Rice (Anne) • Les infortunes de la Belle au bois dormant, tome 2 (Punition)

Rice (Anne) • Les infortunes de la Belle au bois dormant, tome 2 (Punition)

Surtout connue du grand public pour son roman Entretien avec un vampire (et ses suites), Anne Rice s’est également adonnée à la littérature érotique.

Publiée à l’origine sous le pseudonyme d’A.N. Roquelaure, Les infortunes de la Belle au bois dormant revisite le célèbre conte. Après le départ de ses consoeurs, une fée perverse se glisse subrepticement dans la chambre de la princesse, modifiant le sortilège : elle sera bien délivrée de son long sommeil par un Prince, mais ce dernier l’emmènera dans son royaume, où, avec des centaines d’autres jeunes esclaves, elle devra assouvir les désirs et les fantasmes d’une bien étrange Cour…

Suite aux événements rapportés dans le premier tome de ses aventures, la Belle est bannie du château et condamnée à être conduite au village, où elle sera vendue comme esclave.

« NON, cela ne peut m’arriver, pas à moi ! » se dit-elle, aveuglée par les larmes, et elle sentit ses jambes se dérober sous elle tandis que le battoir la giflait. On la porta presque sur l’estrade jusqu’à la roue pour l’y installer. Peu importait qu’elle n’y soit pas montée en toute obéissance.

C’était fait, elle y était ! Et devant elle la foule s’étendait dans toutes les directions, visages grimaçants et mains agitées, fillettes et garçons courts sur pattes sautant pour mieux voir, et les gens, aux balcons, se levant pour regarder plus attentivement.

La Belle se sentait sur le point de défaillir, et pourtant elle tenait debout, et quand la douce botte de peau du commissaire lui écarta les jambes du bout du pied elle lutta pour conserver son équilibre, ses seins frémissant au rythme de ses sanglots étouffés.

– Jolie petite Princesse ! proclama-t-il, faisant pivoter la roue d’un coup, à la faire presque basculer en avant.

Elle vit derrière elle des centaines et des centaines de personnes massées jusqu’aux portes du village, et encore d’autres balcons, et d’autres fenêtres et, plus en hauteur, des soldats qui se prélassaient sur toute la longueur des remparts.

– Des cheveux comme de l’or filé, et des petits seins bien mûrs !

Le bras du commissaire s’enroula autour d’elle, lui écrasa la poitrine, et il lui pinça les tétons. Lèvres closes, elle laissa échapper un cri et, dans le même temps, sentit un flux immédiat entre ses jambes. Mais s’il devait l’empoigner par les cheveux comme il l’avait fait de Tristan…

Or, à l’instant même où elle pensait à cela, elle sentit qu’on la forçait à se courber jusqu’à terre, d’identique façon, et ses seins, qui pendaient sous elle, donnaient l’impression de gonfler sous leur propre poids. Et de nouveau le battoir trouva le chemin de son postérieur, aux cris de ravissement de la foule. Applaudissements, rires, hurlements, lorsque le commissaire lui fit lever le visage du bout de son instrument de cuir rigide et noir tout en la maintenant courbée en avant, et en faisant tourner la roue plus vite encore.

– De ravissants attributs, assurément faite pour le travail de maison le plus raffiné, qui voudrait gâcher ce joli morceau dans les champs ?

– Mais si, vendez-la dans les champs ! hurla quelqu’un.

Et il y eut encore des vivats et des rires. Et quand le battoir la gifla de nouveau la Belle lâcha un gémissement d’humiliation.

Le commissaire lui plaqua la main sur la bouche et la força à se relever, le menton en l’air, puis il la relâcha pour qu’elle se tienne debout, le dos cambré. « Je vais défaillir, je vais m’évanouir », pensa la Belle, son cœur cognant au creux de son sein, mais elle se tenait là, debout, endurant la chose, même lorsqu’elle sentit le chatouillement soudain de la badine gainée de cuir entre ses lèvres pubiennes. « Oh, pas ça, il ne peut pas… », se dit-elle, mais déjà son sexe humide commençait à gonfler, affamé qu’il était de tâter de cette caresse brusque de la badine. Elle se tortilla pour s’en libérer.

La foule rugit.

Et elle se rendit compte que, à seule fin d’échapper à cet examen poussé elle remuait les hanches de façon horriblement vulgaire. Il y eut plus encore d’applaudissements et de hurlements, lorsque le commissaire, de sa badine, se força un passage dans son pubis humide et chaud, non sans s’écrier – Une petite jeune fille élégante et délicate, faite pour être la meilleure des femmes de chambre ou la meilleure des distractions pour un gentilhomme !

