Coralie ou les affres du métier (6)

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    Confessius
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    Résumé de l’épisode précédent.

    Le vendredi est arrivé, Gaspard et les deux filles arrivent au bureau pour chercher les dossiers disparus. Joséphine les rejoint mais les recherches sont vaines. Mr Leroy les convoque dans son bureau. Pas question d’annuler la correction publique tant que les dossiers ne sont pas retrouvés. Josephine se révolte et Mr Leroy excédé lui promet dix coups supplémentaires de badine.

    Puis le couple Sculicci arrive et s’installe dans la salle de réunions. Les raclées privées peuvent commencer. Joséphine et Coralie passent en deuxième position. Les fessées qu’elles reçoivent s’avèrent très éprouvantes, interrompues à trois reprises et se terminent enfin. Puis c’est au tour de Sandra qui ne réagit pas à l’injonction de son chef.

    VENDREDI (suite)

    – Sandra, nous sommes en retard sur notre programme. Je vous prierai de vous lever et de vous rendre comme vos collègues l’ont fait, dans la salle de réunion !

    – ….

    – Vous êtes une fille sensible. Je sais à quel point recevoir une punition vous coûte. Mais voyez-vous cette pratique fait partie de nos règles, si vous voulez vous maintenir ici vous devez vous y soumettre. Comme vos collègues vous serez punie uniquement en fonction de vos erreurs, ni plus ni moins. Vous n’en n’êtes pas à votre première séance et vous savez tout aussi bien que moi, qu’elles s’avèrent salutaires.
    Allons, levez-vous, montrez-vous à la hauteur de la situation !- …

    – Dois-je doubler votre peine ?

    Comme paralysée, Sandra fixe le chef d’un air absent, puis tout à coup, raide comme une poupée mécanique, elle se lève enfin.

    En se tournant vers le bureau d’à côté, la voix de Mr Leroy se fait à nouveau entendre, plus impérieuse que jamais.

    – Je vois que la punition de Sandra à l’air de vous satisfaire au plus haut point Véronique !

    Cette dernière, surprise dans son sourire et surtout par le fait que tous les regards se tournent maintenant vers elle, se met à rougir.
    Clouée sur place par le regard perçant du chef, elle ne sait pas comment réagir.

    Le chef continue.
    Pourtant vos résultats ne font pas partie des plus exemplaires dans ce bureau et vous n’êtes d’ailleurs pas une des dernières ici à recevoir les punitions. Il me semble que Mr et Mme Sculicci ont dû à nouveau s’occuper de votre cas pas plus tard que cette semaine non ?

    –  …

    – Peut-être qu’à titre préventif, vous pourriez accompagner Sandra et recevoir une avance sur la prochaine ? Après tout, nous n’en sommes plus à une ou deux correction près.
    Le visage de Véronique s’empourpre encore un peu plus et fait un non de la tête

    Aussitôt Mr Leroy se retourne et accompagne Sandra plus livide que jamais. La porte qui mène au couloir se ferme, puis la seconde.

     

     

     

    Avec Joséphine nous décidons d’aller nous remettre de nos émotions autour d’un café. Naturellement Djamila se joint à nous et presque tout de suite arrive Gaspard.

    Djamila semble extrêmement affectée.
    – C’est affreux les fessées que vous avez reçues. Jamais je ne pensais ça possible. C’est tout bonnement inhumain. J’ai failli appeler la police et je me demande si on ne devrait pas prévenir l’inspection du travail.

    – Surtout ne fais pas cela Djamila, ils ont le bras extrêmement long, je te l’ai déjà dit et cela pourrait vraiment se retourner contre toi, lui rétorque Joséphine. Ta carrière pourrait être foutue.

     

    – Mais c’est horrible ce qu’il vous impose. Et moi, comment vais- je vais faire ?

    – Djamila, encore une fois: si tu veux éviter la fessée, menace Mr Leroy de démissionner . Même s’ils vont faire attention à ton cas, ils ne te ménageront pas pour autant. Réfléchis bien !

    Après une seconde de flou, le visage de Djamila emprunte à nouveau cette expression résolue qui me plaît tant.

    – Non, ils se vengeaient sur vous, pas question, j’assume !

    Joséphine tout à coup se concentre sur son sort.

    – En tout cas, je ne sais pas ce que tu en penses Coralie, mais publique ou pas, je ne sais pas si je suis capable d’en recevoir une autre aujourd’hui. Je ne sais même pas si je suis capable de m’asseoir. Ça fait un mal de chien.

    Puis tout à coup la porte de la salle du café s’ouvre et apparaît Mr Leroy, avec à nouveau l’air des mauvais jours.

