L. (Sara Agnès) • L’Or et la Nuit

L. (Sara Agnès) • L’Or et la Nuit

Sara Agnès L. est une auteure québécoise de romans érotiques. N’hesitez pas à consulter son site personnel, qui héberge notamment son blog, pour en apprendre davantage sur elle.

L’Or et la Nuit raconte l’histoire de Victoria. Consultant les offres d’emploi dans le journal, cette dernière y découvre par hasard une bien étrange petite annonce : « Homme généreux cherche jeune femme libre pour résider à domicile. Belle, intéressante, cultivée, entre 24 et 28 ans, ouverte aux jeux coquins… ». Intriguée, elle décide de répondre et entame une liaison avec l’auteur du message, Lukas. Leur relation et leurs jeux vont rapidement évoluer.

Le texte ici proposé est un extrait du chapitre 2.

– Tu ne vas pas réellement me donner la fessée ?

– Bien sûr que si, soutint-il, non sans apprécier la crainte qu’il percevait au fond de son regard.

S’attendant à ce qu’elle s’emporte, il fut surpris qu’elle admette, sur un ton relativement calme :

– Cette idée ne me plaît pas beaucoup. 

Il sourit avant de caresser subtilement sa cuisse.

– C’est pourquoi on appelle cela une punition, ma belle. Mais ne t’inquiète pas. Tu ne seras pas en reste.

Encore une fois, l’attitude de Victoria le surprit. Au lieu d’argumenter ou de tenter de l’en dissuader, elle déglutit nerveusement et tourna la tête pour offrir son attention au paysage extérieur. Les doigts toujours sur la cuisse de la jeune femme, Lukas appuya un peu plus fermement avant d’insister :

– Certains diraient qu’après un peu de souffrance, l’orgasme n’en est que plus fort.

Le dos de Victoria se tendit discrètement, comme si elle luttait contre ses propres appréhensions, mais elle reprit, sur un ton posé :

– Je trouve que mes orgasmes sont déjà très agréables.

– Tu as raison. Ils sont à la fois ravissants et très goûteux.

Il ne put s’empêcher de rire lorsqu’elle reporta ses yeux sur lui. Ses joues venaient de prendre une légère coloration, signe que sa remarque avait touché un point sensible. Était-ce pour le « ravissant » ou pour le « goûteux » qu’elle rougissait ? Lentement, il remonta sa main vers son entrejambe et se retint de paraître trop confiant lorsqu’elle écarta les cuisses pour lui faciliter l’accès à son sexe. Il recula pour contenir son envie de se jeter sur elle. Se raclant la gorge, il insista, de plus en plus intéressé par ses réactions :

– Dis-moi la vérité, Victoria. Tu ne vas pas me refuser de rendre tes jolies petites fesses aussi rouges que tes joues ?

La jeune femme referma la bouche, et il distingua une hésitation dans les traits de son visage, comme si elle ignorait ce qu’elle devait répondre à la question. Du bout de l’index, il vint caresser sa lèvre inférieure en se retenant de ne pas glisser les doigts à l’intérieur de cette grotte qui lui était promise, ce soir. À cette idée, son érection qui ne cessait de croître l’obligea à modifier sa position, alors il s’écarta d’elle pour reprendre ses esprits.

– Si je te demande d’arrêter, tu le feras ? demanda-t-elle au bout d’un bref silence.

Il reporta son attention sur elle et resta d’un sérieux à toute épreuve :

– Bien sûr. Je n’ai pas réellement l’intention de te faire du mal. N’as-tu pas envie d’expérimenter ?

Elle haussa les épaules, comme si la question ne lui était pas réellement adressée, mais il crut la voir se détendre un peu. Détournant la tête, il serra les lèvres pour ne pas laisser son sourire jaillir. Il avait la sensation de triompher. De quoi ? Il n’aurait su le dire. Peut-être du fait que Victoria acceptait de jouer avec lui ? Peut-être parce qu’elle parvenait enfin à lui faire confiance ?

* * *

Ils mangèrent en silence. Victoria ressentait une pointe de nervosité à l’idée que Lukas initie le jeu. Sept heures avaient sonné, mais il poursuivait son repas, comme si rien n’allait se produire. Pour sa part, elle avait à peine touché à son assiette. L’anxiété lui coupait l’appétit. Elle espérait presque que toute cette histoire de fessée débute et se termine, et vite !

– Tu n’as pas faim ? s’inquiéta-t-il en lorgnant sur son plat.

– Pas trop.

– On s’y met, alors ?

Il tapota le dessus de son poignet comme s’il portait toujours la montre qu’il avait retirée en rentrant.

– C’est que nous avons un programme relativement chargé, ce soir.

Victoria aurait probablement souri si elle avait ignoré ce que contenait le programme en question. La fessée serait-elle aussi longue ? Un peu anxieuse de le voir se lever, elle bondit de sa chaise et bafouilla :

– Je vais… euh… prendre une douche.

– Non. Tu iras après.

Elle le fixa sans comprendre pendant qu’il marchait en direction du canapé, puis il s’expliqua :

– Dans l’eau chaude, la peau perd de sa fermeté. Il vaut mieux qu’on s’amuse d’abord et que tu te détendes ensuite. Je te ferai même couler un bain, si tu le souhaites.

