
Rice (Anne) • Les infortunes de la Belle au bois dormant, tome 1 (Initiation)
Surtout connue du grand public pour son roman Entretien avec un vampire (et ses suites), Anne Rice s’est également adonnée à la littérature érotique.
Publiée à l’origine sous le pseudonyme d’A.N. Roquelaure, Les infortunes de la Belle au bois dormant revisite le célèbre conte. Après le départ de ses consoeurs, une fée perverse se glisse subrepticement dans la chambre de la princesse, modifiant le sortilège : elle sera bien délivrée de son long sommeil par un Prince, mais ce dernier l’emmènera dans son royaume, où, avec des centaines d’autres jeunes esclaves, elle devra assouvir les désirs et les fantasmes d’une bien étrange Cour…
La pauvre Belle n’est pas au bout de ses peines…

La Belle restait maintenant seule avec le Prince, le Prince tranquillement assis devant le feu, le regard posé sur elle. Elle se trouvait dans un état de grande agitation ; elle se sentit rougir, comme à l’accoutumée, et ses seins se soulevèrent. Soudain, elle se précipita vers le Prince, pressa les lèvres contre sa botte, et il parut esquisser un geste, comme s’il accueillait volontiers ce baiser, se redressant légèrement tandis qu’elle baisait sa botte, encore et encore.
Elle gémissait. Oh, si seulement il lui avait donné la permission de parler, et, songeant à sa fascination pour le Prince puni, elle rougit encore plus.
Mais le Prince s’était levé. Il lui saisit le poignet, la fit se dresser, et, après lui avoir placé les mains derrière le dos afin de la maintenir avec fermeté, il lui gifla brutalement les seins jusqu’à ce qu’elle criât, sentant ses chairs lourdes osciller sous les coups et la morsure des mains sur ses tétons.
– Suis-je en colère contre vous ? Ou non ? demanda-t-il avec douceur.
Elle grogna, en l’implorant. Et il l’installa à cheval sur son genou, comme elle avait vu faire avec le jeune Prince sur le genou du Page, et, de sa main nue, lui infligea un déluge de coups rapides qui la firent crier instantanément.
– À qui appartenez-vous ? lui demanda-t-il à voix basse, mais avec colère.
– À vous, mon Prince, complètement ! s’écria-t-elle.
Ce fut effrayant, puis, subitement incapable de se maîtriser, elle ajouta :
– Je vous en prie, je vous en prie, mon Prince, pas de colère, non…
Mais à l’instant même, sa main gauche lui bâillonna la bouche, et elle sentit un autre terrible déluge de fessées jusqu’à ce que ses chairs la cuisent et qu’elle ne puisse plus maîtriser ses pleurs.
Elle sentait les doigts du Prince contre ses lèvres. Mais il ne se satisferait guère de si peu. Il la tenait maintenant à ses pieds et la conduisit, par les poignets, dans un coin de la chambre, entre la flambée et la fenêtre au rideau tiré. Il y avait là un haut tabouret de bois sculpté, et il s’y assit tandis qu’elle attendait debout à côté de lui. Elle pleurait doucement, mais, quoi qu’il arrive, elle n’oserait plus le supplier. Il était en colère, une colère farouche, et bien qu’elle fût capable d’endurer toutes les douleurs pour son plaisir, cette colère était insoutenable. Il fallait lui complaire, elle devait regagner son amour, et alors aucune douleur ne serait de trop.
Il la retourna et elle se tenait face à lui, assis, qui l’examinait. Elle n’osait pas le regarder droit dans les yeux, puis il rejeta sa cape en arrière, et, posant la main sur la boucle d’or de sa ceinture, il ordonna :
– Défaites ceci.
Sur-le-champ, elle lui obéit en s’exécutant avec ses dents, sans qu’il ait été besoin de le lui expliquer. Elle espéra et pria pour que cela lui plaise. Elle tira sur le cuir, le souffle rapide et léger, puis elle le dégagea pour que la ceinture s’ouvre.
– Maintenant, retirez-la, et donnez-la-moi.
Elle obéit aussitôt, même si elle savait ce qui allait suivre. C’était une ceinture de cuir, épaisse et large. Peut-être pas pire que le battoir.
Il lui ordonnait à présent de lever les mains et les yeux, et elle vit au-dessus d’elle un crochet de métal au-dessus de sa tête, qui pendait au bout d’une chaîne tombant du plafond.
– Vous voyez là que nous ne sommes nullement démunis vis-à-vis des petits esclaves désobéissants, fit-il d’une voix d’une douceur inhabituelle. Allons, attrapez ce crochet, même si cela doit vous faire dresser sur la pointe des pieds, et ne songez pas à le lâcher, m’avez-vous compris ?
– Oui, mon Prince, sanglota-t-elle doucement.
Elle le tint fermement, ce qui lui fit tendre tout le corps. Le Prince recula le tabouret sur lequel il était assis, comme pour s’installer confortablement. Il avait largement la place de manier le cuir, dont il avait fait une boucle, et il marqua un temps de silence.
La Belle se maudit d’avoir admiré le jeune Prince Alexis. Elle avait honte de ce que son nom se fût formé dans son esprit, et lorsque le premier coup de ceinture cingla ses cuisses, elle laissa échapper un petit cri de frayeur, mais en fut heureuse.