    – Excusez-moi de vous déranger mais la petite Sandra se sent mal, nous avons pourtant à peine commencé. Je vais lui apporter un café.

    Nous sommes toutes les trois à l’observer silencieuses et hostiles.

    En regardant le café s’écouler le liquide dans le gobelet il ne peut retenir ses réflexions.

    J’aurais dû la faire passer en premier ! Décidément cette petite est trop émotive, je ne sais si nous pourrons la garder très longtemps. Rien que le fait d’enlever sa culotte est un drame et chaque séance est une tragédie.
    Une fois le gobelet plein, il repart comme si nous n’existions pas, nous laissant un moment silencieuses et déconcertées.

    Puis tout à coup Joséphine se reprend.

    – Ah, à propos, je vous ai amené des antalgiques, surtout pour toi Djamila. Il faut que vous les preniez dès maintenant pour que ça agisse avant la séance.

     

     

    Nous regagnons nos places. En bruit de fond et derrière les portes, nous entendons le bruit des claquements, à la main certainement. Finalement la fessée de Sandra a pu commencer. Sandra est une fille très discrète, moyennement performante mais consciencieuse et toujours de bonne humeur et prête à rendre service. Ces fessées doivent être terribles pour elle.

    Les collègues nous parlent de la correction que nous avons reçue, impressionnante d’un avis général. Certaines ironisent sur la livraison impromptue et l’alarme qui s’est déclenchée. D’autres ont eu le cœur serré quand elles ont vu Mr Leroy chercher la badine dans son bureau. Puis la question de la correction qui nous attend tout à l’heure arrive sur le tapis, la première du genre.

    – On va y assister, on est désolées mais sachez que je serai de tout cœur avec vous.

    – Et c’est quoi cette histoire de dossiers disparus ? Si les dossiers se mettent à disparaître c’est que quelqu’un les prend. Ce n’est pas de notre faute quand même !

    Au loin les claquements de martinet ont maintenant pris le relais.

    – Au début c’était juste des fessées pour nous stimuler dans notre travail, maintenant ça prend de ces proportions. On ne sait pas où on va mais on y va !

    – Oui ça devient n’importe quoi, on devrait toutes refuser !

    Pendant que le martinet continue son travail les discussions vont bon train. C’est vraiment un climat de défiance qui règne à présent. Mais qui aura le cran de faire arrêter tout cela ? La tête m’en tourne.

    Comme convenu Joséphine nous donne les cachets que nous avalons sans état d’âme, puis vient le moment où il faut s’asseoir, tant bien que mal, plutôt bien plus mal que bien.

    Dans la salle de réunion les claquements de martinet ont cessé, je me demande si Sandra va maintenant avoir droit elle aussi à la planche. Suis-je la seule, car personne ne semble y faire vraiment attention. On dirait que les habitudes se prennent vite ici et que les fessées en continues soient déjà devenues banales.

     

    Tout à coup Amy, du service des dossiers européens arrive sur le pas de la porte qui mène à l’entrée. Elle était partie pour ouvrir la porte car sans que personne d’autre n’y fasse attention la sonnette avait retenti. Elle semble inquiète et se dirige vers la salle de réunion ou les claquements de paddle ont débuté. Au passage elle nous informe.

    – Il y a des gens de l’étage au dessus qui sont inquiets des bruits et des cris. Ils veulent avoir des explications.
    Deux minutes plus tard elle réapparaît accompagnée de Mr Leroy plus sombre que jamais.

    – Ne vous inquiétez pas Amy, je vais les rassurer.

    Cette matinée décidément tourne au cauchemar pour lui, je me demande s’il ne va finir par craquer.
    Il disparaît maintenant dans le couloir d’entrée pour discuter pendant qu’à l’opposé les coups de planche se poursuivent.

    De mon côté, je remue quelques dossiers.

    J’espère que le médicament va agir rapidement. Entre mon angoisse et ma douleur encore très forte aux fesses je ne sais plus que gérer Et maintenant le retard dans le travail qui s’accumule et promet pour garantir une fois de plus de nouvelles fessées. Je me sens de toute façon incapable de me concentrer.
    Puis Mr Leroy réapparaît.

    – Il a fallu leur expliquer que nos pratiques sont d’ordre purement professionnelles et revêtent un caractère entièrement consentant pour unir le groupe. Mais je crains que dans l’immeuble notre réputation ne soit faite.
    Au moment où il rejoint la salle de réunion les coups s’arrêtent enfin, quelques minutes après c’est une Sandra plus blanche que linge lavée avec la meilleur lessive au monde que nous voyons ensuite apparaître, les larmes ont ruisselé sur son visage. Elle se dirige comme un spectre vers les toilettes.

