Coralie ou les affres du métier (1)

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    Confessius
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    “Mademoiselle Calembert veuillez me suivre dans mon bureau, nous avons à parler je crois !”

    Cette phrase prononcée d’un air tranchant me tire véritablement de ma torpeur. C’est la première fois depuis six mois que je travaille ici que M.Le notre chef de service me convoque dans son bureau. Sans doute est-ce pour me parler du dossier Léopardi. Satané dossier celui-là, un vrai cauchemar. Depuis le temps que je dois m’y mettre, je viens seulement de l’ouvrir et voilà que je suis appelée.

    Je n’en mène pas large, en me levant je sens le regard de mes collègues se tourner vers moi En rougissant je me dirige sur les pas de mon chef adoré.

    Bien sûr je plaisante quand je dis adoré, en réalité personne n’apprécie en aucune manière Mr Leroy. C’est un homme froid et distant. Il est sec, surtout quand il a quelqu’un dans le nez, ce qui arrive régulièrement. Jusqu’à présent, contrairement à la plupart de mes collègues, je n’ai pas eu droit à une convocation de sa part, et pourtant ça fait quatre mois que je suis dans ici.

    Une fois Joséphine, la collègue avec qui je travaille, la seule avec laquelle j’ai une relation un peu personnelle et que je tutoie, m’avait dit qu’il pouvait avoir des méthodes très expéditives et qu’il fallait absolument éviter de tomber dans son viseur. Quand j’ai voulu en savoir plus, d’un air gêné elle a repris son travail sans dénier me donner une seule explication supplémentaire. En gros le message était : méfie toi vraiment de lui, sinon tu pourrais le regretter.

    J’arrive dans son bureau avec un tremblement que je parviens heureusement à dissimuler. Du moins pour le moment.
    La pièce est petite et plutôt sombre. Il y règne une atmosphère quasi monacale. Tout y est à sa place, et chaque place doit certainement demeurer immuable jusqu’à fin des temps. Mr Leroy est un homme droit, très droit, très ordonné et extrêmement maniaque. Son regard est si perçant qu’il vous cloue littéralement sur place. De plus, je dois l’avouer, il se dégage de cet homme une odeur forte et étouffante qui mêlée à ce caractères intransigeant emplit cette pièce bien trop peu aérée et me fait littéralement étouffer.

    – Asseyez-vous !

    Je prends immédiatement le devant.

    – Excusez-moi pour le dossier Léopardi, j’ai commencé à peine ce matin et…

    Son regard de glace m’interrompt instantanément.

    – Mais je ne vous convoque pas seulement pour le dossier Léopardi, nous avons aussi le dossier Lebourg, le dossier Tambourin, le dossier Mâchon, et le dossier Holland. Ne serait-ce que pour citer ceux-là, car il y en a beaucoup d’autres.

    Où en êtes-vous ?

    Le sol semble se dérober sous mes pieds, je les avais complètement oubliés ceux là, ils faisaient sans doute partie de ceux que j’avait retrouvé entassés sur mon bureau un matin, je les avais mis de côté et puis…

    Mais je réponds.

    – ….je suis désolé mais nous avons eu tous ceux de l’immeuble incendié de la place Pommard. Je n’ai pas eu le temps de les terminer.

    – Mademoiselle Calembert vous n’avez pas une charge de travail supérieure à celles de vos collègues. Au contraire, nous prenons soin d’alléger la masse des nouveaux arrivants et nous le faisons avec vous depuis que vous êtes là. Vos collègues qui ont pourtant bien plus de travail, s’en sortent très bien, eux !

    Mes collègues ne cessent de se plaindre, il ne les entend pas lui, dans son bureau.
    Mais je n’ose rien dire.

    Alors où en êtes vous ?

    – …

    Les avez-vous seulement commencé ?

    -… Non !

    – Mais vous deviez les faire, cela correspond bien à la raison de votre votre présence ici.

    -…

    – Alors qu’en pensez-vous ?

    – je suis nouvelle.

    – Vous avez déjà plus de quatre mois de présence dans nos bureau, assurément vous n’êtes plus la nouvelle arrivante que vous prétendez être !

    – Quatre mois et quinze jours.

    – Mademoiselle Berthaud elle en est à six mois de présence, seulement deux de plus que vous et ses performances sont bien supérieures aux vôtres.

    -… Je suis désolée Mr Leroy.

    – Je n’attends pas de vous que vous soyez désolée Mademoiselle. J’attends seulement des résultats à la hauteur du poste que vous occupez !

    Vos collègues me disent que vous passez un certain temps sur internet, est-ce vrai ?

    Les vaches, qui a pu dire ça.

    – Je regarde juste la météo et les horaires des trains.

    – Mais les statistiques d’accès répertoriées sur notre réseau montrent la consultation de sites qui n’ont rien à voir avec notre travail ici.

    Son regard est infaillible et ses collègues se sont bien gardés de me prévenir.

    – C’est vrai, des fois j’exagère pour me détendre un peu. Mais je vous promets que je vais faire attention maintenant.

    – Nous n’en sommes plus là Mademoiselle Calembert.

    Je n’ai pas eu le loisir de suivre votre travail ces derniers mois et aujourd’hui je me rends compte de l’ampleur de la situation. Croyez-moi, je le regrette, mais en tant que responsable de ce bureau je suis tenu à un minimum de résultat. J’ai par ailleurs beaucoup d’ambition pour ce service et maintenant que les objectifs de notre secteur ont été revus à la hausse je ne peux vous maintenir à votre poste. Je suis désolé pour vous mais nous allons être obligés de nous passer de vos services. Je tenais à vous prévenir avant de transmettre votre défection à Mr Target notre Directeur Général

    Je fonds littéralement en larmes.

