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Pour en rester à la réflexion sur le vocabulaire :
Petit Larousse 2001 :
Magistral : (du latin magister, maître)
Qui porte la marque de la supériorité, de l’excellence.Qui évoque le comportement d’un maître ; impérieux, imposant
Une fessée « magistrale » n’est donc ni une fessée plus longue – le temps ne fait rien à l’affaire – ni une fessée plus sévère, ou plus dure, ou plus douloureuse, qu’une autre. Elle n’a ni pour but, ni pour conséquence, de faire plus mal aux fesses de celle qui la reçoit. L’adjectif, malgré son étymologie, n’implique pas non plus que s’établisse entre les deux protagonistes, une relation de « maître » à « soumise » , même si elle ne l’exclue pas. Une fessée en mérite ce qualificatif que si elle amène les deux personnes concernées à un degré différent du ressenti. Si elle permet à celle qui la reçoit de dépasser peut-être son seuil de tolérance initial. Pas pour supporter une douleur plus vive, mais une douleur de nature différente. Quand elle peut la recevoir, aussi cuisante soit-elle, avec une sorte de sérénité.
L’intensité et la durée de la fessée ne dépendent plus alors de la volonté de celle dont les fesses sont frappées. Il ne lui appartient plus de solliciter la fin de la fessée. Non que cela lui soit interdit, mais parce qu’elle n’a pas à prendre cette décision. La fessée ne sera véritablement « magistrale » que, justement, si celle à qui elle est appliquée peut assez lâcher prise pour ne plus être en mesure de demander, ou même d’espérer qu’elle prenne fin. Lui faire porter ainsi la responsabilité serait lui nier son droit à n’être, momentanément, que l’objet de la fessée, et donc de n’avoir qu’à la recevoir, qu’à se laisser submerger par ses ressentis.
Mais, d’une certaine manière, elles ne dépendent pas non plus de la volonté ou la décision de celui qui la donne. A la différence d’une fessée punitive, sa sévérité et sa durée ne dépendent en rien d’une quelconque raison l’ayant motivée. Elle a en effet en rien le but de sanctionner quelque faute que se soit. C’est une fessée en quelque sorte « pure », une fessée essentielle, une fessée pour elle-même. Sans motif autre que la fessée en elle-même. Le fesseur, même si évidemment il y prend plaisir, n’a pas non plus celui-ci comme but principal. Il ne fesse pas pour lui, ce ne peut être un acte égoïste. Il n’attend ni n’espère, ni même ne souhaite, que les mouvements, les réactions, les gémissements de la victime consentante exprime ce qu’elle ressent, comme ce peut être le cas lors d’autres fessées. Il est donc de sa seule responsabilité de faire durer la fessée assez pour qu’elle aboutisse à cet état différent dans lequel elle emmènera celle qui la reçoit. Arrêter trop tôt serait, au sens propre du terme, une forme de mépris, voire de maltraitance. Quand bien même craindrait-il ou regretterait-il la douleur qu’il sait infliger, renoncer avant que soit atteint ce point de non retour serait une sorte de lâcheté. Il est de sa responsabilité de poursuivre la fessée jusqu’à ce point ultime, même s’il peut lui sembler parfois qu’il recule comme l’horizon à mesure que l’on s’en rapproche. L’état même de la paume de sa main ne saurait l’amener à anticiper la fin de la fessée.
A l’inverse, bien entendu, poursuivre au-delà de ce point serait sombrer dans la violence, qui n’a rien à voir avec la fessée, encore moins avec la fessée qualifiée de magistrale. Il s’agit donc, et c’est tous la mystère de cette fessée magistrale, de sentir le moment où les deux protagonistes entrent en résonance, ou en harmonie. Comme quand les instruments d’un orchestre sont à l’unisson.