Malgré son ton suave, Victoria sentit son angoisse remonter d’un cran. Figée à côté de sa chaise, elle observa Lukas prendre place au centre du canapé, avant de relever un visage malicieux vers elle.

– Je m’assurerai que tu sois bien sale, histoire que ça vaille le coup de t’envoyer au bain. Allez, retire tes vêtements et viens par ici.

Il se tapota la cuisse pour lui signifier qu’il ne voulait pas qu’elle le rejoigne sur le meuble, mais bien sur lui. Avec des gestes lents, elle fit tomber sa robe sur le sol et, même en ne précipitant aucun de ses mouvements, elle fut rapidement nue. Le souffle court, elle resta immobile, incapable de faire le moindre pas vers lui.

– Cesse d’avoir peur, dit-il en tapotant à nouveau sa cuisse.

Elle se décida à avancer, se positionna debout, près de Lukas, qui la fit prestement basculer sur ses jambes, tête sur le canapé. Mécaniquement, elle chercha à se redresser, mais il claqua sa fesse. Pas suffisamment fort pour qu’elle ait mal, mais le bruit la fit néanmoins sursauter.

– Calme-toi, ordonna-t-il.

– Mais…

– Chut !

Il attendit, probablement pour vérifier qu’elle ne dirait rien, et obligea sa croupe à se redresser, puis se mit à caresser lourdement son fessier d’une main avant de parler tout bas :

– Plus tu seras détendue, moins ce sera douloureux.

Les doigts de la jeune femme cherchèrent une prise dans l’accoudoir du canapé, un endroit où s’agripper. Elle n’avait pourtant plus dix ans pour recevoir la fessée ! Qu’avait-elle fait, déjà ? Bon sang que cette position était désagréable !

Au lieu de la frapper, la main de Lukas chercha un chemin entre ses cuisses et elle tressaillit, autant de surprise que de joie, lorsqu’il inséra deux doigts en elle. Automatiquement, ses jambes s’ouvrirent et elle trouva une position plus confortable alors qu’il allait et venait en elle avec une aisance troublante. À la seconde où elle émit un gémissement de plaisir, les doigts se retirèrent et un coup tomba sur sa fesse droite, effaçant d’un trait toute trace de ses précédentes caresses.

– Aïe ! se plaignit-elle.

– Chut ! Ou je frappe plus fort !

À peine eut-il proféré ses menaces qu’il retrouva le chemin pour lui embrouiller la tête. Ses doigts entraient en elle et semblaient se déployer dans son intimité afin d’attiser son désir. Trois, quatre, cinq passages plus tard, elle se remit à gémir, oubliant tout, prête à se donner et à subir ses assauts. Il lui rejoua la même scène : retirant sa main pour lui claquer la croupe. Si fort qu’elle se raidit et grogna, l’esprit encore embrouillé. Au lieu de s’offusquer, elle écarta un peu plus les jambes quand il chercha à revenir en elle. Au bout de trois ou quatre pénétrations supplémentaires, elle serrait fermement l’accoudoir entre ses doigts, en proie à une vive excitation.

Un autre coup la surprit, puis un second, ce qui déstabilisa Victoria. Jamais il n’avait frappé à deux reprises. Et pourtant, elle s’obstinait à garder les jambes écartées, sachant que Lukas reviendrait à son sexe sans tarder. Ce manège perdura un bon moment. La force de ses frappes variait. Il semblait vouloir la mener au bord de l’extase avant de cesser de la caresser. Ses fesses lui paraissaient de plus en plus sensibles, mais son sexe l’était bien davantage ! Et plus il lui donnait la fessée, plus ses passages se faisaient appuyés et plus ses cris emplissaient la pièce. Quand il se décida à lui accorder l’orgasme, elle se tortilla sur lui, criant à pleins poumons, comme une libération trop longuement attendue. Elle inonda les doigts de Lukas qui s’obstinait à rester tout en elle. Alors qu’elle redescendait doucement dans la réalité, sa tête retrouva un appui confortable sur l’accoudoir du canapé, et elle se laissa tomber sur lui.

– Ce n’était pas si mal, on dirait, se moqua-t-il.

– C’était génial, souffla-t-elle sans ouvrir les yeux.

– Dois-je comprendre que tu seras une vilaine fille pour avoir plus de fessées ?

Elle soupira, dans une bulle agréable. Trop pour lui répondre. En voulait-elle encore ? Possible, mais elle n’était pas prête à l’admettre. Dans un rire, Lukas relâcha son sexe et se mit à lui caresser les cheveux.

5 commentaires

  1. C’est très troublant, joli récit.

  2. Très beau récit.

  3. Très fantasmant.

  4. On peut également trouver des œuvres de Sara Agnès L en lecture libre (au nombre de 14) sur le site Atramenta (atramenta.net) qui rassemble un certain nombre d’auteurs dans les domaines les plus divers.

  5. je troue aussi que c’est un très beau récit, mais du côté fessée, c’est une initiation très douce…!
    Je connaissais plusieurs auteurs canadiens de romans érotiques, souvent très bien écrits, mais pas elle. Merci de nous la faire découvrir.

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