    – Excusez-moi Mr Leroy, ce travail est tout pour moi. Je vous en supplie, ne faites pas cela. Ça ne se reproduira plus; je travaillerai nuit et jour s’il le faut mais je rattraperai tout mon retard. S’il vous plaît !

    Si je perds ce travail, je perds tout !

    Il s’adosse pensivement sur le dossier de sa chaise, et ce, pour la première fois depuis le début de la conversation.

    – Je pourrais vous répondre que vous n’êtes pas adaptée à cet emploi, mais je crois surtout que vous faites partie de ces jeunes négligents à qui on a oublié d’apprendre la valeur des mots travail et persévérance.

    – euh… oui.. sans doute aussi…

    – Et ici nous avons besoin de personnes qui ont intégré ces valeurs, voyez-vous !

    – Je peux être cette personne, je vous le jure.

    – Comment pourrai-je vous croire ? Si vous aviez réellement cette volonté, pourriez-vous seulement y arriver ?..
    Je ne vous en crois pas capable, du moins pas sans une aide extérieure.

    Puis, comme plongé dans ses pensées.

    Je suis justement depuis deux ans en contact avec un couple qui s’occupe d’accompagner les jeunes déboussolés comme vous l’êtes. Ils font en sorte de pallier à ces manques éducatifs qui malheureusement se généralisent aujourd’hui. Et je dois vous avouer qu’ils sont efficaces. Chaque mois un peu plus je me rends compte de l’efficience de leur méthodes.. Vous savez, vous n’êtes pas la seule dans cette situation, certaines et certains de vos collègues, plus que vous ne pourriez le penser, ont eux-même pu bénéficier de leur service. Et un certain nombre en profitent encore aujourd’hui. Mais bien sûr aucune n’ira le crier sur les toits.

    En travaillant en étroite collaboration avec moi, ils vous redonneraient le goût de l’effort qui vous fait défaut. Mais c’est une tâche ardue, il faudrait vous en montrer digne. Le problème est que comme j’ai des réserves sur vos capacités a persévérer….. Puis-je vraiment vous accorder une dernière chance ?

    – Oui… si, c’est une bonne idée, bien sûr. Ça m’aiderait j’en suis certaine. Je peux être bien plus motivé que vous ne l’imaginez.

    Ses sourcils se froncent tout à coup.

    – Ne vous réjouissez pas si vite, je vous le répète, ce ne serait pas une partie de plaisir pour vous.

    – Mais s’il faut en venir à ça, je suis partante, il faut me croire Mr Leroy. J’accepte le défi ! En quoi ça consiste ?

    – Et bien, vous seriez tenue de vous rendre au moins une fois par semaine chez eux pour faire le point sur vos efforts accomplis. En cas de manquement ils sauront vous aider à … vous réinvestir.

    – Oui, mais je suis sûr qu’en réalité ils n’en n’auront pas besoin, car je suis vraiment décidée. J’accepte de le faire quand même.

    – Je vais étudier la question. Mais ne soyez pas si présomptueuse. Il faudrait d’abord qu’eux-mêmes consentent à vous prendre en charge. Et s’ils le font, ce sera de toute façon en fonction de vos résultats semaine après semaine que votre présence ici serait maintenue.

    Retournez à votre travail, je vais les contacter et vous donnerai des nouvelles tout à l’heure et éventuellement les premières consignes. Ah un petit détail, dorénavant je vous déconseille de quitter le bureau avant dix neuf heures et pas à seize comme vous le faites habituellement. C’est comme vos retards répétés du matin. Voilà aussi des choses qui doivent changer et je vous ai à l’œil !

    Je ne sens pas fière quand je regagne ma place. Mes collègues m’observent. Je tremble encore.

    Malgré ce coup de massue qui vient de me tomber sur le crâne l’espoir est là. Ma collègue Joséphine me jette un regard interrogateur.

    – Ça va Coralie ?

    Je rougis.

    – Oui oui, ça va!

    – Je pose à nouveau mon regard sur ce satané dossier, incapable bien sûr de me concentrer. Je tourne les pages en pensant à ce que Mr Leroy m’a promis. Je suis sûr que ce fameux couple va m’aider.

    Le temps passe.

    – Toi aussi tu vas aller chez les Sculicci ?

    Je lève mon regard, Joséphine me fixe.

    – Chez qui ? EUH.. ah oui, je sais pas … enfin, peut-être

    – Et bien, bon courage !

    Elle baisse la tête, se replongeant sur sa tâche.

    Elle en sait plus que moi, c’est certain. Je voudrais lui poser plein de questions mais je sens que tout le monde autour est à l’affût. Je ne veux faire aucun faux pas.

    Je prends un bout de feuille et j’écris : Pourquoi tu dis ça ?

    Elle me lance un regard éclair et répond à la suite de ma question : Tu verras par toi-même, ça vaut mieux !

    La fin de l’après-midi se déroule la tête plongée dans le travail, mais l’esprit ne suit pas. Malgré la fébrilité qui me ronge, j’abandonne ce dossier et en ouvre un autre. C’est pas encore le top, mais bon !

    Il est dix-huit heure trente, Joséphine est partie en me laissant dans le flou complet et il ne reste plus que moi et Fabiola, qui travaille sur le bureau d’à côté. Tout à coup monsieur Leroy passe la tête dans l’embrasure de sa porte.