La Belle savait que son visage était écarlate. Jamais, au château, elle n’avait connu semblable mise à nu. Comme ses jambes se dérobaient encore sous elle, elle sentit la main ferme du commissaire lui lever les poignets au-dessus de la tête, jusqu’à ce qu’elle se retrouve suspendue en surplomb de la roue, et alors le battoir de cuir gifla ses mollets sans défense et la plante de ses pieds.

Sans le vouloir, la Belle donnait des coups de pied, en vain. Elle perdait toute maîtrise d’elle-même.

Criant entre ses dents serrées, suspendue à la poigne de l’homme, elle se débattait comme une folle. Un sentiment d’abandon, étrange et désespéré, la submergea, tandis que le battoir venait lui lécher le sexe, le gifler et le caresser, et alors les cris et les vociférations de la foule furent assourdissants. Elle ne savait pas si elle désirait ardemment ce tourment ou si elle essayait à toute force de s’y soustraire.

Sa respiration et ses sanglots frénétiques lui emplissaient les oreilles, et, tout à coup, elle sut qu’elle offrait précisément à ceux qui étaient ses spectateurs le genre de spectacle qu’ils adoraient. Ils obtenaient d’elle bien plus que ce qu’ils étaient parvenus à obtenir de Tristan, et elle ne savait pas si elle y accordait ou non de l’importance. Tristan était parti. Elle tombait dans l’oubli.

Le battoir la punissait, lui faisait subir sa morsure, imposait à ses hanches de se cambrer, comme prises de frénésie, à seule fin de venir mieux caresser encore sa toison pubienne humide, pour la submerger de vagues de plaisir et de douleur.

Par pur défi, elle balança son corps de toute sa force, si violemment qu’elle se libéra presque du commissaire, qui, d’étonnement, lâcha un rire sonore. Comme il cherchait à la ramener à la raison, ses doigts serrés lui mordirent les poignets lorsqu’il la hissa plus haut, la foule poussa des cris perçants, et, du coin de l’œil, la Belle vit deux valets grossièrement vêtus se précipiter vers l’estrade.

Sur-le-champ, ils lui lièrent les poignets à la chaîne de cuir qui pendait du gibet, au-dessus de sa tête. À présent, elle se balançait, libérée de la gravité. Le battoir du commissaire la faisait tournoyer sous les coups, et, noyée de sanglots, elle tâchait de se cacher le visage au creux de son bras étiré.

– Nous n’avons pas toute la journée devant nous pour nous amuser avec cette petite Princesse, cria le commissaire, bien que la foule le pressât de hurlements – « Fesse-la », « Punis-la. » — Pour cette jolie dame, j’en appelle à une main ferme et à une discipline de fer. Alors, quelle offre va-t-on me faire ?

Il retourna la Belle, lui claqua la plante de ses pieds nus avec le battoir, lui repoussa la tête entre les bras pour l’empêcher de se dissimuler le visage.

– De beaux seins, des bras bien tendres, des fesses délectables, et une douce petite crevasse de plaisir taillée pour les dieux !

Mais les enchères volaient déjà, si vite couvertes qu’il n’avait guère à les répéter, et, les yeux baignés de larmes, la Belle vit des centaines de visages levés, fixés sur elle, des jeunes gens massés tout au bord de l’estrade, un couple de jeunes femmes qui chuchotaient et la montraient du doigt et, derrière elles, une vieille femme appuyée sur une canne qui étudiait la Belle et levait maintenant un doigt noueux pour proposer une enchère.

Encore une fois, le sentiment d’abandon la submergea, puis l’envie du défi, et elle lança des coups de pied et gémit entre ses lèvres closes, en s’étonnant de ne pas pousser de hurlements. Serait-il plus humiliant de reconnaître qu’elle savait parler ? Aurait-elle eu le visage plus écarlate encore si on lui avait imposé de démontrer qu’elle était une créature pensante et douée de sentiments, et pas seulement une esclave muette ?

Ses sanglots furent la seule réponse qu’elle se donna, les jambes écartées, tandis que les enchères se poursuivaient et que le commissaire lui fouillait les fesses avec sa badine de cuir, comme il l’avait fait avec Tristan, pour lui caresser l’anus, ce qui lui arracha un cri perçant et la fit se tordre en tous sens et même essayer de le frapper à coups de pied.

Mais voici qu’il confirmait l’enchère la plus élevée, et puis une autre, tâchant d’encourager la foule par ses invites flatteuses pour en obtenir plus encore, jusqu’à ce que, toujours de cette même voix profonde, la Belle l’entende annoncer :

– Vendue à l’Aubergiste, Maîtresse Jennifer Lockley, à l’enseigne du Lion, pour la somme considérable de vingt-sept pièces d’or, cette petite Princesse amusante et spirituelle, afin, à n’en pas douter, qu’elle y soit fouettée, histoire de lui apprendre la gratitude pour l’hospitalité qu’on lui offre, ainsi que tout le reste !

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