Répondre à : Nostalgie : le martinet de bazar

[Vincent flâneur]

Et bien finalement, j’en ai trouvé un, il y a deux semaines, dans une boutique d’outillage parisienne. Et il n’y avait aucune mère de famille sadique pour me gâcher le plaisir. Le marchand n’avait que quatre martinets, curieusement dépareillés, à me proposer. J’ai tâté les lanières : celles de trois de ces instruments faisaient plus penser à du velours qu’à du cuir et n’auraient pas fait de mal à une mouche, mais celles du quatrième m’ont semblé dures, presque trop rigides. Je l’ai acheté et m’en suis félicité hier, en m’en servant pour faire comprendre à une conductrice imprudente que les limitations de vitesse sont faites pour être respectées et que les amendes ne se payaient pas seulement en euros… Par souci pédagogique, je commençais à la fesser avec l’inoffensif martinet qu’elle avait acheté sur internet et qui la laissait de marbre. Puis d’un seul coup, je la cinglais avec ma nouvelle acquisition et le glapissement, de douleur et de surprise, qu’elle poussa me fit tout de suite comprendre que j’avais fait un bon achat. Elle supporta ensuite avec plus de stoïcisme la punition méritée que je lui infligeais avec ce précieux auxiliaire. Je crois qu’elle en en a tiré deux leçons : être plus prudente au volant et se méfier du bon vieux martinet des familles dont ce matin, d’après mes informations, son postérieur se souvenait encore.