    Je l’interpelle.
    – Tu as besoin d’aide Sandra ? Tu veux discuter ?

    Je n’ai en retour qu’un sourire fantomatique avant que la porte ne se referme.
    C’est maintenant au tour de Pierre Emmanuel et François. Qu’ont–ils pu faire pour avoir droit à une fessée collective ? Nul doute qu’au moment où ils recevront, les commentaires m’apprendront bien des choses sur eux. En tout cas rien qu’à voir leur air ce ne sont pas vraiment des garçons soumis qui se dirigent dans la salle de réunion. Au bout de quelques minutes, au moment où nous entendons les premiers claquements nous voyons arriver vers nous Gaspard.
    – Les filles, est-ce qu’on pourrait pas aller discuter dans la salle des archives ?
    – Si tu veux Gaspard, répond Joséphine.
    Au milieu des réflexions et commentaires nous nous dirigeons tous les quatre vers la salle des archives. Je remarque alors que les coups cessent pour laisser place à des discussions plutôt houleuses du côté de la salle de réunions.

     

    Sitôt la porte fermée, soulagés de nous retrouver à l’écart de toute cette agitation, je saisis la main de Jamila que je sers fort. Nous nous embrassons et je peux tout de suite deviner à son expression que Joséphine à compris la nature de notre relation.
    Mais Gaspard prend la parole.

    – Écoutez, ça va être mon tour et après il y aura vos fessées en public. Pas plus que moi vous pourrez les supporter, c’est clair, surtout après celles que vous avez déjà reçues. Elle était insupportable pour moi. De plus, l’ambiance ici est devenue carrément exécrable.Et j’entendais les deux garçons discuter, ils étaient à deux doigts de démissionner.
    Ca ne peut plus continuer ! Je vous propose que nous partions tous les quatre et trouvions des places ailleurs. On pourra très bien trouver un prétexte, et sur notre curriculum ils verront qu’on vient d’ici, on serait plutôt bien vu.
    Un silence fait place à la proposition de Gaspard qui, très anxieux, reste suspendu à nos lèvres.
    C’est Joséphine qui comme souvent prend la parole.

    – Écoute, Gaspard, je comprends ta situation et ton inquiétude. Je comprends parfaitement que tu refuses de recevoir des fessées, c’est parfaitement légitime et je suis même certaine que tu as raison car les choses vont trop loin ici. Ce n’est pas sain.

    Mais tu vois, avec mon mari nous en discutons tous les jours. Lui-même aimerait que je démissionne, mais ce n’est pas si facile que ça pour moi. J’ai des enfants et ce poste c’est vraiment un tremplin pour moi et je pourrai leur assurer un avenir confortable. Les fessées qu’ils nous font endurer sont redoutables mais je suis persuadée que ce que nous vivons ici ne va pas durer. Et recommencer dans une autre compagnie ne serait pas simple du tout, il faudrait vraiment avancer des arguments convaincants pour justifier le fait qu’on soit partis d’ici. Parler des méthodes qui sont appliquées ici ne passerait pas, au contraire ça jouerait contre nous.
    Malgré ce qu’il se passe je ne peux pas prendre cette décision, du moins pas encore !

    A mon tour, j’interviens.
    – Ben moi, même si je ne suis pas mariée et que je n’ai pas d’enfant je me sens un peu comme Joséphine. Et puis c’est vrai que les fessées sont intenables, mais avec elles je me sens en train de devenir une autre fille. En même temps c’est terrible toute cette pression. Je ne sais pas si je pourrais supporter la fessée tout à l’heure, là je crois que tu as raison.

    Au loin on entend que les discussions vont bon train. Et il semble que les coups n’ont pas repris.
    Et toi Djamila, qu’est ce que tu en penses ?

    Djamila reste très songeuse, sa réflexion intérieure transparaît comme dans une eau claire sur son visage, les doutes chez elle sont toujours porteurs d’une intensité particulière et très vite c’est une réponse sans équivoque qui sort de sa bouche.
    – Je ne veux pas abandonner les filles maintenant, même si ça va me coûter très cher. Et je suis très curieuse de savoir comment ça va évoluer ici. Mais toi Gaspard il faut que tu partes, j’en suis sûre.

    Gaspard semble plus songeur que jamais. Je le regarde bien droit dans les yeux.
    – Gaspard je t’aime plus que tout au monde avec Jamila, et peut-être que je ferai ma vie avec toi. Mais ton départ ne changera rien entre nous, bien au contraire car c’est ton bien qui reste le plus important pour moi. Ta place n’est pas ici, toi tu es jeune, et trop sensible, tu dois partir, tu ne seras pas obligé de déclarer ton passage ici. Tu viens d’arriver Il n’y aura pas de trou sur ton curriculum. Si tu as été capable d’être sélectionné ici trouveras surement ailleurs.