    – Mlle Calembert !

    Quand j’arrive dans son bureau, il a déjà regagné sa place.

    Bon, j’ai pu avoir Mr et Mme Sculicci, ils sont prêts à vous prendre à l’essai. Vous avez un rendez-vous chez eux dès demain matin, sept heures, à leur domicile. Vous pourrez ensuite venir directement de chez eux au bureau. Voici leur adresse. Soyez à l’heure je vous le conseille car il sont assez à cheval sur les horaires.

    Et… heu … ah oui, pas de modalité particulière, vous vous y présentez dans votre tenue habituelle.

    Dans le métro qui me ramène chez moi
    les questions se succèdent dans ma tête fatiguée. Pourquoi si vite et pourquoi a-t-il précisé que je devais me présenter dans une tenue normale ? Quelles sont ces méthodes si particulières ?

    La soirée se passe à essayer d’imaginer la thérapie miracle qui m’attend.

    Je pense tout de suite à des séances de relaxation ou de méditation. Puis le yoga ou d’autres pratiques exotiques. Et que signifie ce bon courage que m’a lancé tout à l’heure ma collègue ?

    Une fois j’avais vu à la télé un reportage sur les massages chinois ou thaïlandais qui semblaient particulièrement éprouvants. Les patients se faisaient littéralement frapper et secouer sans ménagement sur tout le corps, pour atteindre une sorte de sérénité disaient-ils. Puis je revois des séances d’acupuncture en Chine au cours desquelles à la place d’aiguille le thérapeute piquair ses patients avec des abeilles, On voyait même les dards pénétrer la peau d’une patiente qui malgré la douleur semblait impassible. Ça m’avait bouleversée, moi qui suis douillette. N’a-t-il pas dit que ce serait éprouvant ? Un frisson me parcourt. Non, je vais chercher trop loin, ça ne peut pas être cela. Je me sentirai de toute façon incapable de supporter de tels traitements.

    A moins qu’il ne s’agisse tout simplement de séances d’hypnose ? Plutôt cool comme thérapie, ce serait finalement super..

    La nuit qui suivit fut courte remplit de rêves désagréables, je me voyais renvoyée du travail sous les moqueries et autres insultes de mes collègues quand à sept heure je me réveille en sueur.

    Je suis en retard, je n’ai pas entendu le réveil. Je ne déjeunerai pas, j’ai juste le temps de prendre ma douche. Malheureusement avant de partir je décide quand même de jeter un coup d’œil sur mes mails, on ne sait jamais, puis je quitte mon appartement en quatrième vitesse car une fois de plus j’ai franchi des limites.

    J’arrive à l’adresse indiquée, mon Dieu déjà 16 minutes de retard pour ce premier rendez-vous. Et comme l’ascenseur ne marche pas, je monte quatre à quatre marches jusqu’au cinquième. J’arrive finalement à l’étage épuisée.

    Je trouve vite la porte grâce à la plaque qui y est apposée : “Mr et Mme Sculicci, coaching spécialisé en conduites déviantes, préparations examens, addictions recentrages en tous genres. Entrez sans frapper.

    Je me retrouve dans une sorte de salle d’attente; une fille, la vingtaine, est assise sur une chaise d’école en fer.

    En face se trouve deux portes, presque côtes à côte et je suis tout de suite interpellée par des bruits de claquements secs qui se répètent derrière l’une d’elle. Chaque claquement est suivi d’une plainte féminine.

    Aie… aie… aie, c’est bon j’ai compris, aie…. ouhhoouu !

    Mais cela continue, aucun ralentissement, ni dans les coups ni dans les gémissements qui se transforment peu à peu en pleurs.

    Éberluée, je m’assieds à côté de la fille qui semble anxieuse.

    Qu’est ce qu’il se passe ?

    – Ben c’est une fessée, ça s’entend pas ?

    – Une fessée ?…. Ils punissent leur fille ?

    – Ben non, c’est une fessée d’entretien, pour un coaching, d’où tu sors toi ?

    – C’est la première fois que je viens ! Tu veux dire qu’ils donnent des fessées pour le coaching, c’est bien cela ?

    Les coups semblent s’accentuer et la fille derrière la porte pousse maintenant des petits cris.

    – Ah d’accord, on t’a pas dit ? Ben oui, c’est comme ça ici, tu vas vite comprendre. Et là encore… c’est tranquille. Moi par contre je vais déguster, j’ai loupé mon partiel d’économie.

    Soudain je suis prise par une sorte de malaise. Les fessées, c’est donc ça la thérapie miracle de mon chef ? La fessée, autrement dit une régression totale. Une grosse torsion me broie le ventre.

    C’est à ce moment-là qu’on entend un bruit de chasse d’eau suivi d’un robinet qui coule. Une porte s’ouvre et apparaît un homme plutôt corpulent, la cinquantaine.

    – Vous êtes Mlle Calembert ?

    – Oui !

    – Vous êtes en retard mademoiselle, veuillez attendre encore un moment, je viendrai vous chercher.

    L’homme disparaît derrière la deuxième porte

    Entre-temps les coups et les pleurs ont cessé. La première porte s’ouvre et une fille blonde en ressort. Elle a le teint très clair, même laiteux, mais ses joues sont d’une rougeur étonnante et le mouchoir qu’elle tient dans sa main arrive à peine à éponger les coulées de larmes qui les traversent .

    En passant elle s’adresse à nous : Elle est en forme aujourd’hui, faites gaffe !

    Une voix ferme sort du bureau.

