Répondre à : Premiers émois
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C’était vers mes dix ans, au temps des gaulois.
J’ai assisté, par la fenêtre, depuis l’extérieur, à la correction de ma cousine, allongée sur les genoux maternels. Ses frères et sœurs étaient présents, attendant peut-être leur tour. Je n’ai jamais su la fin puisque je suis parti en courant. Et depuis au courant.
J’imagine bien la tête de l’adulte qui m’aurait demandé de faire un dessein de ce que je voulais faire plus tard.
J’ai l’impression que c’était écrit depuis le début. Mes parents ont d’abord eu un garçon et attendaient une fille pour le second que je suis. D’où d’ailleurs un prénom mixte. Le nom est un signe, le nom est un présage, distille.
J’ai été “fait sœur” dès l’origine, dans toute l’acception verbale. Je peux me tromper, mais je le vis comme ça.
Il y avait, dans la Maison des Mémoires, les annonces de l’hebDom’adhère Le Nouvel Observapeur, celles du quotidien que vous évoquez, mais c’est surtout dans la parole de mes contemporains, qui en parlaient en souriant, que j’ai pris conscience de la prégnance de ce jeu, chez celles et ceux qui rêvaient de le pratiquer mais n’osaient franchir le pas.
J’ai lu plus tard dans Révélation : “je reprends et je châtie tous ceux que j’aime….” (pour la calvitie, t’étais pas obligé). Ce fut une source d’inspiration.
Enfaim, j’en ai vite eu assez des petites annonces, des femmes sur papier glacé, des récits imprimés, de la farandole des illusions. J’ai pris, malgré une timidité maladive, mon courage à deux mains et suis entré dans la vraie vie, comme un con qui ose tout. Ce fut encore plus beau que tout ce que j’avais pu imaginer.