    Tout à coup la porte s’ouvre et c’est Amy qui apparaît.
    – On vous cherche de partout ! Il y a du nouveau, les deux garçons démissionnent, ils sont en train de partir. Ça a chauffé. C’est à ton tour Gaspard, Mr Leroy te cherche !

    D’abord comme interdit et pris de panique, il paraît pourtant s’animer d’une nouvelle force et se reprendre.

    – D’accord, j’y vais !

    A notre grand étonnement et pris d’une volonté insoupçonnée, il se dirige vers le plateau et prend la direction de la salle de réunion.

    Je suis aussitôt prise d’une énorme tendresse pour lui. Comme j’aimerais réussir à le convaincre d’abandonner la partie, il est si vulnérable, mais c’est le contraire qui se passe. Si la correction qu’il va recevoir sera un supplice pour lui mais elle le sera pour moi aussi.

    Nous, les filles, nous regagnons notre place.

     

     

    Les échanges vont bon train, la discussion tourne maintenant autour du départ précipité des garçons. Certaines les soutiennent, d’autres au contraire y voient un vrai gâchis.

    Je m’assieds comme je peux devant mon ordinateur. Je pense à Gaspard, il doit être en train de se déshabiller. Il ne vont pas le ménager, c’est sûr.
    Curieusement les discussions dans le bureau semblent s’apaiser.

    Les premiers coups se font entendre, une fois de plus je reconnais le claquement du martinet. Les coachs doivent être excédés par ce qu’il vient de se passer. Lui, n’a même pas le droit à l’échauffement, l’échauffement c’est très douloureux certes, mais au moins il nous prépare aux instruments. Si ça commence ainsi la planche va vite suivre et lui sera à n’en pas douter très généreusement administrée. Comme j’aimerai lui tenir la main pour le soutenir.
    Les bruits continuent imperturbables, alternés de plaintes et autres pleurs. Mon cœur souffre terriblement, c’est comme si une main me l’arrachait un peu plus à chaque coup. Et tout le monde autour reste plongé dans ses pensées. A part nous trois, personne ne semble plus y faire attention.

    Tout a coup j’entends comme une sonnerie et c’est Amy qui est chargée de la réception qui se lève et se dirige vers la porte d’entrée en prenant bien soin de refermer la porte derrière elle.
    Puis, au bout de deux minutes elle réapparaît et se redirige comme tout à l’heure vers la salle de réunion.

    – Cette fois, c’est le cabinet d’experts à l’étage au-dessous, ils veulent aussi savoir ce qu’il se passe, ils sont décidés. Si ils entrent arrêtez les !

    Puis, comme la dernière fois elle réapparaît avec Mr Leroy qui semble maintenant résigné.
    – J’espère que tous les étages ne vont pas défiler ! On ne va jamais s’en sortir.
    Pendant qu’il est en train de discuter, les coups s’arrêtent. Je n’ai qu’à peine le temps de pousser un soupir de soulagement pour Gaspard que la planche se met en activité provoquant des cris de surprise de la part de mon amant. Cette fois je n’en peux plus.

    Puis Mr Leroy réapparaît, il se dirige vers la salle de réunion.
    J’aurais dû mettre un mot au rez-de chaussée pour prévenir tout l’immeuble.

    La fessée continue et me paraît horriblement longue. Malgré les plaintes qui me glacent à chaque coup, Gaspard semble tenir bon. Son courage me surprend tout autant que celui de Djamila.
    Finalement, enfin la séance se termine et c’est un Gaspard décomposé et épuisé qui apparaît, mais un Gaspard vainqueur.

     

    Mr Leroy le suit avec son air des grands jours quand il veut nous annoncer quelque chose d’important.
    “Ecoutez-moi s’il vous plaît !”

    Vu la manière dont les choses se passent ce matin, il ne semble pas approprié de poursuivre les séances ici. J’ai donc pris la décision d’annuler les punitions encore prévues ce matin. Elles se reprendront dans le cadre de l’ancienne procédure chez Mr et Mme Sculicci.
    Par contre, si j’annule ici les corrections privées, je maintiens celles publiques qui devront malgré tout avoir lieu devant toute l’équipe. Vu l’importance qu’elles revêtent elles seront désormais les seules à se dérouler sur notre lieu de travail. Pour aujourd’hui je demande donc à nos trois intéressées, Joséphine, Coralie et Djamila de rester à leur place et à tous les autres de se lever et de me suivre dans la salle de réunion.Quand tout sera prêt nous appellerons les trois contrevenantes afin qu’elles subissent le sort qu’elles ont mérité.”