    – Mademoiselle Martinez je vous attends.

    D’un mouvement résigné ma voisine se lève et se dirige comme une condamnée à mort jusqu’à cette pièce

    Au moment où elle la pénètre la voix reprend :

    “Bonjour Clarence, alors ce partiel…. que s’est il passé cette fois ci ?”

    Avant de fermer la porte, Clarence, puisque c’est son prénom, me jette un regard désespéré.

    Puis tout à coup la porte du deuxième bureau s’ouvre à son tour et c’est monsieur Sculicci qui m’interpelle.

    – Je vous prie !

    Je me lève encore éberluée par tout ce que je viens de voir et entendre mais en réalité je n’ai qu’une envie, m’enfuir en courant.

    La salle qu’occupe Mr Sculicci me rappelle le bureau de mon chef, tout aussi bien rangée mais plus grand et plus aérée. Décorée avec un goût certain, elle est plus claire car sur un mur il y a une grande fenêtre. Bien qu’à cet étage nous dominions la ville, l’immeuble d’en face, encore plus élevé est en partie vis à vis avec le nôtre.

    Il y a un bureau sur un côté, mais Mr Sculucci m’invite à m’installer sur un fauteuil autour d’une table basse. Il s’installe sur un autre, face à moi. Il a pris un dossier qu’il pose sur la table basse.

    J’aperçois une autre table, en bois et plus haute, vers la fenêtre. Sur celle-ci un martinet y est déposé. Moi qui ai en horreur de ce genre d’outil barbare, rien que sa vue me donne un haut le cœur.

    J’ai été contacté par votre chef de service Mr Leroy, un homme que j’apprécie grandement et avec qui notre collaboration s’avère toujours fructueuse. Il m’a fait part de vos difficultés. Votre cas est problématique c’est certain, mais somme tout classique je suis sûr qu’en nous y mettant tous ensemble nous arriverons à vous tirer d’affaires. Il y a urgence, certes, mais nous avons surmonté des difficultés bien pires.

    Ma voix semble sortir d’outre-tombe.

    – Oui… merci.

    – Je vois à votre expression que vous êtes pour le moins surprise par nos méthodes. C’est bien naturel, et je tiens en premier lieu à vous rassurer.

    Certaines mauvaises langues prétendent que nous connaissons mieux les derrières de nos patientes, et patients, que leur visage, mais C’EST ABSOLUMENT FAUX. Sachez que nous prenons particulièrement soin de chacun d’entre vous. Nous effectuons un suivi extrêmement pointu dans le but de vous soutenir, tous autant que vous êtes. Et contrairement aux apparences, notre travail tient bien davantage d’une thérapie comportementale, voire d’une psychothérapie que de séances de tortures.

    Votre derrière sera soumis à rude épreuve, mais ne constituera jamais le but de votre présence ici, mais un moyen dirons-nous… transactionnel de votre devenir. Nos méthodes vous feront franchir des étapes primordiales qui jusqu’à présent vous bloquaient, elles vous permettront de trouver votre place et vous épanouir dans un monde… qui lui ne fait pas de cadeau.

    Au fond nous aimons chacune et chacun d’entre vous, comme nos enfants, nous jouons en quelque sorte un rôle de parents de substitution. Si nous utilisons des techniques traditionnelles, mais éprouvées depuis des millénaires, nous pensons avant tout à votre bien. Vous apprendrez à les apprécier au fur et à mesure que vous évoluerez. Même si chacune de nos rencontres demeureront pour vous toujours redoutées.

    Je vous demanderais dans ce travail de nous accorder une confiance infaillible.. Et si cette confiance que nous vous accordons ne pouvait plus s’exprimer, pour une raison ou pour une autre, sachez que nous arrêterions immédiatement notre suivi. C’est rare, mais cela arrive. Vous comprenez ?

    Dans le bureau d’à côté le ton monte, Clarence est en train de se faire passer un savon verbal plus que salé.

    – Oui… je comprends.

    – Alors très bien, nous allons pouvoir commencer. Afin de mieux vous connaître, je vais devoir vous poser un certain nombre de questions, êtes vous prête à y répondre ?

    – Oui, bien sûr !

    – Comment avez-vous été élevée, quel enfant avez-vous été? Comment se situaient vos parents sur le plan éducatif ?

    – Et bien… à vrai dire, ils étaient normaux.

    – Comment cela “normaux” ?

    – Ben oui, ils étaient pas trop sévères. Mais quand même un peu. Il y avait des règles.

    – Quels types de règles ?

    – Ben, les repas, aller à l’école, ranger sa chambre…

    – Et quand ces règles n’étaient pas respectées ?

    – Ben, on se faisait engueuler !

    – Bien… Quel est votre niveau d’étude ?

    – un Deug en économie

    – Et vous vous êtes arrêtée là ?

    – Euh oui, j’en avais ras-le-bol. Enfin je veux dire j’en pouvais plus et j’avais en plus redoublé la première années.

    – Résultats insatisfaisants ?

    – Oui c’est vrai, j’étais pas trop appliquée. Je me suis dispersée.

    – Comme vous l’êtes encore aujourd’hui finalement. Et après ?

    – Après ça a été dur mais…

    Tout à coup la porte qui se trouve derrière le mur s’ouvre laissait apparaître une femme plutôt forte et impeccablement habillée d’un tailleur sobre mais bien porté. Derrière elle mon regard est immédiatement attiré par un spectacle qui m’effraie. Clarence dos à moi est courbée sur une table. Des reins jusqu’aux pieds son corps est entièrement dénudé. Ses fesses ainsi très exposées semblent marquées par des bleus qui semblent déjà anciens.

