaire de trouver des moments de lâcher prise et la fessée en fait partie. Il n’est pas surprenant aussi de voir que dans les femmes aimant ses moments, on retrouve souvent des métiers à forte charge mentale, institutrice, infirmière, ou juste mère de famille. Des femmes qui toujours sont en charge des autres et qui aspirent à inverser les rôles, de ne plus s’occuper de rien et de s’en remettre à son partenaire, totalement. La régression rejoint et/ou complète cette notion. La fessée a toujours un soupçon de régression en elle, mais celle-ci peut passer du stade adolescente à celui de petite fille, voir au stade ultime de bébé. C’est une expérience difficile intellectuellement mais qui provoque chez certaines de vraies révélations, que l’on puisse prendre soin d’elles, dans une relation asexuée, avec du confort, un cocon de douceur, une parenthèse dans ce monde de brutes.

[Nush]

Je crois que le titre et le sujet ne sont pas tout à fait ‘raccord’. Parce que votre texte évoque plusieurs sujets et qu’il est fort intéressant d’y réfléchir.

Attirer l’attention. On cherche tous à attirer l’attention de l’autre, hommes ou femmes. Nous sommes des animaux sociaux et communicants.
Vous évoquez ces attentions particulières que sont les bêtises (caprices…) faites sciemment pour donner du sens à une punition, à la fessée en ce cas précis. C’est courant lorsque la relation entretenue est de cet ordre et que la bêtise est consubstantielle à la pratique. Et l’indifférence du dominant, à ce moment-là, déstabilise le rapport de balancier établi au préalable.
L’indifférence devient un levier avec lequel vous pouvez jouer mais, à mon avis, il y a un risque de rejet et même de lassitude.

Être au centre de l’attention. Ce n’est pas tout à fait la même chose qu’attirer l’attention. C’est attirer l’attention et la retenir.
Assumer d’être au centre du moment, de l’instant et d’y rester. De manière inconsciente ou entièrement consciente.
Dans le cadre de la fessée c’est souvent inconscient (je dirais non-pensé plutôt qu’inconscient). Dans le cadre d’autres pratiques c’est parfois totalement souhaité, voulu. Cela fait partie intégrante du fantasme en réalisation.

Je ne pratique pas la régression, mais je comprends que se trouver au centre de l’attention d’une personne qui s’occupe pleinement de soi sans autre but qu’une sorte de maternage soi satisfaisant pour ne pas dire jouissif. L’attention du dominant est dédiée à celui (ou celle) qui régresse sans concessions et cela pendant la durée de la pratique. S’oublier en tant qu’adulte mais surtout, je crois, oublier qu’on est ‘en charge’ de responsabilités.

C’est l’enjeu de la plupart des pratiques bdsm mais la régression, semblerait être, d’après vous, une sorte de stade ultime.

Un petit mot au détour d’une phrase qui m’interpelle soudainement : asexuée. Je suppose que vous évoquez sans sexe, sans pénétration, sans caresses, sans rien de ce qui fait une pratique érotique. Même si je comprends votre propos je ne suis pas d’accord avec vous. Pour moi, toutes les pratiques bdsm sont par essence érotiques et parfois sexuelles.

Je vous rejoins sur le constat que la majorité d’entre nous ne sommes pas des petites choses fragiles mais des femmes indépendantes, libres et à fort caractère.

Ai-je attiré votre attention ?…… 😉

 

Car le feu qui me brûle est celui qui m'éclaire .

[Auteur]

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