    C’est avec sidération que nous voyons tous nos collègues se lever et se diriger en silence dans la salle de réunion, Gaspard en dernier qui se frotte comme il le peut l’arrière du pantalon.

    Nous nous retrouvons toutes les trois seules et abasourdies par le déroulement des opérations qui nous échappent plus que jamais. Cette fessée tant redoutée aura donc bien lieu dans quelques minutes et sous les yeux de tous. Nous en avons le souffle si coupé qu’aucune parole ne sort de chacune de nous.
    Au bout d’un moment, c’est Amy qui nous appelle pour la cérémonie.

    – Vous pouvez venir, c’est prêt !

    Nous nous levons le cœur battant et nous dirigeons comme des pénitentes sur le lieu de notre supplice.
    En Angleterre, sous le règne d’Henri VIII les exécutions avaient lieu devant le peuple, le bourreau avait une grande hache pour couper les têtes, je l’ai vu dans une série à la télé. En France sous la révolution, la foule acclamait la guillotine qui réglait les affaires publiques. Sous la direction de Mr Leroy c’est le couple Sculicci qui fait office de bourreaux et les instruments sont tous là qui nous attendent comme pour mieux exhiber par la douleur toute notre honte.
    C’est bien avec toutes ces images dans ma tête qu’avec mes sœurs d’infortune,nous traversons l’assemblé silencieuse de collègues. Jamais de ma vie je n’aurais imaginé devoir vivre une situation aussi extrême. Si le marquis de Sade était là, il prendrait certainement sa plus belle plume d’oie pour faire de cette aventure un récit. Et si seulement nous étions les personnages d’une histoire mais c’est hélas la réalité la plus impitoyable qui se prépare et c’est bien notre chair qui va être claquée sans ménagement sous le regard des autres.

    Quand nous arrivons au bout de la salle où le couple et Mr Leroy nous attendent, la cérémonie semble désormais se dérouler comme dans un rêve. Nous sommes priées d’enlever les pantalons mais de garder nos culottes, nous nous exécutons, la quatrième fois de la journée pour moi et Joséphine si mes comptes sont bons. Devoir ainsi se déshabiller est une épreuve terrible. De plus, l’état plus que coloré de nos fesses va impressionner plus d’un ou d’une. Les marques qui dépassent de la culotte de Joséphine et celles qui s’étalent sur ses cuisses laisse deviner ce qui sera dévoilé au moment où nos culottes s’abaisseront. A part les deux lignes très marquées qui doivent traverser les deux lobes de Joséphine, mon derrière doit ressembler au sien et les regards vont certainement s’attarder sur cette partie si intime. Je n’ose plus orienter mon regard en direction de mes collègues.
    Nous sommes ensuite priées de nous aligner sur le côté en biais, mains derrière la tête, afin de faire face à la fois à notre public et nos bourreaux

    Mt Leroy engage alors un discours sur les motifs de notre punition, je fixe les yeux à terre. Puis c’est Djamila qui est désignée pour recevoir la première série, cela signifie qu’il y en aura plusieurs. Elle est amenée tremblante par Mme Sculicci qui lui saisit le bras et la fait se courber sur le bureau, ses fesses ainsi exposées aux yeux de tous. Puis lentement il fait descendre la culotte jusqu’aux chevilles. Puis il relève le haut. A voir ce corps tant aimé ainsi exposé, ce corps que j’ai caressé et embrassé toute la nuit, je suis saisie de sensations des plus troubles.
    Il prend le temps de relever la manche de sa chemise et d’ôter sa bague, puis lève le bras bien haut. Et c’est un coup magistral qui s’abat sur la peau presque vierge de mon amante. Je ne crois pas l’avoir jamais vu frapper aussi fort de sa main Le cri de Djamila me déchire le cœur. Mr Leroy et Mme Sculicci se précipitent pour la maintenir, même à deux ça reste difficile.

    Je réalise alors que contrairement à ce qui était prévu la correction s’annonce des plus cuisante pour elle. Ils n’ont donc rien compris ? Djamila est incapable de supporter cela.
    Le bras du coach se lève une seconde fois bien haut mais cette fois je me dois d’intervenir et me dirige vers lui.

    – ARRETEZ !