    Elle tourne la tête et nos regards se croisent une nouvelle fois.

    – Excusez-moi, mais je viens chercher la cane. C’est pour la petite Clarence, elle a échoué une nouvelle fois son partiel. Ça devient sérieux. Elle est sur le point de rater son trimestre. Toujours ce manque flagrant de préparation et le pire c’est qu’elle le sait très bien !

    D’un geste Mr Sculici lui montre ma présence
    – Je te présente Mlle Calembert qui nous est envoyée par Claude. Manque d’efficacité et dispersion.

    – Enchanté de vous avoir parmi nous.

    Nous nous serrons la main puis elle se dirige vers une armoire qu’elle ouvre en grand. Une multitude d’instruments sont accrochés, martinets de diverses tailles et lanières, planches, battoirs, ceintures et d’autres qui me donnent instantanément le vertige.

    Mr Sculicci prend un air grave.

    – Oui pour Clarence il faut vraiment l’aider, nous devons marquer le coup, tu vois nous avons été trop indulgent la dernière fois nous nous sommes laissé berner. il est de toute urgence temps qu’elle comprenne qui nous sommes et ce que nous exigeons. Tu as besoin d’un coup de main ?

    Son épouse s’est déjà emparée d’une sorte de cane dont elle éprouve la flexibilité de ses mains.

    – Non, ne t’inquiètes pas, je maîtrise la situation. La cane à froid pour commencer devrait provoquer un déclic très convainquant.

    – Oui, n’hésite pas. Nous avons carte blanche de ses parents de toute façon, ils comptent vraiment sur nous.

    A propos, la petite Alice est toujours prévue pour onze heures ?

    – Oui, après son cours de math comme d’habitude, reprend sa femme tout à coup songeuse.

    – Je crains de devoir m’absenter. Le garage m’a appelé, il faut que j’aille constater les dégâts. Tu pourrais t’en occuper ? Trois notes au-dessous de la moyenne cette semaine.

    – J’ai Éléonore, mais je peux me débrouiller pour les traiter en même temps. Elles suivent pratiquement le même cursus.

    – Merci, je t’envoie ses derniers résultats par mail d’ici là. Elle craint le ceinturon et la planche. On pourrait passer au paddle à trous. La moyenne était fixée à 13. Elle progresse mais il reste des points très faibles, dans certaines matières on approche de la catastrophe on a encore du travail avec elle.

    Son épouse retourne dans son bureau sans fermer totalement la porte.

    Mr Sculicci se tourne à nouveau vers moi.

    – Vous pouvez constater que nous ne chômons pas ici. Mais voyez-vous, je suis absolument certain que Clarence va vite réagir et réussir malgré tout son trimestre.

    Reprenons… Comment réagissaient vos parents quand vous n’étiez pas à la hauteur.

    Ma voix était aussi livide que le visage de Clarence avait été blanc quand elle m’avait regardé.

    – Euh… et bien ils n’étaient…

    Mes paroles furent instantanément interrompues par un sifflement suivit d’un claquement qui me fit sursauter. Le cri qui en suivit me laissa littéralement hors de toute capacité d’exprimer quoique ce soit.

    Mr Sculicci se leva pour fermer la porte.

    Il y eut un deuxième claquement suivi d’un cri tout aussi strident que que l’épaisseur de la porte ne parvenait que peu à atténuer.

    – Excusez nous pour le bruit, mais la cane est toujours une épreuve redoutable, autant pour la fautive que pour nous. Nous détestons en venir là, croyez-moi !

    Je dois vous rassurer, cela ne se passe pas toujours comme cela, loin de là, le plus souvent quelques bonnes fessées manuelles et des coups de martinet ou de ceinture suffisent, le paddle tout au plus. Je suis certain qu’avec vous nous n’irons pas besoin d’aller aussi loin.

    Les coups et les cris continuent, je me sens mortifiée pour elle.

    Puis la porte s’ouvre à nouveau.

    – Peux tu venir une minute je n’arrive pas à la tenir.

    Je regarde par la porte. Clarence est debout en larmes. Les mains massent désespérément ses fesses, tentant d’apaiser des douleurs trop vives.

    – S’il vous plaît, pitié. J’ai compris cette fois ci, pitié. Je vais m’y mettre.

    La voix de Mme Sculicci est sans appel.

    – Mais à chaque fois tu nous dis cela ! Te rends tu compte que tu es en train de gâcher ton année. Et tu sais comme cette année est importante pour toi. Nous devons te corriger de façon à ce que tu ne recommences plus, UNE FOIS POUR TOUTES.

    Alors tu vas toi-même te remettre en position pour finir de recevoir ta correction jusqu’au bout. Même si on doit y passer la journée. Tu ne sortiras que si nous sommes certains du résultat escompté. Un ratage comme celui que tu viens de nous présenter est inacceptable. Maintenant je dois m’assurer qu’il n’y en aura plus aucun. Tu dois apprendre à te dominer comme tu dois dominer ton comportement. Ton courage doit devenir la preuve de ton engagement.

    Debout, le visage grimaçant de pleurs et de douleurs, elle m’adresse un regard de profonde détresse.

    Mme Sculicci s’en rend compte.

    Tu tiens vraiment à te montrer ainsi devant notre nouvelle élève ?

    Se tournant vers moi c’est son mari qui m’interpelle. Venez voir de plus près Coralie. Il n’est jamais inutile d’assister à une telle séance.

