Répondre à : Le bureau du directeur : la punition de Fraise

[Fraise Des Bois]

Résignée, Fraise reçoit les dix premiers coups en pleurs, mais sans omettre de compter, ni de prononcer la petite phrase. Malgré cela, elle a de plus en plus de mal à articuler tous les mots, qu’elle avale à demi, ou qu’elle coupe inopinément pour rassembler ses esprits et reprendre son souffle. Bon prince, sans doute conscient de la difficulté de cette première épreuve, le directeur ne l’oblige pas à recommencer. A la fin de la première série, il s’interrompt et pose sa main sur le fessier de Fraise, pour en estimer la température, ce qui a pour effet paradoxal de soulager la jeune fille, et de la révolter. Qu’on ose ainsi porter une main sur son derrière lui paraît inacceptable. Elle n’a cependant pas la force de se rebeller, et préfère profiter de cet instant de répit pour juguler ses sanglots, s’essuyer rapidement les yeux, et tenter une nouvelle fois d’infléchir le chef d’établissement, sans quitter la position :

S’il vous plait, Monsieur le Directeur… s’il vous plait, je ne peux plus…

Le jardinier Rousseau, fasciné par la scène qu’il observe, fait claquer trois ou quatre fois sa langue sur ses dents, pour tenter de conseiller une nouvelle fois à Fraise de rester tranquille, sans nullement s’octroyer le droit de s’immiscer dans la leçon de discipline à laquelle il a l’honneur d’assister.

"Fi des femelles décharnées, vive les belles un tantinet rondelettes !"