    Ce n’est pas moi qui viens de prononcer ce mot, cette voix ne m’est pas inconnue mais ce n’est pas la mienne. Elle vient de la porte de la salle et tout le monde se retourne. C’est celle de Jeanne, celle qui était arrivée. Jeanne qui arrivée avec Gaspard et Djamila, qui impitoyablement se saisit chaque soir de nos dossiers pour les examiner et rendre compte de chaque erreur ou manquement. De plus elle exhibe bien haut trois pochettes jaunes pour que tout le monde puisse puisse bien les voir. Elle se dirige droit vers Mr Leroy consterné.

    – VOUS POUVEZ ARRÊTER LA SÉANCE CAR J’AI TROUVÉ CES DOSSIERS !
    Arrivée devant lui, elle le fixe dans les yeux . Et vous savez où ?

    – ….

    – DANS VOTRE BUREAU!

    Mr Leroy est consterné.

    – C’est impossible !

    – Bien sûr que si c’est possible, et je sais aussi qui les a mis, devinez !

    – ….

    – C’est moi-même qui les ai mis. Je savais que personne n’oserai les chercher là. C’est donc moi qui devrais prendre la place des filles pour être fouettée, c’est bien dans votre logique, n’est-ce-pas ?

    – Oui… bien sûr…je… Mais enfin c’est absurde, expliquez moi !

    – Vous allez comprendre, mais pas par ma bouche. Quelqu’un vous attend au téléphone dans votre bureau et pas des moindres, il s’agit du président du groupe, Mr Besthower en personne. Et je pense que c’est surtout vous qui allez devoir vous expliquer au sujet de toutes ces pratiques. Et je vous conseille d’aller répondre au plus vite.

    Sonné, Mr Leroy se dirige vers la porte. Jeanne se tourne vers Djamila puis vers nous.

    – Vous pouvez vous rhabiller maintenant les filles. Je suis désolée de n’être intervenue qu’en dernière minute, mais je ne pouvais pas faire autrement. Les fessées sont annulées, et dorénavant il n’y en aura même plus du tout.
    Puis elle s’adresse au couple de Coach.

    Je crois que désormais nous n’aurons plus besoin de vos services non plus !

    Se tournant ensuite vers les collègues.
    Vous devez être étonnés je crois que je vous dois des explications:
    J’ai été envoyée par la direction pour rendre compte de la manière dont les choses se passent ici, et jusqu’où elles pouvaient aller. Et grâce à ce stratège j’ai vu et ai pu ainsi tout consigner auprès de notre direction.
    Sachez aussi que rien n’est très clair en haut lieu, il y a une divergence au niveau des plus hauts responsables. Certains soutiennent les méthodes de votre chef, mais d’autres au contraire les combattent. Et ce sont ces derniers qui remportent aujourd’hui.
    Mais ne croyez surtout pas que c’est par humanisme qu’ils veuillent épargner votre derrière. Au contraire, ils sont plutôt heureux de l’efficacité de la méthode, car les chiffres parlent d’eux même. Non, c’est le fait que le conseil annuel d’administration va bientôt se dérouler et que ce type de pratique ne pourra être validé aux yeux des actionnaires. Et ce seront bien eux qui auront comme chaque fois le dernier mot. Si comme le voudraient certains, nous nous engageons sur cette pente, les poursuites judiciaires qui pourraient subvenir porteraient un tort irréparable à notre groupe, même si celui-ci connaît une ascension fulgurante depuis quelque temps.
    Pendant que nous nous habillons et rejoignons les autres avec un immense soulagement, elle continue de détailler les rouages de notre direction et des contraintes liées à la politique du groupe.
    Celui-ci, balloté entre obligation de résultats et limites à ne pas dépasser connaît une période de transformation des plus décisives . Nous apprenons par ailleurs que ces pratiques n’ont rien d’exceptionnelles et que dans nombre de pays elles s’exécutent sous le sceau du silence. Seulement dans ces pays, l’opinion publique est bien moins regardante.

     

    Soudain, au bout d’un moment nous voyons apparaître notre patron qui rejoint comme anéanti le devant de la scène.
    – Je viens d’apprendre du plus haut responsable que je suis démis par la direction de ce poste. J’ai rendez-vous à Paris ce soir même pour rendre des comptes.

    Sachez que j’en ressens une profonde tristesse car j’appréciais la qualité que formait notre équipe et me félicitais du progrès accompli, surtout depuis un mois. Et nous ne faisions que débuter notre ascension.

    Faut-il, comme je viens de l’apprendre, que ma vision des choses ne puisse convenir au plus haut niveau. Je m’excuse auprès de vous de cette erreur d’appréciation ainsi que les tensions et souffrances que j’ai pu vous occasionner durant ces mois. Cette semaine à été intense, j’en conviens.