    Je me lève et m’approche chancelante.

    Mme Sculicci reprend de plus belle.

    – Tu n’as pas honte de te montrer ainsi ? Au moins assume tes actes, tu n’es plus une petite fille. Et enlève moi ce haut. Toute nue l’humiliation au moins sera complète.

    Tremblante, elle retire son haut, puis dégrafe son soutien gorge.

    – Sur la chaise !

    Elle se dirige vers la chaise, je peux voir ses fesses traversées par trois profondes lignes rouges.

    Maintenant mets toi en place de toi-même.

    Comme effrayée par cette table elle recule en se tenant les fesses comme pour les protéger.

    La voix de Ténor en démonstration de Mr Sculicci raisonne à en faire trembler les murs.

    INSTALLE TOI IMMÉDIATEMENT TU ENTENDS CE QU’ON TE DIS., TU PRÉFÈRES PEUT ÊTRE QU’ON S’EN CHARGE ?

    Elle se courbe à nouveau en pleurant.

    Cette fois c’est Mr Sculicci qui intervient.

    – Tiens lui les mains, je m’en charge.

    Il s’empare de la cane qu’il pose sur la chaise. Puis se positionnant derrière la victime maintenue fermement par son épouse il remonte sa manche et retire une bague de ses doigts.

    Prenant son élan il lance alors une claque très cinglante sur le postérieur de la fille qui ne peut s’empêcher de se trémousser de douleur. Il s’ensuit une très longue série de claquements extrêmement sonores. La force de cet homme est surprenante, les fesses deviennent rapidement d’un rouge vif et Clarence bien tenue par la femme ne cesse de se tortiller en gémissement.

    Au bout d’un très long moment, Mr Sculicci s’interrompt et se saisit de la cane. Un sifflement précède un claquement magistral qui provoque un cri à faire vibrer la pièce. Une dizaine d’autres leur succèdent. Je suis littéralement paralysée.

    J’ESPÈRE QUE TU AS COMPRIS LA LEÇON MAINTENANT, IL N’EST PLUS QUESTION DE RATER UN SEUL PARTIEL.

    – Clarence pleure de tout ses membres épuisés.

    – …

    TU AS COMPRIS ? OU VEUX TU QUE NOUS CONTINUONS LA SÉANCE ?

    Il s’en suit un coup plus cinglant que jamais suivi d’un ultime hurlement

    – NON, PITIÉ, OUI J’AI COMPRIS.

    – ALORS AU COIN IMMÉDIATEMENT !

    Sans demander son reste, la pauvre fille se lève et se dirige contre le mur. Ses fesses sont dans un état extrême qui m’impressionnent

    Bon, tu me l’enverras avant son départ !

    Nous regagnons le bureau du maître des lieux qui renfile sa bague.

    Je ne peux contenir un tremblement et des larmes.

    – Je sais que cela peut paraître impressionnant. J’en suis désolé mais il est bon que vous vous rendiez compte dès à présent jusqu’où nous pouvons aller.

    Avez-vous déjà été fessée ?

    Il me faut un certain temps pour me reprendre.

    – Non jamais, je crois. Mais j’avais une amie, ses parents étaient très sévères, à chaque note au dessous de 13 elle y avait droit. Une fois elle m’a montré les marques.

    Il m’observe interrogateur.

    – Et cela vous a troublé ?

    – Oh oui !

    – Si vos parents avaient été exigeant comme eux, s’il vous avaient habitué à donner le maximum de vous-même vous n’en seriez pas là, avouez !

    – …. oui c’est vrai.

    – Donc vous êtes prête à aborder le problème de front ?

    – … Oui !

    Puis il se lève et se dirige vers son bureau.

    – Bon passons au principal, je vais me connecter avec votre supérieur, nous allons discuter à trois des objectifs que nous devrons fixer.

    Après les procédures techniques d’usage, l’écran du micro maintenant tourné vers moi affiche le visage de Mr Leroy déjà à sa place dans son bureau.

    Salut Claude, désolé de te déranger de si bonne heure, je suis avec ta jeune collaboratrice Coralie. Elle vient d’assister à une correction un peu sévère d’une de nos élèves. Je crois que cela porte déjà ses fruits.

    Le visage de Mr Leroy s’illumine.

    – Bonjour Jacques, bonjour Coralie. Oui parfois rien ne vaut l’exemple. A propos, elle est arrivé à l’heure ?

    – Non, un bon quart d’heure de retard.

    – Pourtant je vous avais prévenu Mlle Calembert. Ça lui arrive régulièrement, je crois qu’il faudrait vraiment sévir pour cela.

    – Ne t’inquiète pas pour cela. J’y pense pour ce matin même, en guise d’introduction.

    Je me mets à rougir.

    Mais quand aux dossiers dont tu m’as parlé, ça en est où ?

    – Ça avance très lentement. De plus, nous en avons reçu un certain nombre ce matin. Il faudrait lui donner l’objectif de 30 courants par jour, plus cinq cas. Sinon je ne vois pas comment on pourrait s’en sortir.

    – Alors nous pouvons partir pour le tarif habituel, une série de dix par dossier non effectués ?

    – Oui, au moins, après validation de ma part, car il n’est pas question qu’elle gâche le travail non plus. Mais vois-tu il lui faudrait une bonne impulsion dès le départ. Malgré la discussion que nous avons eu hier, elle n’en a traité qu’un seul.

    Le regard de Mr Sculicci se tourne vers moi.

    – Oui, nous allons en discuter tous les deux. Merci pour ton aide

    – C’est surtout moi qui te remercie. Une fois de plus vous êtes rapides et vous montrez à la hauteur de la situation.