Elle le méritait. Jamais plus elle ne commettrait pareille erreur, aussi beaux et aussi attirants les esclaves soient-ils. Le regard effronté qu’elle avait posé sur eux était une chose impardonnable.
La lourde et large ceinture de cuir la frappait avec un bruit mat et effrayant, et la chair de ses cuisses, plus tendre peut-être que celle de ses fesses pourtant endolories, lui parut prendre feu sous les coups. Elle avait la bouche ouverte, incapable de se tenir tranquille, et tout à coup le Prince lui ordonna de lever les genoux et de marcher sur place.
– Vite, vite, oui, en cadence ! fit-il avec colère.
La Belle, surprise, s’efforça d’obéir, d’un pas rapide, les seins ballottés par l’effort, le coeur battant.
– Plus haut, plus vite.
Elle marcha comme il l’ordonnait, ses pieds frappant le sol de pierre, les genoux levés très haut, les seins terriblement douloureux à cause de leur poids et de leur balancement, et la ceinture, encore et encore, vint la gifler et l’aiguillonner.
Le Prince était comme pris de furie.
Les coups tombaient plus vite, toujours plus vite, aussi vite que le mouvement de ses jambes, et bientôt la Belle se mit à se contorsionner pour tenter de leur échapper. Elle pleurait à chaudes larmes, incapable de s’arrêter, mais le pire de tout, le pire de tout, c’était la colère du Prince. Si seulement tout ceci avait été pour son plaisir, si seulement elle l’avait comblé de plaisir. Elle pleurait, le visage enfoui au creux du bras, la plante de ses pieds la brûlait, ses cuisses étaient enflées et marbrées de douleur, tandis qu’il se défoulait sur ses fesses.
Les claques tombaient si vite qu’elle perdit toute notion de leur nombre, elle savait seulement qu’il y en avait encore plus que jamais, et il avait l’air de s’agiter de plus en plus. Sa main gauche lui braqua le menton en l’air et lui ferma la bouche pour l’empêcher de crier, et il lui ordonna de marcher plus vite et de lever plus haut les jambes.
– Vous m’appartenez ! lui dit-il sans cesser de lui assener des coups brutaux de sa ceinture. Et vous apprendrez à me plaire en toutes choses, et vous ne me causerez jamais de plaisir en portant le regard sur les esclaves mâles de ma mère. Est-ce clair ? Comprenez-vous ?
– Oui, mon Prince, parvint-elle à répondre.
Mais il avait l’air de la punir à l’aveuglette. Et, arrêtant sa course sur place en la soulevant à mi-corps, il la déposa sur le tabouret qu’il venait de quitter, en sorte que, se balançant au crochet auquel elle s’agrippait comme si sa vie en dépendait, elle se retrouva renversée dessus, le siège de bois appuyé contre son sexe nu, les jambes ramenées en arrière, sans défense.
C’est alors qu’elle reçut la pire des pluies de coups, des coups durs et cinglants qui firent trembler ses mollets et lui cuirent les jambes, comme ses cuisses auparavant. Mais non content de s’occuper de ses jambes, il revenait sans cesse à ses cuisses, pour les punir plus durement, si bien que la Belle, secouée de sanglots, crut que cela ne finirait jamais.
Tout soudain, il cessa.
– Lâchez ce crochet, ordonna-t-il, et il la bascula sur son épaule pour lui faire traverser la pièce et la jeter sur le lit.
Elle tomba sur le dos, contre l’oreiller, et sentit aussitôt, contre ses fesses douloureuses et enflées, un picotis rugueux. Il lui suffit de tourner à peine la tête sur le côté pour voir des joyaux scintiller sur le couvre-lit. Et elle savait quelle torture elle allait endurer dès qu’il la monterait.
Mais elle le désirait si fort. Et quand elle le vit se dresser au-dessus d’elle, elle ne sentit pas la douleur brûlante vibrer dans son corps, mais un flux de liqueurs entre ses jambes et un nouveau gémissement, tandis qu’il s’ouvrait un passage en elle.
5 commentaires
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Hans Engelmaier
Alice Riice a effectivement écrit un très bon livre dont je conseille la lecture en anglais.
Coquineries
Enfin un princesse charmant à la hauteur des exigences de ces demoiselles… Il était temps ! Superbe texte…
Coquineries
Enfin un prince charmant à la hauteur des exigences de ces demoiselles… Il était temps ! Superbe texte…
Monsieuralex
J’avais aimè ce livre qu’une correspondante m’avait recommandé il y a fort longtemps… Sans comprendre, le sot que j’étais, qu’il y avait une attente non formulée!
Je me suis ratrappé depuis ☺️
Chandelle allumee
Ce roman fut mon premier plongeon dans la sensualité de la fessée. J’y rêvais depuis toute jeune, Anne Rice m’a prouvé que cela se vivait aussi . À partir de là, j’ai compris que je voulais vivre exactement de la même façon; en état d’avoir le postérieur réchauffé en quasi permanence.
Merci à cette autrice qui devrait à mon sens nous donner encore plus d’histoire telle que Belle dans ces trois tomes fantastiques.