    – Alors, tu sais ce qu’il te reste à faire ! Le ton ironique et sans appel de Jeanne semble le surprendre.
    De plus, le tutoiement à son égard laisse soupçonner une proximité que jusqu’à présent j’ignorais.
    – Ce qu’il me reste à faire ? A quel niveau ?

    – Rappelle-toi de la promesse que tu avais faite à tes collaborateurs en cas de manquement de ta part !
    Comme rappelé à une terrible réalité qu’il semblait avoir oublié, un éclair de terreur semble le traverser.

    – Ah oui, c’est vrai. Et toi tu t’en souviens bien sûr.

    Il met du temps pour rassembler ses idées.

    … Ma parole n’était pas vaine et je suis prêt à assumer mes erreurs. Je ne suis pas un homme à manquer à ses engagements, sachez le tous ! Mais je crains qu’aujourd’hui le temps me manque pour rendre des comptes.

    – A quelle heure est ton rendez-vous ?

    – A huit heures, à Paris au siège central.

    – Tu as un TGV toutes les heures, même en partant au milieu de l’après-midi tu as largement le temps.

    Le visage de Mr Leroy se met à blanchir. Comme pris au pied du mur, il ne peut faire demi-tour.
    -…. Oui, c’est vrai, tu as raison.

    Puis se tournant vers le couple Sculacci.
    Nous avions déjà parlé de cette éventualité. Et bien je crois que ce moment est arrivé, c’est à mon tour de me soumettre à vos pratiques, en sachant qu’une fois de plus vous saurez vous montrer à la hauteur de la situation.
    L’air gêné du coach montre un regret sincère.

    – Nous sommes désolés que notre collaboration se termine ainsi. Nous regretterons sincèrement votre absence, mais faites nous confiance, tout comme vous, nous saurons nous montrer à la hauteur.
    Comme écrasé par le poids de fatalité Mr Leroy se dirige alors vers une chaise dédiée et comme nous l’avions fait et commence à retirer son pantalon.

     

     

    ÉPILOGUE.

    Que dire de ce qui suivi ? La première chose, c’est que le couple de coachs a tenu parole et n’a pas épargné notre chef. La correction se révéla largement plus sévère que celle que nous avions reçue précédemment. Tout le monde resta bouche bée. Malgré sa résistance et la force de son caractère il flancha très souvent, comme un petit garçon. Il semble impossible que son voyage en train se soit déroulé en position assise et je n’aurais certainement pas aimé être à sa place quand il lui fallut s’asseoir devant le conseil de discipline” qui l’attendait à Paris.

    En tant que spectateurs je crois que si nous avons d’abord tous et toute heureuses de ce renversement de situation, voir notre chef, même s’il fut notre tyran, corrigé à ce point nous a laissé un impression trés partagée. Il régnait un silence de mort quand la séance s’est arrêté. Il a mis du temps à regagner son bureau dont il est sorti trois heures après un carton dans les bras.
    Malgré tout ce qu’il m’avait fait subir et les rancunes accumulées, je regrettais son départ et ne fut certainement pas la seule dans ce cas.
    Curieusement, durant la période qui suivit, dans le bureau on ne parla que très peu de tout ce qu’il s’était passé durant cette période, ou seulement à demi-mot. C’était comme si on s’était tous rendu complices d’actes répréhensibles, alors qu’en réalité nous en avions été seulement victimes.

    Mais ce départ fut malgré tout un grand soulagement pour nous. Avec le nouveau chef qui arriva le lendemain il ne fut plus du tout question de fessée, même dans le speech qu’il nous fit lors de son arrivée, pas une seule fois il n’évoqua tout ce qu’il s’était déroulé alors qu’il connaissait parfaitement la situation.

    Nous pouvions désormais nous asseoir sans avoir à faire la grimace ou nous demander dans quelle état nos fesses allaient bientôt se retrouver.

    Cependant, les réflexes restaient quand même. La peur que j’avais acquise pour le moindre dossier à traiter dura encore quelques temps. Une fois, une collègue menaça Sandra de lui en administrer une. Bien sûr, c’était pour plaisanter, mais un court instant Sandra eut l’air d’être totalement paniquée, et prête à pleurer. Elle se voyait surement en position d’en recevoir une bonne comme sous le règne de Mr Leroy qui ne l’avait pas épargné.

    Pour Joséphine ce fut une délivrance. Plus de dispute avec son mari chaque fois qu’elle rentrait les fesses en charpies. Et nulle doute qu’elle allait être bientôt appelée pour exercer des fonctions élevées ici ou dans une autre agence.
    Quant à nous trois, Gaspard, Djamila et moi, ce fut la fête quand nous nous retrouvâmes le soir chez moi. Nous avions acheté pour fêter cela une bouteille de champagne et la nuit qui suivit fut des plus intenses.