    Dès les dernières cordialités échangées et l’écran éteint, Mr Sculicci retrouve sa place face à moi.

    – Vous avez maintenant compris ce qu’on attend dorénavant de vous. Chaque matin votre supérieur nous enverra le compte rendu de la journée précédente. Nous ferons une synthèse ici même tous les vendredi matin et vous devrez ensuite vous acquitter de ce qui vous est dû. Vous êtes d’accord ?

    Je crois que je n’ai jamais été aussi livide qu’à cet instant.

    – Mais c’est énorme ce qu’il demande.

    – Il fait ce qu’il estime que vous êtes capable de faire. C’est son travail, le votre sera de répondre à sa demande et le notre de vous y aider. Chacun son rôle.

    Nous allons d’ailleurs passer dès maintenant à la pratique.

    J’ai l’impression de tomber dans un trou noir. J’ai dû certainement être catapulté très loin, je me retrouve sur un autre continent. Je ne reconnais absolument pas le monde que j’ai connu jusqu’à ce matin.

    – Mr Surimi pardon Sculicci, je vous assure que je ferai ce que vous me demandez. Ce n’est pas la peine aujourd’hui, j’ai parfaitement compris la leçon.

    – Vous le ferez d’autant plus que nous allons commencer dès maintenant, vous me comprenez ? Ne suis-je pas assez clair ?

    Et.. d’autant plus que votre retard de ce matin ne présage rien de bon, il constitue une première ligne rouge à faire bouger. Votre chef a raison.

    Je me mors la lèvre jusqu’au sang, enfin presque.

    – Je ne savais pas. Mais j’ai changé maintenant. S’il vous plaît ?!

    – Maintenant, vous allez vous lever bien gentiment et enlever votre pantalon.

    Je commence à pleurer.

    – S’il vous plaît !

    – Pensez à votre amie dont les parents étaient sévères. Elle n’est pas à votre place à l’heure qu’il est, elle n’en a plus besoin. Elle travaille certainement sans avoir même à se poser ce genre de question.

    Que fait-elle maintenant ?

    – Elle est directrice dans un grand magasin.

    – Vous voyez ! Alors si vous voulez vous hisser à sa hauteur, et vous le pouvez, levez vous et enlevez votre pantalon. Ayez au moins ce courage !

    Comme dans un état second je me lève et me dirige vers la table en bois. Je le retire doucement dos à lui, les larmes aux yeux.

    Mettez vous en position comme Clarence !

    Je me penche, le contact du bois est froid malgré mon vêtement. Il s’approche de moi et remonte doucement mon chemisier jusqu’au milieu du dos. Puis je sens l’élastique de ma culotte se tendre. Il la fait descendre jusqu’aux genoux. Mes fesses sont largement à sa portée à présent.

    Comme il l’avait fait tout à l’heure, il retire sa bague quand tout à coup quelqu’un frappe à la porte.

    Entrez !

    C’est Clarence. Elle est maintenant habillée mais son visage est encore décomposé et rouge mais elle semble plus sereine. elle marche avec difficulté.

    Elle est face à lui. Les yeux encore inondés

    – je vous demande pardon !

    Il la saisit par les épaules

    – Clarence, c’est à toi surtout que tu devrais demander pardon. Nous ne sommes là que pour t’aider à triompher de toi-même. Nous recommenceront de telles séances tant que cela s’avérera nécessaire. Nous te tannerons les fesses dussent-t-elles finir par devenir du vrai cuir.

    Elle baissa la tête et il l’embrassa sur le front.

    – Vous avez raison, je vous remercie, je vais me mettre au travail. Ça ne se reproduira plus jamais.

    – Nous allons encore étendre notre contrôle sur toi et passer à deux séances par semaine. Demande à tes parents de nous appeler.

    Puis Clarence me regarde. C’est à mon tour de me retrouver dans la même situation qu’elle il y a seulement quelques minutes. Dans mon désespoir je n’avais qu’à espérer que mon traitement sera beaucoup moins cruel que le sien. Elle m’adresse un regard de compassion puis tout à coup s’approcha de mon visage et chuchote.

    – Courage, c’est un mauvais moment à passer, mais ça passe !

    Puis elle m’embrasse sur la joue.

    Quand elle fut partie, ainsi qu’il l’avait fait pour Clarence il retrousse sa manche droite et retire sa bague en observant froidement mon derrière comme une cible qu’il va falloir atteindre avec la meilleure stratégie possible. Jamais je n’avais été fessée, jamais on s’était occupé de moi de cette façon.

    La première salve me fait sursauter et les autres s’enchaînent toutes aussi implacables .
    Comme je l’avais prévu il a une main extrêmement rigide, et l’effet dépasse mes craintes, un vrai battoir. Je danse sur mes deux jambes, tentant de tenir comme je peux, mais à plusieurs reprise il faut me recentrer. Je supplie malgré mon désir de garder ma dignité, mais en réalité je me sens incapable de maitriser quoique ce soit.

    Puis quand enfin cela s’arrête un immense ouf m’envahit, je peux respirer et espérer me remettre de mes larmes quand tout à coup il s’empare du martinet.

    L’effroi me saisit.

    Je revois mon amie le jour ou elle m’avait dit en recevoir, Nous n’en avons ensuite jamais reparlé, mais ce jour là elle m’avait avoué qu’elle aurait tant rêvé avoir des parents comme les miens.

    – Préparez-vous à recevoir 50 coups.

