Répondre à : Musique maestro !
Une halte musicale, matinale ?
Un impromptu, de Chopin.
J’aime ce morceau, entendu depuis les partitions lourdes, épaisses et poussiéreuses de ma (feue) aïeule maternelle.
Ce mouvement, cette vélocité dans cette fantaisie ; cette aisance dans la composition, emportée. Comme la sentence tombée d’une fessée impromptue, en chemin, en voiture par exemple : la vitesse de la course du véhicule, de sa déviation subite – la rapidité de la décision, de l’application de la peine. Le secret effroi du cœur emballé de la passagère, les émotions qui s’échappent en bouquet de ses entrailles. Et les mains du fesseur qui dominent le moment, bien entendu.
J’aime surtout dans cette vidéo la mise en scène faite sur ces mains : comme elles créent et suscitent la lumière, comme elles allument les couleurs. Si vous n’y voyez pas le miracle visuel des mains d’un fesseur, que vous faut-il de plus ? On se sent irradié, par ces mains, jusqu’aux nerfs fessiers. Le clavier devient notre chair et la partition notre voix. Et ce feu de main qui s’embrase, jusqu’au bout.