    La première claque qu’avait laissé Mr Sculicci sur les fesses de Djamila fut vraiment forte car elle resta plus d’une semaine imprimée sur sa peau. Djamila nous dit qu’elle n’avait jamais vécu un choc aussi terrible et qu’elle crut s’évanouir. Je me demande encore pourquoi il frappa aussi fort, vu sa sensibilité maladive à la douleur. Mr Leroy avait-il oublié ou fait exprès de ne pas la prévenir ? Si la séance commençait ainsi je n’ose imaginer l’intensité des fessées qui allaient suivre. Nous avons vraiment évité le pire

    Ensuite les semaines ont passé et se sont normalisées. Avec Gaspard et Djamila nous nous retrouvons au moins trois nuits par semaine et souvent le week-end. Je dois avouer que si notre relation resta forte elle ne fut jamais aussi intense que durant ce premier soir ou le ciel avait nous tomber sur la tête.

    Au travail, c’est une sorte de routine un peu molle qui s’est installée. Chaque matin nous avons pris l’habitude de faire une pause café tous les quatre .

    Ce matin nous fêtons même les deux mois d’absence de Mr Leroy. Il paraît qu’après son départ il a été non pas renvoyé mais mis dans un placard pour effectuer une mission sans intérêt. Que le groupe l’a gardé de peur qu’il divulgue à la presse des points sensibles. Quand à Jeanne elle repartit le lendemain pour une autre mission. Son travail à nos côtés était terminé.

    A présent Gaspard et Joséphine sont en train de discuter de la série tv qu’ils ont vu la veille. Tout à coup je sors ce qui me pèse.

    – A propos ! je ne mangerai pas avec vous à midi !

    Djamila se tourne vers moi.
    – Tu vas faire les soldes ?

    – Non, j’ai pris rendez-vous chez les Sculicci, il m’attendent à midi trente.

    Cette phrase fait l’effet d’un coup de tonnerre.

    Joséphine intervient
    – Mais c’est fini ces histoires, qu’est ce que ça veut dire ?

    – Ben j’y vais pour être punie !

    Gaspard prend un ton ironique.
    – En fait, t’es maso, tu en redemandes, je peux arranger ça si tu veux, et quand tu veux !

    – Oh non, j’aimerais l’éviter et rester avec vous !

    Mais ça fait un moment que j’y réfléchis, c’est la cata, je redeviens comme avant. Je n’arrive plus à travailler, hier j’ai traité que quatre dossiers. Je vais finir par avoir des histoires, même avec la nouvelle direction.

    Un silence se fait

    Après un moment de silence c’est Gaspard qui se ravise.

    – Au fond tu as peut-être raison. Moi je n’ai aucune envie de revivre ça, mon Dieu comme ça fait vraiment trop mal ! Mais en même temps au niveau travail j’ai perdu des motivations ces temps ci.

    – Non, tu n’es pas obligé, mais tu pourrais essayer. En tout cas, Mme Sculacci était très contente de m’avoir au téléphone tout à l’heure. Elle m’a posé plein de questions sur vous aussi. Je crois qu’au fond ils nous aiment bien.

    Gaspard reste songeur.

    – Et tu vas avoir droit à une séance, comme avant ?

    – Oui, je lui ai tout dit. Ils vont d’abord réévaluer ma situation pour prévoir un nouveau plan de redressement. Elle m’a dit qu’ils s’occuperont de moi tous les deux et qu’ils ont fait l’acquisition d’un nouveau martinet qui décoiffe tous les autres.
    Je souris pour relativiser cette dernière nouvelle mais en réalité n’en mène en réalité pas large.

    Joséphine, inquiète mais un peu contrariée intervient
    – Dans quel état on va te retrouver tout à l’heure ?

    Je souris, cette fois largement.
    – Oui, tu me prêteras ton coussin j’espère !
    Puis je me tourne vers mes Djamila et
    Gaspard.
    Il faudra bien s’occuper de moi ce soir, et même qu’il va falloir ressortir la pommade !

    Joséphine reprend.
    – Je ne peux rien te dire Coralie, puisque c’est ton choix. Tu es de toute façons
    la mieux placée pour savoir ce qu’il te faut. En tout cas, saches qu’on va penser très fort à toi à midi.

    Je me mors la lèvre inférieure.

    – Oui, j’en aurai besoin, merci ! Il va falloir rattraper tout le retard. Mme Sculacci me l’a très nettement fait comprendre. Ce ne sera pas une partie de plaisir, loin de là !

     

    FIN (?)

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