    Il recule comme pour prendre plus d’élan puis abat son premiers coup.

    Une demie-heure à passé j’arrive à mon travail littéralement vidée avec en plus la crainte de devoir m’asseoir le plus normalement possible sous le regard général de la salle. Joséphine comprend tout de suite ce qu’il s’est passé et ne me met pas en difficulté par des questions déplacées. Elle se contente de m’adresser un sourire de compassion, Il est sincère, je le vois tout de suite.

    – Remets-toi, et quand ça ira mieux, va voir Mr Leroy, il m’a demander de te le dire dès ton arrivée.

    Je vais chercher mon café au distributeur, en le remuant mes mains tremblent. Mes fesses me brûlent encore.

    Une fois bu, je vais frapper a la porte de mon chef.

    – Fermez la porte Mlle Calembert

    Il me regarde dans les yeux.

    Alors, comment s’est passé cette première séance ?

    Une larme me traverse le visage, mais je ne peux m’empêcher de lui lancer un regard de reproche.

    – Ça fait trop mal… (comme j’aimerais lui dire que j’aurais aimé que j’aurais voulu le voir dans une telle situation)

    – Je l’espère, mais c’est pour votre bien ne l’oubliez pas !

    Comme je le fait systématiquement avec vos collègues qui doivent suivre le même programme, je vais vous demander de vous retourner et de me montrer vos marques. Non que je doute du sérieux du travail effectué car les Sculicci car ils sont vraiment compétents. Non, je demande cela pour nous permettre ensemble de valider officiellement le pas qui vient d’être franchi et de remettre ainsi le compteur à zéro.

    Pendant un instant je me demande s’il plaisante, mais le silence qui suit me confirme son désir.

    Toute rouge je me retourne et défais ma ceinture. J’abaisse d’un seul bloc pantalon et culotte jusqu’au bas des fesses.

    Plus bas, et remontez votre chemisier.

    Je descend le tout à mi-cuisse et relève mon haut. La honte atteint des limites insoupçonnées, je m’imagine un moment me retourner et le gifler, si seulement j’avais ce cran.

    Combien de coups de martinet ?

    – Cinquante.

    – Ce n’est pas de trop pour un première rendez-vous. Et qu’en avez vous pensé ? Vous seriez prête à renouveler l’expérience si cela s’avère nécessaire ?

    C’est sur un ton de désespoir que je réponds

    – Non ça fait trop mal.

    – Désormais cela ne tient que de vous. J’espère que cela vous a servi de leçon et que vous allez enfin vous mettre au travail. Nous le ferons autant de fois qu’il le faudra. Et je viendrais moi-même les aider s’il le faut. Je ne délègue pas toujours vous savez !
    Pour le moment je leur ai demandé de prévoir une séance pour mercredi prochain, mais si le travail est satisfaisant je serais prêt à l’annuler. Sinon le prochain point aura lieu vendredi quoiqu’il en soit.
    Rhabillez-vous et retournez à votre poste. Ayez bien maintenant ces chiffre en tête 30 dossiers ordinaires plus 5 cas exceptionnels par jour. Vous me les apporterez chaque soir avant de partir.

    Au moment où rhabillée je suis prête à ouvrir ma porte il m’interpelle.

    Coralie ! Sachez que je vous aime bien, vous avez toute mon estime. Vous partez de loin mais vous vous montrez courageuse. Si vous tenez le rythme de votre thérapie vous en serez largement récompensée, croyez-moi.

    Mais surtout, un bon conseil… ne me décevez pas !

    En retournant à ma place je suis prise d’une terrible angoisses. Qu’est ce que je fais ici. Joséphine me tend un mot écrit sur un post-it

    – On mange ensemble à midi ? On pourra discuter tranquillement.

    C’est la première fois qu’elle me le propose. Depuis ce qu’il s’est passé ce matin son attitude semble radicalement transformée. Elle est vraiment devenue proche de moi. Comme une grande sœur qui voudrait m’aider.

    – Oui, d’accord !

    A mon sourire encore hésitant elle me répond par un autre, bien plus généreux celui-là.

    (à suivre)

    #73680
    Yves
    Participant


    J’aime bien ce récit, même si je trouve que les tuteurs sont sévères pour une première fois. Les limites sont à discuter lors de ces premières séances. Or là, il manque un peu ce pan du tutorat, alors qu’on y discute bien des objectifs à atteindre.

    Bravo pour l’écriture,par contre. Malgré le sérieux du sujet, on y sent une vraie bienveillance, même dans la crainte de la punition.

    C’est sympa, ce récit…

    Mesdames, mesdemoiselles, mon propre plaisir passe par le vôtre

    Blog : histoires-jr33.blogspot.com

    #73711
    Saul
    Visiteur


    Super récit… même si à la place du chef de bureau, je n’aurai pas délégué la punition. 😉

    Suite sans doute à mon post récent, je reçois des sollicitations de fesseurs. donc pour éviter ses importuns avec lesquels je ne me connecterais je précise immédiatement que je suis HETERO, donc messieurs passez votre chemin MERCI

    #73713
    Anonyme
    Inactif


    Tres beau récit , on attend la suite avec impatience

    #73744
    Confessius
    Participant


    Merci pour ces encouragements mais aussi pour les observations car les critiques nous font avancer d’une manière ou d’une autre. J’espère qu’il y en aura d’autres par la suite (mais pas trop quand même)
    Peut être que les tuteurs ne sont pas de bons tuteur, l’avenir le dira mais j’espère surtout qu’il ne sera pas décevant.

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